CANNES 2024> CANNES PLONGE DANS L’HORREUR

Mai 21, 2024 | 2024, ACTUALITES, chroniqueur, Cinema, Festival de cannes, infos, Mai, Mois, News, Thibaut Demeyer

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« THE SUBSTANCE » A NE PAS METTRE DEVANT TOUS LES YEUX

Avec « The Substance », la réalisatrice française Coralie Fargeat a plongé Demi Moore dans l’horreur. Ames sensibles, s’abstenir. A Cannes, Thibaut Demeyer et Brigitte lepage.

Film de genre par excellence, « The Substance » sous forme d’horreur traite le sujet délicat de la place de la femme dans notre société. Société patriarcale qui impose aux femmes un idéal féminin. A partir d’un certain âge, cet idéal disparaît et la femme se retrouve sur le banc de touche pour être remplacée par une plus jeune, plus belle. Pour pallier à cela, une société anonyme propose alors « The Substance », un produit dit miracle mais qui aura des effets secondaires indésirables.

Accueilli avec beaucoup d’enthousiasme tant en projection de presse qu’en projection officielle hier soir, « The Substance » reste quand même un cinéma particulier qui risque de laisser des traces aux âmes sensibles mais aussi dans l’histoire du Festival de Cannes qui semble friand, depuis quelques années, de ce genre de films. Souvenez-vous de « Grave » de Julia Ducourneau, qui a obtenu le Prix de la Semaine de la Critique puis en 2021 la Palme d’or avec « Titane ».

Au-delà de l’aspect gore et du sujet, « The Substance » présente des scènes qui, de prime à bord n’ont pas été simples à tourner comme celles de la nudité « tout était écrit dans le script. On a beaucoup débattu entre nous pour l’approche de ses scènes et la confiance entre nous » a confié Demi Moore qui, au passage, n’a jamais eu la sensation d’avoir été écartée à cause de son âge « je ne pense pas avoir le sentiment d’avoir été effacée. Quoiqu’il se passe dans le monde, c’est la façon dont on réagit. Je ne me considère pas comme une victime. Lorsque j’ai lu le script, j’ai perçu le côté masculin nouvelle version plus jeune. Au final, le personnage doit lutter contre elle-même » conclu l’actrice américaine de 62 ans.

(C) Photos d’accroche et galerie : Thibaut Demeyer

De gauche à droite : Dennis Quaid; Coralie Fargeat; Demi Moore

Pour Demi Moore, avoir accepté le rôle de Elizabeth Sparkle était un défi « Oui, avoir accepté ce rôle est pour moi plutôt un défi positif, m’obligé à sortir de ma zone de confort. C’était une opportunité à saisir pour améliorer ma performance d’actrice. Grâce à ce film, je m’accepte beaucoup mieux qu’avant. » nous confie celle qui fût la partenaire de Patrick Swayze dans « Ghost » et qui reste somme toute toujours aussi belle et élégante. Face à elle, Margaret Qualley ne fait pas que de la figuration, bien au contraire. Sa prestation est tout aussi remarquable mais n’a malheureusement pas pu s’exprimer sur son personnage car elle se trouve actuellement en tournage. N’oublions pas non plus Dennis Quaid en directeur de télé plus que farfelu qui doit rendre des comptes aux investisseurs.

Tout comme pour « Titane » en 2021, « The Substance », qui va encore plus loin dans le gore, n’obtient pas l’unanimité absolue. Alors que certains rient, d’autres émettent des onomatopées marquant leur dégoûts face aux giclées d’hémoglobine ou autres images ragoutantes. Tout cela n’est en définitive qu’une histoire de goût. En revanche, il faut bien reconnaître que Coralie Fargeat nous a présenté un excellent travail au niveau du montage images et son, créant dès les premières images, une ambiance particulière et dont certaines scènes nous ont fait penser à « Requiem for a dream ». « J’avais en tête le son et les images bien avant le tournage. Le processus a été long car il y a peu de dialogues dans le film, tout repose sur le rythme, si cela ne colle pas bien, cela ne marchera pas. Il fallait présenter l’univers et être attentif à la musique qui était plus qu’importante dans le film. Il est difficile d’imaginer le son et la musique mais j’ai eu la chance d’avoir une équipe remarquable pour le son. » a déclaré Coralie Fargeat. Vous l’avez compris, dans « The Substance », il y a du bon et du moins bon indépendamment du fait que vous êtes ou non friands de ce genre de film.

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