La beauté des façades, toutes chaulées, de certaines maisons, situées au sein des villages de notre province de Luxembourg, ne permet pas d’imaginer le travail du chaufournier.
Le chaufournier était cet artisan qui brûlait de nombreux blocs de calcaire dans des fours à chaux, afin d’en obtenir de la chaux vive, extrêmement corrosive, ou éteinte, qui l’est beaucoup moins.
Dans notre province de Luxembourg, en Belgique,, la chaux éteinte permettait d’enduire les façades des maisons de pierres et de briques pour en protéger les joints de la maçonnerie, et les bois de charpente contre les nuisibles.
Cela n’empêchait malheureusement pas les incendies de s’y déclarer, ni les belles-mères et les collecteurs d’impôts d’y rentrer.
Les multiples incendies qu’Arlon a connu pendant son histoire sous les périodes espagnoles, françaises et autrichiennes pourraient expliquer qu’à un certain moment, la population fit un choix, mais nous nous éloignons trop du sujet.
Le chaufournier s’établissait en général auprès des sites antiques et, comme les promoteurs immobiliers actuels, il en détruisait les composantes, afin d’en récupérer ou d’en transformer de nombreux matériaux.
Une fois démontés de leurs murs, comme ce fut le cas à la villa gallo-romaine de Mageroy, les blocs de calcaire étaient entassés dans une fosses garnies de pierres, puis recouverts de combustible.
Le bois, bien sûr, représentait le premier choix pour cette fonction, mais la tourbe des marais, un composé situé entre le bois et le charbon, comme celle de Sampont, eut une grande période de gloire pour faire chauffer les fours à chaux (hi hi hi).
La fosse était recouverte d’un grand dôme qui se fixait sur une grande cheminée dont l’embouchure, la geule, donna leur surnom aux chaufourniers qui en prenaient plein la …figure, lorsque les fumées brûlantes commençaient à sortir.
Lorsque tout avait bien brûlé, pendant plus de six jours, le chaufournier pouvait briser le dôme, et se prendre tout un nuage de particules microscopiques de chaux vive en pleine figure.
Si son objectif était de récolter un produit corrosif, destiné à détruire des composants organiques, comme cela fut fait dans les fosses communes de massacres de civiles en pendant la guerre en Yougoslavie, il fallait ramasser les blocs brûlants pour aller les piler dans un autre endroit.
Si la chaux éteinte, destinée à blanchir l’enduit qui protégerait les maisons ou les arbres fruitiers, devenait le but visé, le chaufournier devait y jeter plusieurs seaux d’eau, jusqu’à atteindre le refroidissement total de la matière.
On pense rarement, en admirant le blanc des façades grecques, ou de certains villages de notre province de Luxembourg, en Belgique, que de nombreuses personnes ont laissé leurs poumons, leur bouche, ainsi que la peau de leur visage et de leurs mains, dans la production d’un composant de cet enduit.
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