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Interview d’Albert Cohen, producteur du spectacle Les 10 Commandements

Albert Cohen, producteur du spectacle « Les 10 Commandements L’envie d’aimer » a répondu à nos questions lors de son passage au Galaxie d’Amnéville.

Qu’est-ce qui vous a poussé, 24 ans après la première version, à proposer cette nouvelle version « Les 10 commandements – L’envie d’aimer » ?

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L’envie d’aimer, pour moi et pour nous tous, c’est Daniel Lévi. C’est la première version des 10 Commandements, il y a 24 ans déjà. Daniel nous a quittés il y a un peu plus de deux ans maintenant. On lui a rendu un bel hommage au théâtre Mogador à Paris, il y a deux ans. Beaucoup d’artistes sont venus chanter ses chansons et, parmi eux, Pascal Obispo était là. Cela faisait quelques années que l’on ne s’était pas vus.

Un regard a suffi pour qu’on se confirme que le moment était venu pour refaire une chose avec ces 10 Commandements, 24 ans après. Mais quelque chose de complètement différent : on a gardé l’histoire et ses personnages. On n’allait pas toucher à la Bible, on ne se serait pas permis. On a gardé les chansons, avec deux chansons inédites : il fallait les remasteriser avec un son d’aujourd’hui. Egalement, on n’utilise pas la même technologie aujourd’hui pour faire du son en musique qu’il y a 25 ans. Ca a été tout le travail de Pascal qu’il a remarquablement fait.

Tout le reste a changé : nouveau casting, nouvelle mise en scène, nouvelles chorégraphies, nouveau décor. On ne parle même plus de décor maintenant, mais de scénographie virtuelle. On nous aurait parlé de scénographie visuelle il y a quelques années, on aurait ouvert nos yeux en grand en s’interrogeant pour savoir de quoi on parlait. Aujourd’hui, on voit le résultat sur scène et c’est assez impressionnant. C’est une imagerie 3D en fusion avec l’action live sur scène. Cela nous donne un spectacle qu’on peut qualifier d’immersif. Pour un thème comme Les 10 Commandements, le mot est plutôt bien choisi.

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Est-ce que vous aviez justement une appréhension avant les premières dates en vous disant : on reprend une ancienne comédie musicale et on la propose sous une nouvelle version, ou pas du tout ?

Enorme appréhension quand on a affaire à un triomphe. Il y a 24 ans, on a fait 2 millions de spectateurs en France, donc ça fout la pression, comme on dit ! On n’a pas intérêt à se tromper pour ne pas décevoir. Donc il fallait être vigilant, à tous les niveaux, et être à la hauteur. Moi, personnellement, mon objectif principal, c’était de retrouver le niveau d’émotion que l’on avait dans la version originale. Après une cinquantaine de représentations déjà jouées avec cette nouvelle version, on peut affirmer que l’objectif est atteint.

Vous êtes le magicien des comédies musicales. Vous avez produit notamment Le Roi Soleil, 1789, Les Amants de la Bastille, Mozart, l’opéra Rock… Qu’est-ce qui vous attire et qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans les comédies musicales ?

Le mélange et l’addition des talents. Toute cette troupe, et je ne parle pas seulement des artistes, chanteurs et danseurs sur scène, je parle aussi des techniciens, des machinistes, des personnels d’encadrement qui sont en osmose totale. C’est cette addition de talents qui est excitante. On travaille le son, la lumière, la mise en scène, les chorégraphies, les costumes, la scénographie virtuelle, les maquillages, les coiffures : cela fait beaucoup de talents qu’il faut rendre compatibles. De tout cela doit sortir une harmonie. Tout cela se fait dans l’année qui précède la première du show. C’est passionnant et c’est ce que l’on appelle simplement la création.

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Il y a une tournée en France, ainsi que quelques dates en Suisse et en Belgique. Est-ce que vous prévoyez d’exporter la tournée au niveau mondial ?

On espère toujours exporter nos productions. C’est le cas pour Mozart pour ne prendre que cet exemple-là. On l’a joué pour la première fois en 2009. On est en 2024 et Mozart est actuellement en tournée en Chine et a joué de manière ininterrompue de 2009 jusqu’à aujourd’hui. Donc, on a aussi le bonheur de faire voyager nos spectacles et de rencontrer d’autres cultures et d’autres publics. C’est évidemment passionnant.

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Le spectacle Les 10 commandements représente un gros projet. Mais avez-vous déjà un autre projet en tête pour la suite ?

J’en ai plusieurs. Je ne vous révèlerai pas les thèmes parce que c’est en pleine réflexion et en plein travail, mais c’est notre principe. Quand on joue un show, pour nous, le soir de la première, on n’a pas fini notre travail, mais le travail de création est terminé. Après, il faut le délivrer dans chaque salle, mais on a hâte de rentrer à nouveau dans un processus de création. C’est notre ADN qui parle et notre intrinsèque profond qui a besoin de vertige. Produire un spectacle, c’est un grand saut dans le vide. On ne sait rien et on fait des choix subjectifs. On se pose mille questions pendant un an et demi en n’ayant aucune réponse. Toutes ces réponses tombent le soir de la première avec la présence du public qui valide ou ne valide pas. Jusqu’à présent, ils ont validé ! Ca encourage à continuer…

Avez-vous déjà une date pour ces nouveaux projets ?

Oui : fin 2025, avec deux beaux projets qui j’espère aboutiront. Encore une fois, on n’est jamais sûr de rien dans ce métier, mais on fait tout pour que ça arrive jusqu’au soir d’une première.

Journalistes : Laura CAVELIUS + Julien Frantz

Interview : Laura CAVELIUS

Photographe : 2 la X Photographie

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2 la X Photographie

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