Tomislav Matosin en concert avec l’Héritage Goldman

Si vous deviez décrire Jean-Jacques Goldman en un mot, quel serait-il et pourquoi ?

Je vais dire un mot un peu pompeux, mais ce serait « transcendance ». Le spectacle que l’on fait en est la preuve, parce que les chansons qu’il a écrites ont une vie propre. Il a créé quelque chose, qui est sorti de lui, qui voyage et qui transcende son propre art. C’est un mot un peu fort, mais c’est celui qui me vient à l’esprit.

Comment êtes-vous arrivé sur ce beau projet « L’Héritage Goldman » ?

Moi, j’ai la chance d’avoir déjà travaillé avec Eric Benzy, qui est le comparse de Jean-Jacques Goldman depuis l’album « Rouge ». J’avais travaillé avec lui sur un autre spectacle musical et on est resté amis. Quand il est venu me chercher pour réaliser les deux albums de l’« Héritage Goldman », il m’a dit qu’il avait des chanteurs en tête, dont moi. Et comme c’est un copain, je l’ai suivi.

Quelle est la chanson de Jean-Jacques Goldman que vous appréciez le plus ?

Cela, c’est très difficile à dire. Là, sur le spectacle, une de celles qui m’émeut vraiment, c’est « Il y a ». En plus, j’ai eu l’occasion de rencontrer Lilian Renaud sur ce spectacle, qui est vraiment un type très chouette. L’arrangement de la chanson avec les chœurs me fait, chaque soir sur scène, monter un truc. Au niveau de l’émotion, j’atteins un pic ! Après, je m’éclate comme un dingue sur toutes les chansons.

Vous êtes intervenu en milieu carcéral dans le cadre du programme «Liberté sur Paroles» et avez co-écrit avec les détenus plus de 200 chansons et pièces de spoken word. Qu’est-ce que ce projet vous a apporté ?

En fait, l’idée c’est d’aller faire quelque chose d’artistique, d’aller faire du « beau » dans un endroit qui n’est pas du tout dédié à cela. Dans ce lieu d’enfermement, de privation de liberté, je me retrouve avec des gens qui ont des parcours très singuliers. C’est une réalité quotidienne très différente de la mienne. Et ensemble, on oublie. Enfin, j’essaye de faire en sorte qu’ils oublient le contexte dans lequel ils sont. Et on tente de créer des choses qui sont belles et qui ramènent à ce que nous sommes tous : des êtres humains qui cherchons à nous épanouir et à nous émanciper par le beau. Quelle que soit la raison pour laquelle ils sont là, cela ne m’intéresse pas. Parfois, je me retrouve dans des prisons où les mecs font 20, 30 ans ou perpétuité. Donc, on peut s’imaginer qu’ils ont fait des choses terribles. Ce qui m’intéresse, c’est ce que l’on va faire ensemble. On va essayer de faire quelque chose de beau ; et le beau est universel. Donc, c’est pour cette raison que je fais cela. J’ai commencé en 2009 à le faire, par un hasard pur, et j’y ai trouvé un sens pour moi.

En plus de cette tournée, avez-vous d’autres projets personnels artistiques à venir ?

J’ai un spectacle, que je fais avec un slameur. C’est une adaptation du « Petit prince ». Lui, il raconte le texte. Moi aussi, un peu, et puis je fais de la musique pendant tout le spectacle. On va jouer au Festival-off d’Avignon cet été.

Journaliste : Laura CAVELIUS

Photographes : Audrey 2 la X Photographie, Sandrine Klein, Axelle , Stéph’Anie Fotografy, Axelle ASTOU BARETH

Concert > Héritage Goldman > Tomislav Matosin > Photos de Sandrine Klein