La biométhanisation, alternative pour une agriculture durable

On ne le rappellera jamais assez : les énergies renouvelables sont aujourd’hui au cœur de nos préoccupations. Nous devons dépasser notre dépendance aux énergies fossiles et non renouvelables. Tout comme le photovoltaïque ou encore l’éolien, la biométhanisation représente un acteur important pour atteindre l’autonomie énergétique et agronomique au sein de l’agriculture. L’Asbl Au Pays de l’Attert l’a compris et a lancé le projet Ecobiogaz qui vise à améliorer la rentabilité économique de la biométhanisation agricole.

La biométhanisation agricole représente un réel appui pour une politique de développement durable. Le projet Ecobiogaz accompagne et suit économiquement six installations dans un but de pérennisation, de transfert d’expérience et de savoir-faire à destination des investisseurs potentiels. Il est divisé en quatre actions.

L’action 1 consiste en la réalisation d’une étude administrative, historique et économique des six installations. L’action 2 a pour objectif d’analyser la couverture des sols par les plantes intercalaires destinées à la biométhanisation et d’étudier des scénarios de fertilisation afin de démontrer l’impact positif du digestat sur la structure des sols, le digestat étant une source durable de fertilisation naturelle. L’action 3 vise à promouvoir les sous-produits de la biométhanisation (digestat, chaleur, ammoniac et CO2). Enfin, l’action 4 assure la diffusion et la formation du projet en Grande Région pour sensibiliser le grand public à cette thématique et ses avantages pour les agriculteurs. Dans ce contexte, le site Internet bilingue a été mis en place : www.ecobiogaz.eu ainsi qu’une page Facebook.

La biométhanisation consiste à valoriser les résidus organiques pour les transformer en énergie d’une part et pour obtenir un digestat de haute valeur fertilisante d’autre part, en limitant les effets sur l’environnement. Les matières organiques sont digérées par des bactéries pour produire le biogaz et le digestat. Le biogaz peut être orienté soit vers un moteur de cogénération afin de produire de l’électricité et de la chaleur, soit être épuré afin de l’injecter sur le réseau de gaz naturel. Le biogaz peut également être employé comme carburant pour les véhicules. On utilise le digestat comme substituant aux engrais chimiques de synthèse. Le processus de biométhanisation a permis de minéraliser en grande partie l’azote et peut être directement assimilé par les plantes. Le digestat contribue également à améliorer la structure des sols.

Grâce à ce procédé, ce sont l’indépendance énergétique, les enjeux climatiques et la diversification de l’activité économique qui sont en jeu. D’où l’importance du projet Ecobiogaz, porté par l’Asbl Au Pays de l’Attert.

 L’Asbl Au Pays de l’Attert supervise techniquement et administrativement le projet. Dix partenaires sont rassemblés : cinq scientifiques : le LIST (L), l’ULg Campus d’Arlon (B), l’INPL Ensaia – Nancy (F), l’IZES Saarbrücken (A) et Agra-Ost (B) ; ainsi que six exploitations pilotes : la ferme du Faascht (Kessler SCRL, B), Biogas Beckerich (L), Bio Recycle Mignéville (F), Biogas Rohlingerhof (A), Naturgas Kielen (L) et la ferme de la Bouzule d’Ensaia (F). Le projet est cofinancé par l’Union Européenne via le FEDER dans le cadre du programme opérationnel de coopération transfrontalière INTERREG IV A « Grande Région », par la Communauté Germanophone, la Région wallonne et le Ministère de l’Environnement et de la Protection des Consommateurs de Saarbrücken. Le projet a commencé en mai 2012 et se terminera en juin 2015.