Rencontre avec Elizabeth Bourgine – 1e partie :
« Un très beau cadeau de Pierre Granier-Deferre »
Trente-six ans après sa sortie en salle, le film « Cours Privé » de Pierre Granier-Deferre avec Elizabeth Bourgine, Michel Aumont et Xavier Deluc, sur une musique signée Marianne Faithfull, sort enfin en DVD et Blu-Ray. Rencontre avec Elizabeth Bourgine, cette actrice talentueuse qui a donné, au cinéma, la réplique à Lino Ventura, Philippe Noiret et Michel Serrault et qui sera prochainement à l’affiche de « Maigret » de Patrice Leconte avec Gérard Depardieu. Thibaut Demeyer.
Elizabeth Bourgine, quels souvenirs gardez-vous du tournage ?
Mes souvenirs commencent déjà à la fin de la lecture du scénario. Je me suis immédiatement vue dans la peau de Jeanne Kern. J’ai donc fait tout ce qu’il fallait faire pour obtenir le rôle. C’est-à-dire que, vu que le personnage est ambigu, je me suis fais couper les cheveux très courts, comme un garçon, et j’ai demandé à voir Pierre Granier-Deferre. Je suis allée le voir chez lui, en lui faisant la surprise. Quand j’ai sonné à l’interphone, je me suis présentée comme étant Jeanne Kern. Je portais un débardeur très large et une mini-jupe. Je voulais prouver que le personnage, c’était moi et personne d’autre. Que l’ambiguïté pouvait être dans l’androgyne. Nous avons discuté pendant une demi-heure puis, Il a appelé Alain Sarde, le producteur, en lui disant qu’il avait trouvé Jeanne Kern.
Et le tournage en lui-même…
Quant au souvenir du tournage, il a été très intense. Il devait y avoir une mise en confiance tous les jours pour chaque scène avec une direction d’acteurs tout en douceur qui a fait que le tournage s’est très bien passé même les scènes de nu n’ont pas été un problème du tout car c’était dans la continuité du personnage, que tout s’est passé de façon très subtile. C’était passionnant, j’ai eu du mal à la quitter cette femme.
Après « Cours Privé », vous avez continué votre collaboration avec Pierre Granier-Deferre au travers de « Noyade interdite » et « La couleur du vent ». Peut-on dire qu’il s’agit d’une trilogie ?
Oui, d’ailleurs lui-même le disait. En fait, le personnage de Jeanne Kern, qui devient Elizabeth puis Louise, change dans « La couleur du vent ». C’est une femme en évolution mais qui est de plus en plus dangereuse et de plus en plus enfermée dans ses méandres. C’était magnifique, un très beau cadeau de Pierre Granier-Deferre !
De quelle manière avez-vous participé à la réalisation du dvd ?
Par le biais d’une interview d’une heure pour la partie bonus. De cette heure, 40 minutes ont été retenues. Je parle de la manière dont j’ai été choisie, du film, du tournage, de comment le film a été accueilli à la sortie et de l’affiche bien entendu.
Justement, vous vous souvenez encore comment le public avait réagi à la sortie du film ?
Il y avait deux sortes de réaction. Ceux qui se sont basés sur l’affiche et se sont dit « on va aller se rincer l’œil » et qui ont forcément été déçus parce que les scènes de nudité ne dépassent pas 3 minutes puis, il y a eu les autres, ceux qui étaient intrigués de voir ce film de Pierre Granier-Deferre qui avait dirigé Simone Signoret, Romy Schneider et que là, tout à coup, il y a Elizabeth Bourgine nue. Cela les interpellait et ils sont donc venus par curiosité. Et puis, il y a aussi ceux qui n’ont pas voulu aller voir le film à l’époque à cause de l’affiche et qui l’ont vu plus tard à la télé et qui ont regretté de ne pas l’avoir vu au cinéma lors de la sortie en salles.
Interview à suivre ….
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