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Fév 25, 2024 | Bien-être, Thémes

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Les trois conditions du désir sexuel

Que vous soyez un homme ou une femme (ou les deux à la fois, maintenant c’est possible !), que vous ayez 13 ans ou 80 ans, la sexualité fait partie de votre vie que vous le vouliez ou non (même les 2% des gens qui n’ont jamais eu de désir ni de rapport expriment leur libido ou énergie de vie – Kundalini – autrement que dans la sexualité) et reste une dimension que la médecine a tendance à négliger.

Pourtant, la sexualité est un pilier du couple et même sans être en couple, elle contribue à notre épanouissement moral. La sexualité peut prendre des formes très différentes et ne se résume pas au coït entre deux personnes consentantes. Un geste de tendresse, un massage, la masturbation, des jeux de rôle, de séduction … font aussi partie de la vie sexuelle et ne sont que des réponses à nos besoins conscients et inconscients. Car comme pour tout ce que nous faisons, c’est principalement notre cerveau inconscient avec son histoire, ses croyances, ses expériences … qui dicte nos choix.

L’épanouissement dans notre sexualité suppose donc que nous comprenions l’origine de ce qui peut l’entraver.

Que ce soit une simple baisse de libido, un blocage ou un symptôme qui rend l’acte sexuel difficile (vaginisme, mycose, prostatite, bartholinite…), il sera nécessaire d’en explorer les causes à la fois sur le plan biologique (hormonal, nerveux, nutritionnel…) et sur le plan émotionnel.

Les trois conditions du désir

1- La dimension biologique

La libido et les problématiques liées à la baisse du désir ne sont pas suffisamment prises au sérieux, pourtant elles traduisent souvent une évolution (naturelle et normale) sur le plan des sécrétions hormonales qui reflètent notre vieillissement et surtout notre niveau de vitalité.

Très souvent, la chute du métabolisme chez une femme, même jeune, qui décide de suivre un régime en limitant les graisses, peut avoir des répercussions importantes sur sa thyroïde, ses ovaires, ses glandes surrénales, etc., autant de glandes qui sécrètent des hormones importantes pour la sexualité. Le cholestérol, les acides gras, les vitamines liposolubles (A,D,E,K) que l’on ne trouvent essentiellement disponibles que dans les graisses animales, sont des éléments à la base de fabrication d’hormones sexuelles (stéroïdiennes) : testostérone, œstrogène, progestérone, DHEA

Un mode de vie qui n’apporterait plus assez de ces nutriments  et qui créerait une dérive vers un phénomène de prédominance oestrogénique peut voir fondre la libido à vue d’œil. Trop de stimulations et d’imprégnations de nos organismes en œstrogènes par rapport à la progestérone et à la testostérone créent un déséquilibre et une baisse de vitalité préjudiciable. Les polluants, les perturbateurs endocriniens (qui se fixent sur les récepteurs cellulaires aux œstrogènes), le stress chronique associé à des taux de cortisol trop élevés, la perturbation des rythmes circadiens, et surtout la prise de graisses associée à des taux d’insuline trop élevés vont entrainer des baisses importantes de testostérone (hormone du désir). Trop de graisses stimule l’aromatase, c’est à dire la transformation de la testostérone en œstrogène, phénomène encore plus gênant pour l’homme. Sans testostérone, ce n’est pas que la sexualité qui baisse, c’est tout un pan de santé qui s’écroule. La prostate est particulièrement sensible à cette baisse.

Les troubles de l’érection chez l’homme et du désir sont une conséquence de ce déséquilibre hormonale initié par un déséquilibre métabolique caractérisé par :

  • Une alimentation trop riche en glucides (élévation de l’insuline),
  • L’insuline entraine : une élévation de la tension artérielle, une chute de l’oxyde nitrique (qui permet la dilatation des vaisseaux et de l’érection), surpoids, hyper-ostéogénie et baisse de testostérone. C’est dans nos cellules graisseuses que nous convertissons la testostérone en œstrogènes,
  • Carences en acides gras (saturés et OM3), en vitamines, minéraux et oligoéléments intervenant dans la conversion des hormones comme la T4 en T3 au niveau thyroïde (fréquent chez la femme),
  • Manque de stimulation musculaire, etc.

Retrouvez le désir et une bonne vitalité sexuelle passe en premier par une amélioration du métabolisme.

2- La dimension relationnelle

Mais le désir et la qualité de la relation sexuelle (plus importante que son aspect quantitatif) sont aussi une histoire de relation, d’émotion et de stimulation.

Par manque de temps, de polarisation de notre mode de vie sur le travail, la famille, l’organisation du quotidien … Nous ne prenons plus le temps de favoriser les conditions favorables à la création du désir, de l’attirance vers l’autre et de l’excitation. Savoir échanger avec son compagnon (compagne) sexuel, se créer des moments d’intimité spéciaux, s’organiser des temps pour la sexualité devient parfois nécessaire quand le désir n’est plus aussi spontané qu’avant. Mais quel couple aujourd’hui accepte le fait que l’acte sexuel puisse être planifié ? Pourtant, c’est un des moyens de recréer le désir dans le couple.

Comme toute chose, la sexualité s’apprend, se construit puis se réapprend et se reconstruit à mesure que nous évoluons dans notre vie. 

Bien sûr, il y a d’autres conditions qui dans la vie du couple vont influer sur la sexualité. L’attirance, c’est à dire avoir un partenaire qui nous attire, qui stimule notre libido, qui sait réveiller le désir, mais aussi savoir créer les conditions d’une harmonie suffisante pour avoir envie de faire l’amour … Tout cela se cultive et nous n’y sommes pas forcément attentif !

3- La dimension psycho-émotionnelle et la maladie

Vaginisme, mycose, trouble de l’érection, dégoût de la sexualité, troubles de la prostate … Nombreux sont les symptômes qui n’ont pas forcément de lien avec notre hygiène de vie. Ils traduisent un état conflictuel d’origine émotionnelle en relation avec une problématique sexuelle.

Vous aurez beau faire tous les efforts sur le plan de l’hygiène de vie ou essayer d’harmoniser vos relations avec votre partenaire, si vous n’allez pas chercher à la racine de votre « mal-à-dit » c’est à dire ce qu’elle vous raconte, le stress, l’histoire douloureuse que vous avez enfouie dans votre inconscient, alors vous ne guérirez pas complètement.

Nous ne sommes qu’en partie conscient (voir totalement inconscient parfois) de ce qui a été refoulé puis somatisé sous forme de maladie ou mal-être comme dans l’exemple ci-dessous.

L’interdiction au plaisir sexuel

Une des réponses biologiques les plus habituelle à l’abus sexuel est la frigidité (absence de sensation), la dyspareunie (douleur au rapport) associée aux sècheresses vaginales.

« Violée à l’âge de douze ans en réunion par des adolescents, elle s’est interdite pour toujours ce qui lui rappelle l’abus. Elle passera 20 ans en thérapie pour atteindre l’orgasme. »

« En fait, mon corps, c’est moi, sourit Élisa : je ne peux pas le nier, le séparer de mon esprit. Il a été meurtri, humilié … Je n’ai pas mesuré, à l’époque, la force de cette humiliation» Jusqu’au jour où son corps a parlé: un an plus tard, infection des glandes de Bartholin – responsables de la lubrification du vagin. Une opération « comme une nouvelle intrusion dans mon corps », une cicatrisation difficile … Pendant des années, les pénétrations ont été douloureuses. »

L’absence de lubrification du vagin traduit souvent l’absence de désir sexuel et interdit le plaisir lors de la pénétration. On comprend qu’en cas de pénétration douloureuse lors d’un viol, le cerveau rende insensible la femme.

Mais lors de certains abus sexuels et, en particulier ceux ayant lieu au sein de la famille, il est fréquent que la victime ait pris du plaisir. Parce que lorsqu’elle est stimulée mécaniquement, même sans désir, la zone sexuelle peut être excitée lors d’un viol. C’est peu connu, et pourtant courant. Le problème, c’est que la victime se sent atrocement mal. Elle imagine souvent que puisque son corps réagit, c’est elle qui a cherché (inconsciemment) à se faire violer. Elle pense alors : « je l’ai bien mérité ». Du coup, par la suite, elle va s’empêcher de laisser monter son excitation qui lui rappelle trop cette expérience trouble. Le plaisir sexuel devient hors d’atteinte.

Un adulte abuseur sait faire les attouchements qui procureront du plaisir à sa victime. La victime  sait que ce qu’elle vit est « mal » mais une partie d’elle éprouve un certain plaisir et une certaine curiosité qui la fond culpabiliser.

La sexualité humaine est complexe car elle touche toutes les dimensions de notre être. Les croyances, tabous et préjugés que nous nous sommes construits autour de la sexualité sont autant d’obstacles à notre épanouissement. Apprendre comment parvenir à l’orgasme, connaître ce qui nous fait du bien, vivre l’acte simplement comme une source de plaisir partagé (ou pas), comprendre pourquoi certains actes nous dérangent …  La sexualité est révélatrice de ce que nous sommes. Alors apprenons qui nous sommes vraiment, libérons nous des croyances limitantes pour vivre une sexualité sans entrave !

Publication : Éric Klein | www.bioshiatsu.fr

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