“L’AMOUR ET LES FORÊTS” ÉMEUT LA CROISETTE
En 2011, Valérie Donzelli n’était pas passée inaperçue à la Semaine de la critique avec son premier long métrage « La Guerre est déclarée ». Aujourd’hui, c’est dans la section « Cannes première » qu’on la retrouve pour « L’amour et les forêts » avec Virginie Efira et Melvil Poupaud. Thibaut Demeyer – vidéo et photos : Brigitte Lepage.
Séquence émotion ce soir lors de la présentation du dernier film de Valérie Donzelli « L’amour et les forêts » dans la section « Cannes Première ». Toute de cuir vêtue, la réalisatrice semblait très confiante lorsqu’elle s’est rendue avec son équipe dans la salle Debussy du Palais des Festivals. Elle était accompagnée de Melvil Poupaud, en smoking, et de Virginie Efira, toute en beauté dans sa robe noire à paillettes laissant largement apparaître un très proche heureux évènement.
Quand Blanche croise le chemin de Grégoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement. Le couple déménage, Blanche s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais fil après fil, elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux que l’on pourrait comparer à un pervers narcissique.
N’ayons pas peur des mots. « L’amour et les forêts » est une œuvre forte qui a secoué les festivaliers, heureux de voir le mot fin, pour lâcher la pression au travers d’un tonnerre d’applaudissements bien mérité. La manière dont l’œuvre a été présentée est aussi « perverse » que le personnage interprété par Melvil Poupaud. La tension monte de quart d’heure en quart d’heure. Le spectateur est pris en otage d’une situation dont il se doute de l’issue. Une fois encore, Virginie Efira est magistrale dans la peau de Blanche qui n’a rien vu venir. Bien entendu, le film suscite bien des débats et des questions à la fois sur la condition de la femme face à des hommes sans scrupules, sur le comment du pourquoi elle a mis autant de temps avant de se rendre compte du danger, le pourquoi tant d’hésitation à partir, le pourquoi du silence. Mais il est tellement facile de juger quand on n’a pas le nez dans le guidon. C’est aussi à cela que le film de Valérie Donzelli doit servir : ne pas juger mais plutôt aider pour éviter de telles situations dont certaines conduisent au féminicide.
Le film, adapté du roman d’Eric Reinhardt, nous laisse sans voix, laissant apparaître beaucoup d’émotion grâce au ton juste des protagonistes. Sans conteste, « L’amour et les forêts » est le meilleur film de Valérie Donzelli qui, à l’issue de la projection, était très émue au même titre que Virgine Efira et on les comprends !
Vidéo de CANNES 2023 VIRGINIE EFIRA
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