La province de Luxembourg fut longtemps célèbre pour ses vanniers, les artisans qui transformaient le jonc de nos rivières et de nos marais en mobilier, comme des paniers ou des malles, ou en objets d’art, comme des fauteuils et des statues.
D’ailleurs, ces artisans se racontaient des histoires durant toutes ces heures passées à tresser de la fibre végétable presque sèche : ils se racontaient des …vannes.
Le van, c’était une espèce de grand tamis qui permettait de séparer le grain de la paille lorsque les céréales avaient été battues avec un fléau.
Pour rappel, le fléau, ce sont ces deux lourds bâtons, reliés par une courte chaîne ou par deux solides courroies de cuir, et qui servaient à battre les récoltes de céréales.
L’ensemble était ensuite placé sur un van d’agriculteur, que deux personnes utilisaient pour projeter le grain et la paille en l’air.
Grâce à ce mouvement de la carpette d’osier, la paille, plus légère, retombait à côté du van, et le grain, plus lourd, retombait dedans.
À la fin de la journée, les gaillards étaient usés par l’usage du van : ils étaients … vannés.
Les vanniers qui pratiquaient la vannerie apprenaient en regardant Papa, Maman, Papy ou Mamy vanner le soir au coin du feu, pendant les nuitées familiales, ou en hiver, quand il fallait bien s’occuper parce qu’il n’y avait pas de télévision.
L’osier, ce nom donné aux joncs qui poussaient le long de nos rivières et de nos marais de la province de Luxembourg, était bien souvent récolté par grandes gerbes avec une faucille ou une serpette.
Il me semble inutile d’expliquer l’origine du mot “gerber”, mettre le blé en bottes, et “gerbe”, quand ils sont utilisés dans un contexte non-agraire 🙂
La chanson qui raconte l’histoire de Jeanneton qui prend sa faucille pour aller couper le jonc, est un souvenir des risques que prenaient les jeunes filles envoyées seules dans des endroits isolés.
En saisissant le jonc comme vous venez juste de le penser, dans des circonstances qui variaient entre la relation forcée par une mauvaise rencontre ou par une relation de rencontre voulue, elle gardait à la main la faucille qui permettait, le cas échéant, de couper un jonc trop aventureux ou trop agressif…
De là vient la suite de cette chanson sur les quatre jeunes et beaux garçons qu’elle rencontre et c…
Le jonc servait aussi à confectionner la structure de nos géants du Carnaval, ou des géants du sacrifice, selon la période historique de la province de Luxembourg dont nous parlons.
Le jonc servait aussi à faire le clayonnage, avec des claies, du jonc ou du bois fin, qui servait à construire la base des murs d’argile et d’enduit blanc des maisons alsacienne ou luxembourgeoises.
Malheureusement, avec la Seconde Guerre Mondiale, les artisans qui pratiquaient encore cet art traditionnel de chez nous furent tués ou moururent des privations, ce qui n’en laissa que cinq après cette guerre.
De nos jours, vous pouvez toujours retrouver des formateurs ou des formatrices, et c’est très bien pour notre héritage culturel.
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