JEAN-BAPTISTE GUEGAN : « LA SCENE EST UNE THERAPIE »

Juin 28, 2022 | casino 2000, Concerts, Concerts infos, Cultures, infos, Interview, Jean-Baptiste Guégan, Luxembourg, Mondorf, News, Photos de concerts, PORTRAITS, Thibaut Demeyer

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JEAN-BAPTISTE GUEGAN : « LA SCENE EST UNE THERAPIE »

« Il est de loin, le plus près » avait déclaré en son temps Johnny Hallyday lorsqu’il a entendu chanter Jean-Baptiste Guegan dont la voix est à s’y méprendre avec celle de feu le Taulier. Aujourd’hui, Jean-Baptiste nous a offert deux excellents albums et un troisième est prévu pour octobre de cette année. C’est à l’occasion de sa tournée d’été, passant par le Casino2000 de Mondorf-les-Bains, que Jean-Baptiste Guegan nous a reçu. Rencontre avec un artiste au grand cœur dont la performance scénique et vocale scotche tout le monde. Thibaut Demeyer.

Thibaut Demeyer. Jean-Baptiste dans deux heures, vous montez sur scène avec votre spectacle intitulé « La Voie de Johnny ». Comment vous sentez-vous ?

Jean-Baptiste Guegan. Toujours un peu le tract comme pour chaque concert. Je ne viens pas en terre conquise, jamais. Mais jusqu’à présent tout s’est bien passé.

TD. Vous avez déjà deux albums à votre actif qui ont rencontré un franc succès. En octobre sortira votre troisième album. Est-ce que vous l’appréhendez plus que les deux autres ?

JBG. J’ai plus appréhendé pour le premier album parce que c’était mon premier bébé. Le deuxième, c’était en plein confinement, ce qui a rendu le travail un peu plus compliqué car enregistrer dans une pièce de 10 m², ce n’est pas simple. Mais malgré tout, on les a réussis quand même. Pour le troisième, j’ai eu cette chance de retourner à Nashville. Mais j’ai quand même autant le tract pour le troisième que pour le premier. Et quand il y aura le 4è, le 5è, le 6è… ce sera toujours la même chose (rire).

© Thibaut Demeyer

TD. Cet album sera toujours en collaboration avec Michel Mallory ?

JBG. Pour l’instant, je suis toujours en partenariat avec Michel Mallory, oui, bien sûr. Qui est mon ami et qui m’écrit de très belles chansons. Il y a aussi Marc Lavoine. A l’heure actuelle, je ne peux pas, concrètement, vous dire ce qui va sortir, mais ce que je peux déjà vous dire c’est qu’il y aura une surprise.

TD. Cet album sera aussi Rock-and-Roll que le précédent ?

JBG. Détrompez-vous ! Ce sera un peu varié, il y aura bien évidemment du Rock-and-Roll, il y aura de la variété et puis comme je vous l’ai dit, il y aura une surprise mais je ne peux pas vous dire laquelle autrement elle ne marchera pas ! (Rire).

TD. J’ai comme l’impression que l’étiquette Johnny, qu’on vous avait collée, se décolle petit à petit. C’est une bonne chose, non ?

JBG. Oui, c’est effectivement une bonne chose parce que je ne suis pas Johnny Hallyday et je ne me suis jamais pris pour Johnny Hallyday. Mais il fait partie de ma vie parce que j’ai été éduqué à la Johnny Hallyday. J’ai la même façon de vivre, il fait partie de mon ADN. Cela dit, je suis Rock-and-Roll dans l’âme. Alors que Johnny existe, ou qu’il a existé, j’aurais toujours été comme ça, cela fait partie de mon tempérament. J’ai cette chance d’avoir la capacité vocale de pouvoir chanter ses chansons.

© Thibaut Demeyer

TD. En mars 2022, vous avez fait Bercy, la salle mythique et préférée de Johnny. Qu’est-ce que vous avez ressenti ce soir-là ?

JBG. Qui m’aurait dit un jour, moi qui l’ai vu pour la première fois sur scène à Bercy lorsque j’avais 9 ans, « tu feras un jour Bercy » c’est quand même grandiose. Je sais que c’était la salle préférée de Johnny Hallyday. Quand on m’a dit que je ferais Bercy, je ne pensais plus à rien. J’étais encore le petit garçon de 9 ans assis au 6è rang devant ce monsieur qui nous en envoyait plein la tronche. C’était extraordinaire, je sens encore les sièges vibrer (rire). J’ai fait un bon Bercy, les gens sont contents et c’est l’essentiel.

TD. La scène, c’est l’endroit où vous vous sentez le mieux ?

JBG. La scène, c’est chez moi. C’est-à-dire que dehors, je suis ne suis pas confiant. Quand je suis sur scène, il ne peut rien m’arriver. Je peux avoir mal aux cordes vocales, à la gorge, aux jambes, bref je peux être malade, mais une fois sur scène, je n’ai plus rien. La magie opère, on ne sait pas d’où ça vient. Je crois que je ne suis pas le seul artiste à le dire. La scène est une thérapie. On a autant besoin de donner que de recevoir.

© Thibaut Demeyer

TD. Comment avez-vous vécu la période de confinement qui a été une période difficile pour les artistes ?

JBG. Il n’y a pas que pour les artistes. Beaucoup de personnes ont souffert du confinement surtout dans le milieu hospitalier. Moi, je l’ai vécu à peu près bien. J’ai pu enregistrer en visio avec les musiciens à Nashville. J’aurais dû retourner là-bas, sans jeu de mots, mais cela n’a pas pu se faire comme vous vous en doutez.  (Ndlr : « Retourner là-bas » est la première chanson de Jean-Baptiste qui se trouve sur son premier album intitulé « Puisque c’est écrit »)

TD. Etes-vous conscient du bonheur que vous donnez aux gens à travers vos chansons ?

JBG. Non. Je n’ai pas cette conscience là car j’aime donner. J’essaie d’avoir un minimum de recul par rapport aux gens car c’est à eux de s’exprimer. Mais je le sais car j’ai le retour. A partir du moment où les gens nous mettent sur un pied d’estale, alors oui, je le ressens. Pour le moment, cela se passe très bien. Il y a une alchimie entre l’artiste et le public.

© Thibaut Demeyer

TD. Comment vivez-vous votre notoriété car j’imagine que l’on vous reconnait dans la rue.

JBG. On me reconnait partout. Je la vie très bien, je ne refuse jamais de photos. Les gens sont très sympas avec moi. Je n’ai pas à me plaindre des gens. Il ne faut pas oublier que ce sont eux qui font notre vie. Si on monte sur scène et qu’il n’y a personne, on fait comment ? Eh bien, tu ne chantes pas, tu rentres chez toi et c’est terminé. Mais là, les gens sont là et merci car je dis toujours merci au public. Il m’est fidèle, j’ai des fans qui viennent me voir partout en France. Certains même n’aimait pas Johnny et viennent me voir, c’est bizarre. Maintenant, il y a toutes générations, des gamins hauts comme trois pommes qui viennent pour faire des photos, j’aime ça, c’est ma vie, cela fait partie de ma vie, c’est mon quotidien. J’assume et j’en suis vraiment très heureux.

TD. Petit clin d’œil à votre dernier album et plus particulièrement à votre chanson « Le jeu ». Avez-vous envie de faire du cinéma ?

JBG. Pour l’instant non car je suis consacré à la scène. Mais si j’ai des propositions pour faire du vrai cinéma, oui pourquoi pas. Mais là je n’y pense pas. Si dans quelques années on me propose des scénarios je le ferai volontiers. Cela dit, je ne suis pas très comédies même si j’ai beaucoup d’humour. Je préfère les films d’action et pourquoi pas tourner sous la direction de Luc Besson ?

Photos de JEAN-BAPTISTE GUEGAN

Texte de Thibaut Demeyer Photos et photos Brigitte Lepage

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