LE GOÛT DU TRAVAIL
C’était le point d’orgue de cette 76è édition du Festival de Cannes que la présentation en avant-première du 5è opus des aventures d’Indiana Jones. En prime, nous avons eu droit à un Harrison Ford en pleine forme dont la bonne humeur a ensoleillé cette journée pluvieuse. Thibaut Demeyer. Vidéo : Brigitte Lepage.
Présenté hier soir en séance officielle, « Indiana Jones et le cadran de la destinée » a ravi tous les festivaliers, conscients qu’il s’agit tout d’abord d’un vrai « Entertainment » qui fait partie intégrante de l’histoire du cinéma. Un 5è opus que personne n’attendait vraiment compte tenu de l’âge du protagoniste, à savoir 80 ans. Mais Harrison Ford ne recule devant rien et adore travailler. Dès lors, cette 5è aventure est un réel cadeau du monde du 7e Art. Star incontestée de ce film, Harrison Ford n’en est pas pour autant prétentieux. Au contraire, plutôt reconnaissant « Je n’aurais pas pu être mieux servi par le scénario, par les acteurs et la passion de James Mangold (ndlr : le réalisateur) qui remplit tout à fait la pointure des chaussures qu’a faites Steven Spielberg. Tout s’est mis en place pour me soutenir à mon âge avancé (rires). J’adore ce travail et travailler, raconter des histoires, surtout lorsqu’elles sont bonnes. » Et de James Mangold d’ajouter « Harrison est un acteur qui cherche toujours à mieux faire. »
Pour Harrison Ford, il ne faut pas séparer les moments magiques du film et les mythes. « Tout est prévu, planifié. Le travail avec l’équipe est bien réel. L’alliance entre les personnages et l’histoire, tout est relié, c’est magique quand ça marche et si cela ne marche pas, c’est un cauchemar. Il y a de la magie qui vient de la collaboration entre toutes les personnes qui participent à ce projet et de ce qu’ils veulent y apporter ».
Il est d’un fait certain que la carrière d’Harrison Ford est riche. Pour lui, c’est une chance qu’il puisse toujours travailler à son âge « j’aime la comédie, raison aussi pour laquelle je suis heureux de participer à une autre saison de « Shrinking ». Quant aux regrets, non, je n’en ai pas. Si je n’ai pas eu le rôle pour un film, c’est qu’il y avait une raison pour cela. »
Ne manquant pas d’humour, alors qu’une journaliste l’a trouvé très « hot » surtout dans une scène où il retire sa chemise, l’acteur de « Witness » a créé l’hilarité dans la salle grâce à une réponse « pince-sans-rire » : « J’ai beaucoup de chance d’avoir ce corps. Merci de l’avoir remarqué ! »
Jamais oscarisé mais en revanche détenteur d’un Golden Globe, d’une Palme d’or d’honneur et d’un César d’honneur, Harrison Ford est conscient que sa destinée lui a été favorable, à l’inverse d’autres acteurs tout aussi méritants à ses yeux « Il y a beaucoup de gens talentueux qui ne sont jamais dans la lumière du jour et c’est dommage. C’est aussi une question d’être à la bonne place au bon moment. Il y a des gens malheureux de ne pas pouvoir travailler en tant qu’acteur. Dans mon cas, j’ai dû attendre que la chance tourne. Durant cette période, j’ai pu apprendre comme un artisan. Il faut un talent d’artisan pour que la chance soit de notre côté. Ce que nous faisons, c’est de rechercher une sorte d’esprit. Nous savons que la satisfaction provient du travail que nous faisons. Le succès arrive, on crée sa vie par son imagination, par le programme que l’on suit. Ma chance est d’avoir travaillé auprès de génies et pas de me désespérer lorsque je n’étais pas à la hauteur. J’ai encore la possibilité de travailler, j’ai besoin de ces défis. » Durant le premier quart d’heure du film, nous voyons Harrison Ford rajeuni. La question était alors de savoir s’il avait une certaine nostalgie du temps passé. Sa réponse a été sans appel « Non ! Je n’ai pas de regret sur le passé. Je suis réellement heureux de l’âge que j’ai parce que je suis là et que je peux encore travailler.»
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