BABYLON > SEISME CINEMATOGRAPHIQUE
Lorsque retenti le nom de Damien Chazelle, « Whiplash » et « La, La Land » nous viennent immédiatement à l’esprit. Dorénavant, le nom de ce jeune réalisateur talentueux, sera associé à « Babylon ». Thibaut Demeyer.
Avec seulement deux films, en l’occurrence « Whiplash » et « La, la land », ce jeune réalisateur de 37 ans a glané pas moins de 9 Oscars ! Dire qu’il fait déjà partie des réalisateurs les plus talentueux d’Hollywood n’est pas un compliment mais bien une réalité. Damien Chazelle a le cinéma qui coule dans les veines et ce n’est pas « Babylon » qui démentira.
Alors oui, nous raconter les excès et les ambitions les plus folles d’Hollywood durant les années 20 et suivantes n’est pas un sujet nouveau. Mais ce qui fait la différence, c’est d’abord la mise en scène. Prenez par exemple la première scène, celle de la grande fête privée où tout était permis, elle fait déjà le film. A cela, on ajoute les plans séquences, la musique, le montage rythmé et en deux temps trois mouvements, Damien Chazelle nous emballe et nous emporte dans ses délires. Durant trois heures et neuf minutes, il nous bouscule, nous maltraite, nous choque, nous amuse, nous répugne, nous fait sursauter.
« Babylon » c’est aussi nous faire vivre le Hollywood des années 20 et pas seulement lors des soirées folles mais aussi sur les plateaux de tournage. Arrive la date fatidique de 1927 et l’incontournable « Chanteur de Jazz », premier film sonore. Une révolution technologique qui va frapper de plein fouet le 7e art mais surtout être responsable de plusieurs carrières brisées. Nous assistons d’ailleurs à cette évolution technologique au travers d’une scène tragi-comique. A partir de là, les codes à Hollywood vont changer et pas seulement ceux signés Hays au début des années 30. Le public sera aussi de la partie dans cette évolution hollywoodienne.
Bien entendu, pour tenir trois heures, il faut une intrigue qui, elle, sera moins passionnante avec des scènes trop excessives tant par la forme que par le fond. Par moment, on a envie de dire « ça va, on a compris, on passe à autre chose » mais Damien Chazelle semble prendre du plaisir à enfoncer encore et encore le clou. Il serait dommage que le père de « La, la, Land » finisse par tomber dans la prétention au détriment de l’art cinématographique qu’il maîtrise à merveille.