Le “Corps des Autos-canons belges” a fait le tour du monde entre 1914 et 1918, même si il est principalement célèbre pour avoir combatttu en Ukraine et en Russie, visité la Chine et les USA, puis être rentré chez nous pendant la Première Guerre Mondiale.
La Belgique fut la première nation à développer et à utiliser des auto-mitrailleuses pendant la Première Guerre Mondiale, au début du mois d’août 1914. Le Sous – Lieutenant Charles Henkard, réserviste du Régiment des Grenadiers du Royaume de Belgique, s’ennuyait dans son château, donc il fit équiper ses deux voitures personnelles de mitrailleuses et de plaques de blindage.
Ses équipages et ses deux véhicules firent des merveilles, dans les reconnaissances, les contre – attaques et la chasse aux cavaliers allemands, mais l’aventure prit fin lors d’une embuscade où les pionniers de l’arme blindée en Belgique furent presque tous massacrés, près de Geel, en province anversoise.
Quatre pionniers des autos blindées sont tués : Charles Henkart, le comte Henri Hennequin de Villermont, le baron Philippe Zualart et Alfred Croisier. Le prince Baudouin Lamoral Henri de Ligne, gravement blessé, meurt quelques jours plus tard.
Leur sacrifice inspira ‘armée belge, et lune unité spécifique dénommée le Corps des Auto-Canons belges fut créée avec un effectif de 400 hommes, une infanterie d’accompagnement montés sur des motocyclettes ou des vélos, des camions de ravitaillement et des ambulances. Le Corps a 58 véhicules, dont 12 véhicules blindés Minerva, ainsi que 23 motos et 120 bicyclettes.
Ce fut la première véritable unité blindée et motorisée qui fut employée avec des tactiques et une organisation indépendantes, allant jusqu’à servir de défense contre – avions mobile,sous le commandement du Major Collon, ex – chef de Cabinet du Ministre de la Guerre Charles de Broqueville.
D’autres noms illustres commandirent ce corps, comme le Major Semet, le Lieutenant Thiry, du Premier Régiment des Guides, et le Capitaine – Commandant Roze.
Leur histoire est connue par les écrits d’Oscar Thiry, du Docteur Brassine, du soldat Jules Burrion, et du Lieutenant – Général Semet.
Lorsque la guerre s’enlisa dans les tranchées en 1915, les auto-mitrailleuses de la marque Minerva furent envoyées à Paris pour y être rééquipées, puis elles y firent de nombreuses maneuvres, notamment devant les officiers supérieurs français et l’attaché militaire russe à Paris.
Le Capitaine Brejbiano, l’attaché militaire russe en question, fut très impressionné par les performances du Corps des Auto – Canons Mitrailleuses et les demanda à prêter au Roi Albert Ier, qui accepta.
Embarqués sous les hurras d’une foule française reconnaissance de leur combat retardateur contre l’armée prussienne, les Belges subirent une longue traversée sur le Wray Castle et le Pacha, dans le froid et sans une nourriture suffisante, avant d’arriver à Arkhangelsk.
Les uniformes de cuir noir belges ne suffisaient pas contre des températures qui descendaient jusqu’à moins 50 degrés Celsius, donc les Russes leurs firent don de tenues plus locales et appropriées.
Passés en revue par le Tsar à Tsarkoe Selo le 6 décembre 1915, l’unité est envoyée par train sur le terrain d’entraînement pour qu’elle s’acclimate au territoire environnement russe, à Zbaraz.
Malgré les combats menés côte à côte avec les soldats du Tsar, les officiers russes se permettent parfois des brutalités et des châtiments corporels encore autorisés dans leur armée.
Les plaintes s’élevaient parfois parmi les officiers tsaristes quand, contrairement au soldat russe, le Belge rendait le coup de pied ou la baffe à son aggresseur, qu’il soit officier, noble ou politique. Et la baffe d’un homme libre, qui avait dû abandonner son pays aux mains de ceux qui en torturaitent les civils, ça piquait plus que celle d’un moujik asservi depuis des siècles .
Malgré cela, le Corps Expéditionnaire belge des Autos Canons Mitrailleuses en Russie , appelé par les Russe le « Belgiiskij Bronevoy Avtomopbilnij Divizionne », suivit une route sillonnée de combat et de gloire, se taillant une réputation de solidité et d’efficacité, ce qui est habituel pour des soldats belges.
Les p’tit Belges combattirent sur le Front de l’Est, en Galicie de fin 1915 à septembre 1917, lors de l’offensive Broussilov, avec le Général Boutor, puis ils participèrent à l’Offensive Kerensky.
Il faut bien se rendre compte que tous les membres de cette unités étaient volontaires. Les nobles, qui avaient eu les moyens de jouer avec des automobiles avant – guerre, servaient encore comme officiers : les d’Aspremont, d’Oultremont, de Crawhez, de Liedekerke, de Vedrin, et c…
Les soldats comptaient des personnalités belges de l’époque, comme le champion du monde en lutte Constant le Marin, le champion d’escrime Victor Boin ou le gardien de but du Standard de Liège Roger Fischlin, et l’un de ses fondateurs, Théo Halleux . On y comptait aussi le futur écrivain Marcel Thiry, le futur président du Parti Communiste, Julien Lahaut, Achille Vanderstichel, qui lancera la marque Citröen en Belgique.
Rattaché à l’artillerie impériale et placé sous commandement russe, le « Belgiiskij Bronevoy Avtomopbilnij Divizionne », ne perdra qu’un seul véhicule blindé, onze soldats tués au combat, quatre meurent dans d’autres circonstances et quarante sont blessés.
Le 15 mars 17, c’est l’abdication du Tsar, l’armée russe se débande, des sections du Parti Communiste se créent dans tous les régiments, et le Roi Chevalier rappelle ses Belges à la maison. Comme la Belgique voulait éviter que le matériel ne tombe aux mains de l’une des parties de cette guerre civile, les hommes détruisirent leurs voitures et le reste du matériel.
Après avoir fabriqué de la vodka pour payer leur voyage aux révolutionnaires soviétiques, les Belges se dirigent vers Kiev, puis versMoscou, mais l’évacuation par Arkhangelsk étant rendue impossible par suite des troubles politiques locaux, Corps des Auto – Canons Mitrailleuses s’embarque vers la frontière chinoise, puis vers Vladivostok.
De là, les Belges embarquent à bord du Sheridan et se dirige vers San Francisco, où il reçut un accueil fantastique de la population locale.
Après avoir fait quelques tournées aux États – Unis d’Amérique pour trouver le moyen de rentrer dans notre Plat Pays, les Belges débarquent finalement du bateau « La Lorraine » à Bordeaux en Juillet 1918.
L’étendard du Corps expéditionnaire des Auto – Canons Mitrailleuses en Russie recevra la cravate de l’Ordre de Saint Georges et recevra les noms des batailles de Zborov, Koniouki et Vordbiefka.
On éleva un monument à la gloire du Corps des Autos Canons Mitrailleuses sur la Place Daily, à Scharbeek, mais les Allemands le détruisirent en 1940.
Un monument fut aussi élevé en Ukraine, à Ternopil, pour honorer les soldats du Corps des Auto – Canons Mitrailleuses tombés sur le front russe.
Il est assez comique de remarquer de le navire qui ramena le Corps Expéditionnaire des Autos – Canons Mitrailleuses belges en Russie s’appelait « La Lorraine », et que c’est précisément en Lorraine belge, à Stockem, en province du Luxembourg, que fut installée l’École des Troupes Blindées, aussi appelée l’École de Cavalerie Blindée, de la Défense, en 1952.
J’espère juste que nos petits hommes et à nos petites femmes en vert qui veillent là – bas, près de l’Ukraine, en ce moment ne serviront pas à créer un nouveau monument. On pense à vous ! Merci pour ce que vous faites.
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