La joyeuse entrée, en province de Luxembourg, c’est une tradition que nous avons depuis au moins la conquête romaine, soit plus ou moins 57 années avant l’an zéro.
Alors que les généraux en chef romains victorieux avaient parfois l’honneur de défiler sur un char pendant leur triomphe dans la ville éternelle, ils préféraient monter un cheval dans les territoires plus éloignés.
Les aristocrates, les représentants de l’État, même l’Empereur ou les généraux organisaient des festivités pour faire une entrée triomphale dans les villes les plus importantes de leurs contrées, pour se faire reconnaître par les élites de ces agglomérations.
C’est aussi l’une des manifestations qui amènera l’invention des cavalcades, aussi très bien connues dans notre province de Luxembourg.
Cela permettait de rassurer les autorités locales des villes visitées sur le fait qu’on s’intéressait à elles, à leur bien-être et à leur prospérité.
Lors de ces joyeuses entrées, les élites citadines avaient l’occasion de discuter de contrats, privilèges, croissance, clientélisme, népotisme, affairisme, corruption, pot-de-vins… bref des choses que l’on ne trouve absolument plus de nos jours lors des grandes manifestations, comme des foires, des salons ou des festivals.
Souvent, l’itinéraire des personnages d’importance en voyage était envoyé à l’avance aux villes prévues, afin que les élites puissent se préparer, et celles-ci créaient ce qu’on appelle des “gardes d’honneur”, avec les fils des riches locaux qui se faisaient faire un uniforme et se constituait en unité militaire pour la circonstance, afin de se faire remarquer.
Cette Garde d’Honneur sortait de la ville pour aller accueillir le cortège du personnage important, à quelques distances de l’agglomération, afin afin de l’escorter en grande pompe militaire jusqu’à la porte d’entrée de la localité.
À cet endroit, les édiles et les élites attendaient la figure d’importance et son escorte, avec la fanfare qui jouait zim-boum-tralala, gauche-droite, une-deux, et suivat les notables, tout en précédant l’invité de marque, jusqu’au centre-ville.
Heureusement que les villes belges ne sont pas en Grèce, car les villes grecques détruisaient parfois elles-mêmes un pan de leur rempart afin de faire entrer les personnages importants… mais elles le réparaient après, elles….
Déjà qu’en Belgique, ils ont du mal ou n’ont pas envie de faire réparer ce qu’ils ont mal fait construire par des amateurs avec du mauvais matériel et des matériaux de très mauvaise qualité, imaginez un peu si il fallait en détruire une partie sans raison à chaque fois qu’un politicien voulait se montrer, il ne resterait plus rien de nos villes 😀
Arrivées au centre-ville, les élites menaient l’invité sur une estrade fleurie, faisaient un discours d’accueil et procédaient à la remise des clés de la ville.
Cette tradition se perpétue encore dans notre province, avec la remise des clefs de la ville au Prince Carnaval, pour montrer au VIP qu’il est le maître de la superficie locale.
C’est une tradition bien ancrée par ici, et même dans notre royaume ,que nous avons gardée au moins jusque 1913, lorsque Sa Majesté le Roi Albert Ier fit sa joyeuse entrée à Bruxelles, même si, maintenant, elle se fait plus de manière symbolique lors des festivités.
Pour la petite histoire, les sociétés de Gilles de Binche trouvent leur origine dans l’une des joyeuses entrées que le roi d’Espagne, Philippe II, fit dans nos provinces lors de son accession au trône, après la mort de Charles Quint, en 1549.
Le souverain entra à Binche précédé d’une troupe de guerriers mayas, qui provenaient de ses provinces sud-américaines, afin de faire le malin.
Les Binchois ont trouvé que le costume était joli et ils s’en sont inspirés pour constituer leur chapeau en plumes lors de leur sortie de “gilles”, un surnom donné alors aux joyeux fêtards.
Lors des joyeuses entrées, on construisait parfois des arcs de triomphe à la romaine, afin d’ajouter encore plus de faste à la cérémonie et de montrer l’engouement de la population locale pour honorer le personnage d’importance.
La population d’Arlon en avait d’ailleurs élevé un pour fêter l’arrivée des Alliés lors des cérémonies de la Libération en 1919.
À ma connaissance, le dernier arc de triomphe élevé en province de Luxembourg est celui que Monsieur Didier Laforge, échevin du Tourisme de la ville, a construit à Arlon pour les journées autrichiennes de 1793 en 2023.
C’était la première fois, dans l’histoire du monde, qu’un édile construisait un arc de triomphe pour honorer tous les visiteurs, plutôt que l’inverse 😀
Cette structure avait pour but d’honorer tous les visiteurs de ce nouvel évènement comme les personnalités de marque qu’ils sont, en s’intéressant à l’histoire locale.
C’est donc bien une tradition qui perdure dans notre province depuis plus de 2000 ans c’est super !
Retrouvez cette chronique, et les autres, sur la page de Vivacité Luxembourg, sur Infolux, ou sur ma page Facebook, Fabrice D-E B-A-C-K- E-R , ou sur les autres médias sociaux pour plus d‘informations.
Page Facebook de Fabrice : https://www.facebook.com/profile.php?id=100017807142373
Twitter de Fabrice : @Fab_De_Backer
Instagram de Fabrice : fabrice.de_backer
Tik Tok de Fabrice : https://www.tiktok.com/@fabrice_de_backer
Youtube de Fabrice : Luxembourg de Belgique
0 commentaires