« LA PASSION DE DODIN BOUFFANT » : INDIGESTE
Ce 8è jour de la compétition nous a présenté une œuvre indigeste et sans saveur réalisée par le réalisateur français d’origine vietnamienne Tran Anh Hung avec Julienne Binoche et Benoît Magimel. Thibaut Demeyer – Vidéo : Brigitte Lepage.
Habitué de la Croisette, lauréat d’une caméra d’or pour « L’odeur de la Papaye verte », puis détenteur d’un Lion d’or à Venise avant de revenir à Cannes dans la section « Un Certain Regard » avec « A la verticale de l’été », Tran Anh Hung est un réalisateur qui compte dans le paysage cinématographique mondial. Il était dès lors normal de se ruer dans la salle pour voir son dernier ouvrage, 7 ans après « Eternité ». Mal nous en a pris car « La Passion de Dodin Bouffant » ne semble passionner que le réalisateur et les protagonistes, Juliette Binoche et Benoît Magimel !
Juliette Binoche (c) Thibaut Demeyer
Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. A force de passer du temps ensemble en cuisine, une passion amoureuse s’est construite entre eux, où l’amour est étroitement lié à la pratique de la gastronomie. De cette union nait des plats tous plus savoureux et délicats les uns que les autres, qui vont jusqu’à émerveiller les plus grands de ce monde. Pourtant, Eugénie, avide de liberté, n’a jamais voulu se marier avec Dodin. Ce dernier décide alors de faire quelque chose qu’il n’a encore jamais fait : cuisiner pour elle.
Durant 2h14, sans originalité de mise en scène, sans enjeu dramatique, « La Passion de Dodin Bouffant » retombe rapidement comme un soufflé. Si la scène d’ouverture est très belle, nous donnant l’eau à la bouche, le film tombe rapidement dans la redondance et l’ennui. A aucun moment on ne ressent la passion des protagonistes pour ce qu’ils sont en train de faire. On est loin de celle transmise par Gregory Gadebois dans « Délicieux » ou même de « La Grande Bouffe » de Marco Ferreri qui avait fait scandale sur la Croisette en 1973.
Benoît Magimel (c) Thibaut Demeyer
« La passion de Dodin Bouffant », inspiré du roman de « La Vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet », de Marcel Rouff, paru en 1920, est un film sur l’art de la table et le bien mangé. Il y avait donc moyen d’apporter bien plus qu’un simple film où l’on a parfois l’impression d’assister à une émission de télé-réalité sur la gastronomie.
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