La Bouneschlupp, ou « soupe aux haricots » en Luxembourgeois, est une soupe aux haricots, au lard et aux oignons, typique et traditionnelle de notre région du Luxembourg, ainsi que de nos voisines la Sarre et la Lorraine.
Comme vous le savez, l’oignon peut être récolté deux fois par an, il n’est pas trop difficile à conserver, puisqu’on peut le fumer, le confire ou simplement l’entreposer dans un endroit sec.
Le lard était préparé parmi les transformations de notre Saint Cochon, dont nous avons parlé dans une autre chronique sur ce site, et changeait de qualité ainsi que de saveur selon qu’il venait du dos, de la poitrine ou du flanc de la bestiole.
Vous l’avez compris, c’est essentiellement un plat d’hiver qui permettait de se soutenir avec un bol de légumes où nageaient quelques morceaux de protéines pendant les mois froids. Cela donnait un bon moyen aux populations des classes moyennes et inférieures de se refaire une santé sans consommer trop de viande. De la sorte, ils pouvaient affronter le printemps et ses multiples travaux agrestes (agriculture), forestiers (forêts) et cynégétiques (chasse).
Charlemagne, qui s’intéressait vraiment au bien de ses sujets, lui, avait fait publier des capitulaires où il donnait une liste de plantes que son peuple pouvait cultiver avec facilité pour avoir un meilleur rendement et de plus grandes réserves de nourriture.
De nos jours, on nous conseille de se serrer la ceinture et de mettre un pull, mais on envoie des centaines de milliers d’euros illégalement à son papa depuis des années alors que les autoroutes sont pourries et que les pensions fondent comme mon budget chauffage.
Charlemagne avait publié le rapport d’une commission qui était chargée d’identifier les légumes les plus nutritifs et les plus faciles à cultiver selon les régions de l’Empire (à l’époque où les commissions d’état travaillaient vraiment) : le De villis vel curtis imperialibus (Des terres et cours impériales) / https://www.oldcook.com/medieval-capitulaire_charlemagne.
Parmi le chou, le poireau, l’oignon, les fèves, la chicorée, le cerfeuil et le céleri, on voit apparaître la mongette dolique, qui n’est pas un haricot.
Le haricot n’ayant été rapporté d’Amérique par Christophe Colomb que vers 1493, c’est notre mongette dolique qui était endémique à l’époque du Saint Empire Romain Germanique.
Je fais des vers, sans en avoir l’air; ça rime et ça rame, comme « tartine » et « boterham »… Bref, après cet interlude poétique, nous savons que la mongette dolique, c’est ce que nous appelons communément : « les fayots ».
La Bouneschlupp, cette bonne soupe, reposait donc sur des légumes faciles à travailler et du bouillon de gras, facile à obtenir, afin de lui donner un peu plus de goût.
À la fin du XVIIIème (18ème) siècle, Antoine Parmentier, qui n’était pas une patate, soutient l’introduction et l’acclimatation de la pomme de terre, elle aussi, comme le Coca, venue des Amériques, dans nos régions.
Cette racine vient renforcer le côté nutritif et bourratif de la Bouneschlupp par sa facilité de culture et de conservation.
Avec la division du Luxembourg originel après l’indépendance de la Belgique et la création du Grand-Duché de Luxembourg, les traditions resteront plus vivaces du côté luxembourgeois le plus concentré.
Les recettes varieront un peu plus du côté plus exposé aux influences françaises (à travers la Gaume), avec plus de saucisses et de carottes, et flammandes (à travers le Limbourg), avec plus de patates et de poireaux : notre province actuelle de Luxembourg.
Retrouvez cette chronique, et les autres, sur la page de Vivacité Luxembourg, sur la page d’Info-Lux, ou sur ma page facebook, Fabrice D-E B-A-C-K- E-R , ou sur les autres médias sociaux pour plus d‘informations.
Page Facebook de Fabrice : https://www.facebook.com/profile.php?id=100017807142373
Twitter de Fabrice : @Fab_De_Backer
Instagram de Fabrice : fabrice.de_backer
Tik Tok de Fabrice : https://www.tiktok.com/@fabrice_de_backer
0 commentaires