Dennis Villeneuve gagne son pari !
Trois ans après la première version de « Dune » inspirée de l’œuvre de Frank Herbert, Denis Villeneuve nous propose une suite qui nous en met plein la vue. Thibaut Demeyer.
Avec cette seconde partie, le réalisateur canadien de 56 ans se hisse au rang des réalisateurs actuels les plus doués, rejoignant ainsi Steven Spielberg, James Cameron et Christopher Nolan qui ont réussi à mettre Hollywood à leurs pieds. Un statut mérité pour Denis Villeneuve car « Dune 2 » rejoint une filmographique de qualité comme « Incendies », « Sicario » ou « Premier contact » pour ne citer que ceux-là. Néanmoins, « Dune 2 » est à l’heure actuelle son œuvre la mieux cotée.
Bien entendu, « Dune 2 » s’adresse aux amateurs du genre et friands des œuvres fleuves. Le premier volet, faisant dix minutes de moins, nous avait laissé un peu perplexes quant à la qualité d’une suite. Mais cette perplexité s’est vite transformée en admiration dès la première scène qui nous en met plein la vue tant au niveau de la mise en scène, de la photographie, des décors que de la qualité sonore, un personnage à part entière.
Même si le film n’a pu éviter quelques clichés repris souvent dans ce genre cinématographique comme la foule qui acclame son leader, nous faisant penser à une page sombre de notre Histoire, ou l’invention d’un langage propre à l’histoire, il n’en est pas moins personnel et réfléchi. On reste scotché devant autant d’imagination dans la confection des costumes, des armes utilisées, des machines et des vaisseaux spatiaux et autres gadgets. Chaque plan, chaque image vaut son pesant d’or à un point tel qu’on a tendance à perdre le fil de l’histoire et c’est là que le bât blesse. A force de vouloir faire compliqué, on finit par y arriver. Pourtant, la base est hyper classique. C’est le bien contre le mal, rien de nouveau de ce côté-là à ceci près que ses messages ont un arrière-goût contemporain. En effet, le conflit au Proche-Orient nous traverse l’esprit, le baron Harkonnen pourrait bien nous faire penser à Poutine et les personnages féminins ont leur mot à dire. Le scénario n’est dès lors pas si naïf, même s’il est complexe, inspiré et très politique en filigrane.
Soutenu par un casting cinq étoiles, ce second volet met la barre haute à un point tel que l’on se demande si Denis Villeneuve sera à la hauteur pour le troisième volet. Si tel est le cas, alors la trilogie « Dune » entrera dans l’histoire du cinéma de science-fiction.
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