RENCONTRE AVEC FRÉDÉRIC SOJCHER
Après le succès mérité de « Le cours de la vie », le réalisateur Frédéric Sojcher nous propose son premier roman « Fac Off ». Membre du jury « Citoyenneté », malgré un agenda chargé, il nous a accordé quelques minutes. A Cannes, Thibaut Demeyer et Brigitte Lepage.
Sous le soleil, à la terrasse des journalistes, Frédéric Sojcher prend un petit café avant de reprendre le cours normal d’un passionné de cinéma à Cannes : « J’ai un rendez-vous dans quelques minutes, nous lance-t-il, mais on peut quand même faire l’interview. » Et là, comme dans le film de Francis Ford Coppola « Megalopolis », on a l’impression que le temps s’arrête. L’homme pressé qu’il était, entre dans une autre dimension, le temps n’a plus d’importance, il le prend pour répondre sérieusement aux questions.
Frédéric Sojcher – membre du jury Citoyenneté (c) Thibaut Demeyer
Frédéric Sojcher, quelle est la raison de votre présence ici à Cannes ?
J’ai été contacté par le jury qui remet le prix du film citoyen. Je suis membre de ce jury présidé par la réalisatrice Valérie Donzelli. Ce qui me permet de voir tous les films de la sélection officielle, parmi laquelle on devra à la fin du Festival délivrer un prix.
Quelles sont les critères de ce prix ?
Il doit y avoir bien évidemment une qualité artistique, le film doit aussi défendre des valeurs humanistes, universalistes et la laïcité.
Je sais que vous êtes tenu au devoir de réserve mais pouvez-vous au moins me dire ce que vous pensez de la sélection 2024 ?
Nous venons de faire un point d’étape avec les membres du jury parce qu’il y a, logiquement, des coups de cœur ou des films qui divisent et c’est bien de pouvoir échanger. Ce que je trouve magnifique dans le cinéma et de manière générale, c’est que le cinéma n’est pas une science exacte et que même entre critiques qui s’apprécient, ils ne sont pas toujours d’accord entre eux. Eh bien, les membres de jury ne sont pas non plus nécessairement d’accord entre eux. Il faut alors argumenter pourquoi on aime tel film, qu’est-ce qu’on y trouve ou à l’inverse, pourquoi n’a-t-on pas apprécié tel ou tel aspect d’un film. Là, il y a deux critères à savoir : la question de la mise en scène, qui est très importante, qui doit nous interroger dans le sens « est-ce un film de cinéma, y-a-t-il une proposition de cinéma ? » et puis il peut y avoir une proposition cinéma qui ne répond pas aux critères du film citoyen parce que tous les films ne défendent pas les valeurs universalistes et humanistes.
Comment se passe l’ambiance au niveau du jury ?
On s’entend très bien. Valérie Donzelli est une très bonne présidente. J’apprécie aussi beaucoup les autres membres du jury donc tout va bien !
Votre actualité, c’est la sortie depuis le 1er mai de votre roman « Fac off ». Cannes est un endroit idéal pour faire la promo de votre premier roman…
Effectivement, il est sorti le 1er mai et est donc encore dans l’actualité. Mais non, je ne suis pas là pour en faire la promotion à Cannes, mais je suis heureux de pouvoir en parler quand l’occasion se présente.
Vous avez déjà eu des retours de votre roman ?
Les premiers articles sont très élogieux et je croise les doigts pour que cela se poursuive. Il s’agit d’un vrai roman et j’espère que le lecteur sera pris par le récit, l’intrigue avec des rebondissements. Il y a aussi un petit côté Woody Allen avec beaucoup d’autodérision. J’espère que le lecteur se mettra à sourire sur ce qui se passe à l’université et notamment du côté des enseignants mais aussi du côté des étudiants et parfois même dans les rapports entre les deux.
Le jury citoyenneté est composé de : Valérie Donzelli, Présidente ; Agathe Bonitzer ; Isabelle chenu ; Claus Drexel ; Frédéric Sojcher.
(c) photo d’accroche : Brigitte Lepage
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