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“AMORE MIO”, PREMIER FILM DE GUILLAUME GOUIX

Lauréat du César 2012 dans la catégorie « Meilleur second rôle masculin » pour « Jimmy Rivière » de Teddy Lussi-Modeste, Guillaume Gouix a franchi le pas le conduisant derrière la caméra. « Amore Mio » est le titre de son premier long métrage présenté au Festival de Namur dans la catégorie « compétition 1ere œuvre ». Au générique, on retrouve Elodie Bouchez et Alysson Paradis, sa compagne dans la vie. Rencontre avec le couple. Thibaut Demeyer.

Alysson Paradis (c) Thibaut Demeyer

« Amore Mio » est l’histoire de Lola qui a perdu son mari Raphaël dans un accident. Aujourd’hui, c’est l’enterrement mais Lola (Alysson Paradis) ne veut pas y assister parce qu’elle ne sait pas quoi faire de sa colère. Elle force alors sa grande sœur (Elodie Bouchez) de l’emmener, elle et son fils, loin de cette cérémonie.

A première vue, on pourrait croire que Lola est une femme immature mais en définitive, elle exprime, à sa manière sa souffrance, son deuil.

Alysson Paradis : on peut se raconter plusieurs choses. Mais il est vrai que le fait de ne pas vouloir conscientiser ce deuil, c’est un peu comme s’il n’avait pas lieu. En tout cas, il n’y a pas vraiment de bonnes manières à gérer un deuil. Lola ne veut pas de compassion des gens, elle ne veut pas qu’on lui pleure dessus. Son voyage initiatique est pour elle la meilleure façon de faire son deuil.

Quel rapport avez-vous avec la mort ?

Alysson Paradis : je vous avoue que jusqu’ici, je n’y pensais pas vraiment. Mais maintenant que je suis maman, c’est différent. La mort est quelque chose d’effrayant mais on doit faire avec et j’y pense souvent en tant que mère.

Guillaume Gouix – Réalisateur de “Amore Mio” (c) Brigitte Demeyer-Lepage

Guillaume, pourquoi ce film ?

J’avais envie de faire un film qui se trouve du côté de la vie. J’adore les films où les personnages chient sur le bureau du patron. J’ai écrit ce que j’aimerais être, le courage que j’aimerais avoir.

J’imagine que le format choisi, soit le 1:33, a une raison artistique ?

Oui, c’est pour prendre le road movie à contre-pied, qui est souvent en scoop, la contrainte était donc d’éviter de filmer les paysages mais se concentrer uniquement sur les personnages.

Est-ce que le fait d’avoir réalisé un premier long métrage fera que l’on vous verra moins devant la caméra car on le sait, réaliser un long métrage est chronophage ?

Non, je ne l’espère pas. Là, je viens de tourner un duo pour une série ARTE pendant quatre mois. Je pars faire un film la semaine prochaine. Ce qui m’excite, c’est de fabriquer du cinéma. C’est sûr que si je décide de refaire un film, durant cette année-là, on ne me verra pas mais cela ne veut pas dire que l’on ne me verra plus du tout.

Votre film fait le tour des festivals. Hier, il était à Angoulême, demain à Saint-Jean-de-Luz et aujourd’hui, en compétition « 1er film » à Namur. Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’idée d’avoir un film en compétition ? Les prix, cela fait toujours plaisir mais surtout, je suis content de pouvoir montrer mon film. Je suis un peu comme un enfant, je suis ravi de voir des gens qui, en plus, ont l’air d’apprécier le film. D’être dans l’énergie, le sourire, donc je vis un peu naïvement. Juste content de ne pas dormir, de prendre des trains et d’avoir la chance de montrer mon travail.

De g.à dt : Elodie Bouchez (Agathe), Guillaume Gouix et Alysson Paradis (Lola). (c) Brigitte Demeyer-Lepage
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