Mon nom est René Hanarte,
Le chemin de ma vie aura été long et tumultueux, mais à présent tout est clair.
Rien ne me porte plus que la couture, le stylisme, la création…
Enfant je rêvais de devenir architecte, je suis devenu chauffagiste.
Je ne me plains pas, j’ai eu un bon métier.
Mais cela ne me suffisait pas car dans mes veines bout le sang chaud de la création.
J’ai touché à beaucoup de techniques ; le bois, le métal, la peinture, mais aussi la couture.
En 1985, j’hérite de la machine à coudre de ma mère et voilà que je débute, par le garnissage d’une veste de jeans à l’aide d’un vieux Loden et de tissus chinés et agrémentée d’une broderie de mon surnom dans le dos.
Je couds des caleçons Américains pour quelques copains, des T-shirts de coton teintés, des pantalons…
Puis le vie active….qui me fait prendre de la distance.
Le temps passe…
A l’approche de mes 50 ans, je décidais de reprendre ma vie en main au travers de l’épanouissement de ma personne et en commençant par me libérer du regard des autres.
Je souhaite réaliser mes propres vêtements, comme je l’entends.
La culture Anglo-saxonne en tête, je songeait alors au kilt.
Mais je ne souhaite pas me déguiser en Ecossais.
Alors je me procure des échantillons et me voici à pied d’œuvre, face à la machine.
Et là, c’est la révélation !
Tout ce que j’ai approché, vécu, maîtrisé, se fédérait pour me donner la faculté d’imaginer, de patronner, de coudre, d’innover …
D’exprimer ma créativité, mais aussi d’exploiter mes facultés pour appréhender la technicité de cet art nébuleux.
Et cela m’excite au plus haut point.
Voilà ! Je peux créer sans plus aucune limite que celle de mon esprit bouillonnant.
D’abord les kilts casuals cousus dans du Prince de Galles, des velours noirs, bruns quadrillés , puis une robe «wizz » iridescente pour ma fille, une merveille !
Ensuite les jupes masculines, jusqu’au genou, mais aussi longues, en laine bouillie, havane et pans dorés, en camouflage, en lourd coton noir….toutes issues de mon imaginaire.
Namur un artiste de la couture
Je couds plusieurs pantalons, des gilets, des chemises mousquetaire.
Une chemise ajustée à vos mesures avec des boutons de manchette, il n’y a rien de tel !
Porter le kilt ou une jupe masculine, c’est une expérience exceptionnelle pour la confiance en soi.
Je ne me suis pas trompé, mes créations que je porte, accompagnées de mon charisme tout neuf font mouche.
Je réalise une veste, véritable pièce d’épreuve qui en plein confinement me contraint à travailler en technique traditionnelle. Et je comprends que plus rien ne m’arrêtera.
Je peux créer sans retenue, me torturer l’esprit pour trouver des solutions, coudre chez moi, porter mes réalisations….vivre ma passion !
Dernièrement, j’entreprends la réalisation d’un vrai bon jeans en toile denim selvedge.
J’ai porté le jeans une bonne partie de ma vie, comme beaucoup d’hommes.
Ce coton indigo de 23 onces me proposait un nouveau challenge.
Fort heureusement le destin avait placé sur ma route une Singer 29K de 1906.
Une machine de cordonnier qui me permet de coudre cette toile robuste au pris d’efforts musculaires et de ténacité.
L’accueil est à nouveau très favorable.
Bref, une nouvelle dimensions s’ouvre à moi. Car je comprends que lorsque l’on me demande si « c’est toi qui l’a cousu ? » c’est par admiration et non par moquerie.
Alors maintenant, oui, j’ai décidé de ne plus me limiter à coudre pour moi, mais de répondre aux demandes qui me parviennent, qui sont fondées sur la qualité de mon travail.
C’est pour cela que dorénavant, vous pouvez me retrouver en tant que « Hanarte the tailor » (sur Instagram, Facebook,…)
Mon atelier sera ouvert lors de ma participation au parcours d’artistes « Chambre avec Vues » le 12,13,19 et 20 mars 2022 à Namur.
Photos et interview : Alice Delchambre
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