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Voilà qui réchauffe les coeurs. Ana Popovic est de retour sur scène après avoir surmonté bien des épreuves. La perte de sa maman, puis le covid et son cancer du sein. C’est Buthel Burns, son bassiste et super coach qui l’a aidé à remonter la pente quand elle n’y croyait plus, s’occupant de tout, jusqu’à choisir ses perruques. Bref tout cela est de l’histoire ancienne, de mauvais souvenirs. C’est avec lui qu’elle a produit et enregistré son nouvel album « Power » qui sortira le 5 mai et qu’elle est venue défendre mercredi 15 mars sur la scène de cette magnifique salle « Le Gueulard + » à Nilvange.

À lire ici-bas l’interview qu’elle a donnée à info-lux.com.

Le Pouvoir d’Ana

Pour cette deuxième date de sa tournée française qui se terminera le 26 mars à Cléon en Seine-Maritime, on se rassure très vite; elle a recouvré son élan vital, et ses 5 musiciens qui l’accompagnent ne sont pas venus faire de la figuration. Presque deux heures de blues rock endiablé auront eu raison d’une foule venue en masse l’applaudir. Le Gueulard + était complet. Pas de fioritures, ses habits de paillettes et ses cuissardes sexy ne créeront pas de diversion car c’est sur le manche de sa guitare qu’elle attire l’attention et que la magie opère. Pas de shred, pas d’avalanche de notes inutiles, si Ana est une virtuose de la Fender Stratocaster, sa chérie de 1964, elle joue avec ses tripes, au service de ses compositions et chante avec le coeur. Aidée par une section rythmique ( Jerry Kelley et Buthel Burns ) qui ferait pâlir le plus prétentieux des métronomes suisses, son blues rock chaloupé vous donne dés les premières minutes du show le ton de la soirée. Il sera festif !

Une intro cuivrée avec le fameux Ana’s Shuffle, façon Blues Brothers, où l’orgue Hammond, s’en donne à coeur joie avant que la déesse ne débarque, simplement, pour lancer « Can you stand the heat », titre de son 6 ème album sorti en 2013. Les choses s’enchainent sans temps mort, « Object of obsession », « Love You Tonight » un de ses tubes qui fait remuer le popotin et taper de la patte arrière. S’enchainent « New coat of paint » reprise de Tom Waits, façon New Orleans, qui met en avant le talent de Michele Papadia aux claviers, Davide Ghidoni à la trompette, et Claudio Giovagnoli au saxophone. Forza Italia !

Arrivent enfin deux titres du nouvel album, « Power on me » et « Ride it », plus tard “Luv’n Touch » et « Queen Of The Pack » toujours issus de « Power », prouvent que le nouveau matériel fait déjà « l’affaire » sur les planches. La machine « Serbo Américaine » ne s’arrête plus, tous ses plus grands tubes sont joués avec les tripes, agrémentés de quelques soli des familles qui mettent en avant le talent incroyable de ses musiciens. Ana en est fière et le fait savoir. On se délecte de toutes les couleurs de sa palette musicale, Blues Rock, Soul, Funk Rock, Jazz Rock, Country Rock parfois avec « Strong Taste » ( ndlr: voir et écouter ici bas ) qu’elle jouera en rappel, enchainé à « Rise up » deux titres issus, encore, de son nouvel album.

Au total, 6 titres de « Power » seront joués et auront passé avec succès l’épreuve de la scène. Ça ne fait aucun doute, Ana Popovic est de retour avec une forme exemplaire et un album de qualité qu’elle défend avec foi. « Power » sortira le 5 mai chez ArtisteXclusive Records / Socadisc mais le public a pu se le procurer avant tout le monde au « merch’ » comme i disent. Si vous avez manqué ce concert et que vous le regrettez déjà, une seconde chance vous sera donnée le 20 avril à Lopderschmelz à Dudelange au Luxembourg. Ce serait dommage de manquer ce rendez-vous.

Brutti & Vecchi étaient de la partie

Mention spéciale à Brutti & Vecchi ( vieux et affreux ) nos vieux lascars Italo-Lorrains dont la renommée n’est plus à faire. S’ils ont en effet passé la soixantaine sont-ils vraiment moche ? . Ce qui est certain c’est qu’ils ont réussi à chauffer la salle avec leur Rhythm’n’Blues rugueux mais suave et leur volonté de faire les choses à leur façon, comme poser sa caisse claire sur une chaise bistrot. Voilà qui résume bien l’intention de ses vieux lascars à qui on ne la fait pas.

Anna Popovic, l’interview, Mercredi 15 mars, 17H au Gueulard + à Nilvange

L’équipe d’Info-Lux.com tient à remercier Camille Gaume et Charlotte Olejnik du Gueulard + pour leur gentillesse et leur disponibilité. Big Up à Bruno “c’est bon comme” Labati.

Interview: Laurent Reggiani Traduction: Charlotte Olejnik Photos: Kamal Balhoul

Bonjour Ana, ces dernières années n’ont pas été simples pour vous, la perte de votre maman d’un cancer, le Covid, puis votre cancer du sein, cancer que vous avez vaincu, dieu merci. Comment allez vous, comment allez vous vraiment, 3 ans après ces épreuves et en cadeau un bien bel album ?

Je vais vraiment bien, et c’est merveilleux d’être en France, à jouer ces nouvelles chansons de ce nouvel album, « Power ». Le public réagit bien, le groupe adore les jouer, on passe un super moment

Ce nouvel album, le 14 ème, si on tient compte des albums live, raconte l’amitié, l’entre aide ( la pochette le résume bien ) et l’acceptation de ce que la vie nous réserve. « Power » c’est le titre de tous LES pouvoirs ?

C’est à propos d’unité, une main blanche et une main noire, se tiennent la main. Des pouvoirs pour sauver ce monde et en faire un meilleur endroit et aussi parce que je passais des moments difficiles. Mes amis qui ont coproduit cet album avec moi, comme Buthel, directeur musical et bassiste, m’ont aidé à sortir de ces moments douloureux avec ces chansons et avec notre musique, donc ça m’a donné, à moi, du pouvoir, « Power », le pouvoir d’avancer avec ce que la vie m’imposait

“Power”, est encore un bon album, blues rock, soul, jazz, comme toujours mais celui-ci parait parfois plus smoothie je me trompe ?

Smooth ??? Ce n’est pas smooth du tout, ce n’est pas calme. 2 chansons sont lentes, les autres sont funk, blues rock, country rock, gospel. C’est joyeux, plein d’énergie.

Le son de cet album est encore parfait, belle production, belle dynamique. Vous êtes attentive à la qualité du son et de comment un album doit sonner ? Aujourd’hui dans le monde du rock les enregistrements ne sont pas toujours de qualité, trop compressés, avec un mastering trop saturé. Le « loudness war » comme on dit, est devenu LE critère. Quel est votre avis sur cette tendance ?

J’adore le gros son, j’aime que l’ancien rencontre le nouveau, il y a beaucoup de technologies maintenant qui nous donnent l’opportunité de faire sonner moderne mais j’aime y mêler encore le son old school, Motown, Stax, Soul, Funk.

Je pense que c’est une combinaison. Je produis avec Buthel, le bassiste, et je voulais un son moderne. Le nouveau monde qui rencontre l’ancien. On y revient, ensemble et unité, c’est ça le pouvoir.

Vos musiciens sont excellents, pouvez-vous nous les présenter ?

Chris Coleman est le top des batteurs dans le monde, il a joué avec Beck, Chaka Khan, Stevie Wonder, Rachelle Ferrell. Il a été le batteur sur l’enregistrement de l’album mais sur scène c’est Jerry Kelley qui le remplace. Le bassiste c’est Buthel Burns et il est bien plus que bassiste. Michele Papadia est au clavier, il est dans mon groupe depuis 17 ans. Le saxophoniste et le trompettiste m’ont envoyé leurs sessions depuis l’Italie, des sons « New Orléans ». On a eu aussi des musiciens de studio de Detroit et ça sonne nouveau pour moi. Detroit, la façon dont ils jouent c’était vraiment autre chose pour moi, le son, la ville. Je n’avais jamais enregistré à Detroit, c’était une grande découverte j’ai découvert cette ville et son style. Donc je prends et je choisis beaucoup, puis je mixe l’ensemble pour en faire une bonne soupe « rires ».

C’est un secret pour personne, vous êtes une excellente guitariste mais votre jeu évolue encore, il semble plus épuré.

Sur cet album, j’aime aller chercher ce qu’il y a dans ma poche. J’aime entrer avec la base rythmique puis les soli sortent du groove et c’est important que la guitare ne soit pas juste déchirante avec une avalanche de notes mais soit au service de la chanson. Si vous voulez beaucoup de guitare, il faut que vous veniez à mon spectacle, comme ce soir en live ! Sur l’album c’est prédéfini, la composition sert le but de la chanson.

Que dites-vous à ceux qui vous nomment la Hendrix au féminin ? Vous êtes d’accord avec ça ?

Oh mon dieu, je crois que c’est quelqu’un en France qui a instauré ça. Parce qu’il n’y a qu’en France qu’on dit ça, pas dans le reste du monde. J’adore Hendrix, il est une grande inspiration mais il n’y a qu’un seul Hendrix, un seul sur cent ans. Si les auditeurs peuvent reconnaitre son énergie dans la manière dont je prends en main ma guitare c’est super, super, mais je pense qu’Hendrix est le dieu de la guitare par rapport à nous autres

Est-ce que vous êtes attentive à l’actualité musicale d’aujourd’hui… il y a des groupes qui vous ont interpellée ?

Il y en a tellement, je dois regarder ma playlist ( ndlr: elle consulte son smartphone et scrolle ). Il y en a tellement ! Ma dernière écoute…euh… il y a de tout « Babylon Sisters », « Steely Dan » mais vous me demandez des nouveautés. Il y a un groupe féminin que j’aime, Larkin Poe, elles sont super. Silk Sonic avec Bruno Mars et Anderson Paak, c’est vraiment old school Silk Sonic.

Sinon quelle est la musique qu’écoute Ana en général ? Chez elle, en voiture ou en tournée ?

Sting, The black keys, The Clark Sisters, D’Angelo, Aretha franklin, Donald Fagen… attendez je suis ce qu’il y a sur ma playlist… Charlie Puth, c’est pas vraiment nouveau mais il a de super chansons même si ce n’est pas tout à fait mon style.

Est-ce que vous regrettez ou déplorez quelque chose dans la musique d’aujourd’hui ?

Je pense qu’aujourd’hui est une époque inspirante pour les jeunes. Mon fils me fait écouter de nouvelles choses et il y a beaucoup de bons trucs. C’est inspirant parce que maintenant tu peux faire tes beats, tu peux faire tes enregistrements sur ton iphone, tu peux aussi faire tes clips avec. Tu peux être en total contrôle de ta carrière, si tu es talentueux. Tu peux présenter ton travail au monde avec les réseaux sociaux, si tu sais comment les gérer. C’est super, et il y a vraiment beaucoup de bonnes nouvelles musiques. C’est super intéressant, je marche avec les playlists. J’écoute de tout et toutes les deux ou trois chansons, il y en a une bonne. Vous savez, ces jeunes savent ce qu’ils veulent.

Rock’n’Roll never die ?

Bien sûr. Il y aura toujours des jeunes pour faire du blues, du rock’n roll d’une nouvelle et super manière et c’est très bien. À propos des jeunes et de la musique old school, il y a une nouvelle manière d’écrire, de présenter. Tu regardes un peu les vieux sons, tu les modernises et c’est de nouveau écoutable pour la nouvelle génération, pour les nouveaux publics.

Vous êtes venue en Lorraine plusieurs fois, Chez Paulette, près de Toul et au festival de Blues à Audun le Tiche. Quel souvenir gardez vous ? Avez-vous le temps de visiter un peu les villes que vous traversées ?

Dans le passé…oui je crois qu’on avait visité. J’ai toujours aimé le public ici, ils sont super. Ils aiment le blues, la modernité, le funk et ils aiment aussi le mix de tout ça . Ce qui est vraiment chouette, et j’attends toujours le moment de revenir dans cette région, c’est beau aussi, splendide ( ndlr: vraiment splendide ? ). Les gens ont une bonne oreille, ils réagissent bien.

Vous êtes née en Serbie, un pays qui a connu les horreurs de la guerre il y a plus de 30 ans. Comment vivez-vous ce qui se passe aujourd’hui chez vos compatriotes d’Ukraine et quel regard portez-vous sur cette actualité ?

C’est horrible, vraiment horrible. Malheureusement mon pays est souvent du mauvais coté de la politique. J’ai quitté la Serbie il y a plusieurs années déjà, j’habite à Los Angeles et je suis Néerlandaise et Serbe aussi mais … Il y a des gens qui sont proeuropéens mais aussi beaucoup trop qui sont prorusses et malheureusement j’ai peur pour mon pays. De la même manière qu’ils attaquent l’Ukraine aujourd’hui, un jour cela pourrait être la Serbie. Et malheureusement je ne suis pas en accord avec la politique générale en Serbie, je ne l’ai jamais été. C’est à nouveau du mauvais côté du spectre.

Votre album sort le 5 mai, quel serait votre message pour les lecteurs de info-lux.com ?

Je pense que c’est une merveilleuse compilation de différents sons , je trouve que les paroles y sont vraiment intéressantes. Elles ont toutes une histoire, une profonde histoire. C’est un album à propos de la survie, de l’amitié, de partenaires musicaux. Buthel et moi avons écrit ensemble ce projet. Il est du Michigan, d’une famille qui aime la musique. Il y avait toujours des fêtes dans son enfance avec de la musique funk à fond ! Je suis de Serbie d’une famille qui aime la musique aussi, le gros son, les fêtes avec beaucoup de disques vinyles et nous nous sommes trouvés ensemble pour écrire cet album. C’est une mixture de paroles très intéressantes, les sujets aussi . C’est quelque chose de différent de ce que j’avais fait avant.

Musiciens sur scène aux cotés d’Ana Popovic au Gueulard +. Bravo les gars !

Buthel Burns : Basse Jerry Kelley : Batterie Michele Papadia : Claviers Claudio Giovagnoli : Saxophone Davide Ghidoni : Trompette

Set List

Intro: Ana’s Shuffle / Can you stand the beat / Object of obsession / New Coat of paint ( cover de Tom Waits ) / Power on me / Johnny Ray / Ride It / Fencewalk / Luv’n Touch / Queen of the pack / Brand New man / Segway / Like it on top / Lasting kind of love / Rappel: / Rise up / Strong tase /

Regardez son nouveau single “Strong Taste

CONCERT > NILVANGE > ANA POPOVIC

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