Accueil » 1793 : À l’assaut d’Arlon

En 1793, l’armée française révolutionnaire de la Moselle meurt de faim.

Pour pallier à cette grande détresse, les garnisons de Sedan, Thionville, Verdun, Sarrelouis et Longwy se rassemblent pour monter une attaque sur la réserve des vivres de l’armée autrichienne qui combat dans le nord des Pays-Bas autrichiens.

Cette place-forte, c’est la ville d’Arlon, qui protège la ligne droite qui s’étend de la Mer du Nord à Namur, de là à Luxembourg, puis vers le coeur de l’envahisseur détesté : Vienne.

Bon, c’est une ligne droite à la belge : elle évite les trous dans les autoroutes 🙂

En 1793, la chasse aux sorcières royalistes de Robespierre entraîne des cabales et des scandales qui n’en finissent pas de faire tomber les têtes, des désertions d’unités, voire d’armées, quasiment complètes, et une course à la sauvegarde entre les généraux principaux, quitte à faire tomber le petit collègue d’à côté.

Pendant que les Sans-culottes se remontent les bretelles, les déserteurs français baissent leurs pantalons et ils avertissent la garnison autrichienne de Luxembourg que la Liberté s’avance vers eux, afin de leur enseigner l’équité à grands coups de guillotines et de canons.

Militairement, l’opération vise à dégager une autre armée française assiégée dans la ville de Mayence, mais, comme il en va de nos chantiers et de nos autoroutes belges actuels, les ordres et les contre-ordres se succèdent tellement vite qu’un ordre d’annulation de l’expédition se perd et que 12.000 hommes se portent vers Arlon, sans savoir que cette opération avait été annulée.

Entretemps, nos Autrichiens ont été prévenus par des déserteurs français et rassemblent toutes leurs forces pour couronner l’entrée d’Arlon, au niveau du rond-point actuel de Weyler, de canons postés dans des redoutes fortifiées.

Les Autrichiens, quand on envahit leur pays, ça ne les rend pas gentils.

Cette ligne de feu bastionnée s’étend du Hirtzenberg au Wolberg, puis se poursuit vers Toernich, Barnich et Sterpenich vers Steinfort.

L’idée du général autrichien von Schröder était géniale : on laisse avancer les Français dans la cuvette, puis on tire sur tout ce qui bouge, qui chante la Marseillaise, qui ne parle pas allemand ou qui ressemble à un Français le long de notre autoroute actuelle vers Longwy.

Les artilleurs autrichiens : “nous, on voit un truc, ben on tire”.
Les canons français tiraient bien, mais ils étaient trop peu nombreux.

Dès que, et si et seulement si, les Français s’emparent de Weyler, on fait nos bagages et, comme les frontaliers le lundi matin, on se replie vers Mamer en suivant la Route de Sterpenich, droit vers Luxembourg.

Un général autrichien vers 1793 (Copyright https://www.napoleon-series.org/images/military/organization/Mollo/Mollo14b.jpg).

Von Schröder n’était pas fan des révolutions : il s’était déjà fait taper sur les doigts pendant la révolution brabançonne un an auparavant, et il était revenu comme Zorro, sans se presser, avec une armée autrichienne afin de détruire ces États Belgique Unis que les habitants des Pays – Bas autrichiens avaient eu l’idée d’inventer, en parlant de droits de l’Homme et d’autres choses bizarres du même acabit.

Les héros français de cette bataille : l’artillerie à cheval, l’ancêtre des troupes blindées (Copyright https://artetempire.wordpress.com/patrice-courcelle/).
D’autres héros de cette bataille, les Chasseurs du Major Leloup, des Wallons au service de l’Autriche, qui serviront de modèles pour les tactiques des futurs Chasseurs Ardennais (Copyright https://www.napoleon-series.org/images/military/organization/Mollo/Mollo30b.jpg).

Bien évidemment, à l’époque, on se montrait pour se tirer dessus, en personnes civilisées : les armes vont vomir le feu, le plomb, les boulets et les pierres, en trois dimensions et avec les effets spéciaux… C’est arivé près de chez nous.

Le Couvent des Carmes d’Arlon, et l’Abbaye de Clairefontaine, subiront la fureur des Sans-culottes après leur victoire (Copyright https://www.napopedia.fr/Media/images/bataille-essling-21-22-mai-1809-combat-aspern.jpg).

Pour célébrer leur victoire chèrement acquise, les Français inscriront le nom de la ville d’Arlon sur l’Arc de Triomphe de la Place de l’Étoile, à Paris.

Le Général Jourdan, dont une rue de Weyler porte le nom, sera vainqueur des Autrichiens à Weyler lors de la deuxième bataille d’Arlon, en 1794 (Copyright https://artetempire.wordpress.com/patrice-courcelle.
Le Général Beaulieu, un Wallon au service de l’Autriche, dont une rue porte aussi le nom à Weyler, donnera du fil à retordre aux Français lors de la deuxième bataille d’Arlon, en 1794 (Copyright https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0f/Johann_Peter_Beaulieu.jpg).

Fort peu de nos concitoyens en province de Luxembourg ou ailleurs, et encore moins parmi les 400.000 touristes qui passent devant ce monument chaque jour, connaissent cette histoire.

L’Arc de Triomphe de la Place de l’Étoile, à Paris, porte le nom d’Arlon gravé sous ses arches (Copyright https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_de_triomphe_de_l%27%C3%89toile#/media/Fichier:Arc_de_Triomphe,_Paris_21_October_2010.jpg).

C’est pour cette raison que notre ville d’Arlon, grâce à son échevin du Tourisme, Monsieur Didier Laforge, organise la commémoration des 230 ans de la bataille cette année, sur la Plaine des Manoeuvres d’Arlon, les samedi 30/09/2023 et dimanche 01/10/2023, avec plus de 100 reconstitueurs.

L’infanterie française : des Bleus qui vous feront des bleus (Copyright Valischka).

Tout un camp militaire d’époque, avec des soldats, des généraux, des officiers, un hôpital, des civils, des canons, français et autrichiens, présentés par des spécialistes venus de Belgique, de France, mais aussi de la République Tchèque et de Pologne, comme à l’époque, vont faire parler la poudre pendant deux batailles.

Les médecins de l’époque avaient une toute autre tenue que de nos jours.

Venez nous soutenir, quelque soit votre préférence, il y aura une petite restauration, un bar, un commentateur pour la bataille, un hôpital, un défilé de la mode du XVIIIème siècle et une animation musicale assurée par la Royale Philharmonie l’Union Sterpenich Barnich pour jouer nos airs provinciaux.

Qui de plus approprié que la Royale Philharmonie l’Union de Sterpenich Barnich pour animer un week-end qui rappelle une bataille qui se tint aussi dans ces deux villages (Copyright https://www.facebook.com/RPUSB) ?

L’entrée est gratuite, vous pourrez venir admirer le petit arc de triomphe que nous avons édifié pour y faire des photos ou des badges ou des magnets souvenirs.

Si il vous faut encore une raison, j’ai maigri, j’ai un nouvel uniforme et j’ai un nouveau chapeau : venez me donner votre avis ce week-end, à Arlon, à partir de samedi 30/09, à la Plaine des Manoeuvres, à 14h30.

Je vous mets une affiche, au cas où vous ne les auriez pas vue en ville 🙂

Si vous ne savez pas venir, ne vous inquiétez pas : j’ai fait une petite vidéo sur ma chaîne TikTok, et il y aura un podcast sur ma chaîne Youtube principale.

Je vais aussi sortir, plus tard et avant la fin de l’année, deux livres qui raconteront cette bataille, ainsi que les évènements d’Aix-sur-Cloie, de Messancy, de Guelff, de Rachecourt, de Habergy, de Halanzy, de Buvange, d’Udange et de la Chapelle Sainte Croix, près de Hondelange, avec force cartes et illustrations des soldats.

Les ancêtres de nombreuses familles couronnées, qui ont participé au façonnage de l’Europe sous Napoléon Ier, sont venus se battre ici.

Le jeune lieutenant Murat, futur Maréchal d’Empire, Roi de Naples et D’Italie, Grand amiral de France, beau-frère de l’Empereur Napoléon Ier, a combattu à Arlon (Copyright https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_Murat).

Un des fils de Louis XV a combattu lors de cette bataille.

À l’époque, on ne se cachait pas pour tirer son coup 🙂

Et vous savez quoi ? Ces deux livres seront entièrement gratuits ! Je trouve normal que nos concitoyens sachent ce qui s’est passé chez eux autrefois, et ils seront disponibles en format électronique, afin de sauver les arbres et de ne pas vous forcer à acheter une brouette pour les transporter.

Bref,je vous attends ce week-end.

Ce serait dommage de rater ça, foi de vieux briscard (Copyright https://www.8eme.de/die-offiziere-der-8-demi-brigade-und-8eme-regiment-de-ligne-d-g/).

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Fabrice De Backer

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