Accueil » JAMES GRAY : TRANCHE DE VIE

JAMES GRAY ET ANNE HATHAWAY

C’est la 5è fois que le réalisateur américain âgé de 53 ans vient en sélection à Cannes. La première fois, c’était en 2000 pour « The Yards » puis en 2007, il revient avec « La nuit nous appartient ». En 2008, il nous séduit avec « Two Lovers » mais pas le jury officiel. En 2013, il présente en compagnie de Marion Cotillard « The Imigrant ». 2022 signe donc le retour de James Gray en compétition dans une histoire qui le concerne directement puisqu’il s’agit d’une œuvre autobiographique avec au générique Anthony Hopkins et Anne Hathaway. Thibaut Demeyer & Brigitte Demeyer-Lepage.

« Armageddon Time » est le titre de ce drame autobiographique que nous présente James Gray qui nous livre une leçon de vie dans le regard de ces deux adolescents que tout oppose, en commençant par la couleur de peau, dans une Amérique qui craint, au sortir des nouvelles élections (nous sommes dans les années 80), à une guerre nucléaire avec la Russie suite à la « mise en place de Ronald Reagan ». Une autobiographie du réalisateur revenant sur ses rêves d’enfant axés uniquement sur l’envie de devenir artiste peintre au grand dam de la famille et principalement de son père au comportement quelque peu violent envers un fils qui refuse de marcher dans les clous. Fort heureusement, ce « gamin » a trouvé auprès de son grand-père, une fois encore Anthony Hopkins est magistral, un réconfort et un soutien qui, malheureusement, ne sera pas éternel. Avec « Armageddon Time », James Gray ne change pas ses thèmes de prédilection telles que les histoires de famille pas toujours simples, du manque d’amour filial ou du moins d’amour contrarié, des rapports père-fils loin d’être au beau fixe etc. mais cette fois, il semble ne plus vouloir se cacher, il n’en fait plus référence sous forme de filigrane. Il n’hésite pas à montrer les coups de ceinture que son père lui infligeait lorsqu’il faisait des bêtises car des bêtises, et même grosses, il en a fait.

James Gray – (c) Brigitte Demeyer-Lepage

Mais tout n’est pas noir dans ce drame autobiographique contrairement à ce que l’on pourrait croire. Si James Gray dénonce une relation compliquée avec son père, il reconnaît l’amour de sa mère mais surtout celui de son grand-père qui devient sa référence et principalement lorsqu’il s’agira de changer le petit James d’école pour intégrer une école prestigieuse là où un certain Donald Trump a fait ses études.

Anne Hathaway la maman de James Gray dans le film – (c) Brigitte Demeyer-Lepage

Avec « Armageddon Time » on a l’impression d’assister à une suite, celle de « The Immigrant » largement inspiré des souvenirs de ses grands-parents juifs ukrainiens venu alors aux Etats-Unis dans les années 20. Dès lors, peut-on s’imaginer qu’avec ce nouveau film, James Gray aura bouclé la boucle de son passé et de ses démons et qu’il pourra maintenant passer à autre chose ?

(c) Brigitte Demeyer-Lepage

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