“La Province doit sauver la collection du discobus !”
Qui n’a jamais croisé le discobus ?! Véritable médiathèque mobile, il sillonne la province avec à son bord une collection de quelques 18 000 titres en libre-service. De la musique, des films, des documentaires ou encore des jeux. Il y a quelques mois, Jonathan Martin, échevin de la Culture à Libramont-Chevigny et président de DéFI Luxembourg, a été averti par PointCulture de la décision de mettre fin au prêt direct. En cause, une chute des prêts liée à la concurrence d’internet.
“L’idée, c’est de ne conserver pour toute la Fédération Wallonie-Bruxelles qu’une collection centrale réduite avec un système de prêts sur demande, et ce sont les bibliothèques locales qui seraient amenées à jouer le rôle d’interface comme simple comptoir de retrait. Les utilisateurs n’auront donc plus le plaisir de fouiller dans les bacs et ne pourront plus non plus compter sur les précieux conseils de l’équipe du discobus. En agissant de la sorte, la curiosité est réduite à néant”, peste le président de DéFI Luxembourg. A noter que PointCulture a déjà cessé l’achat de nouveautés et ne conservera plus qu’un ou deux exemplaires de chaque titre. “Cela va clairement engendrer une perte d’attrait”, réagit M. Martin.
Même s’il ne conteste pas la réalité des chiffres , l’élu amarante parle d’un véritable gâchis. “On a laissé le bateau couler, sans vraiment réagir. Pourtant, aujourd’hui, il y a une nouvelle tendance qui pousse les gens à revenir aux valeurs essentielles et à réclamer des nouveaux lieux de convivialité. C’est dans cette direction que devait s’orienter la réflexion”, estime-t-il.
A défaut de pouvoir revenir en arrière, M. Martin veut au moins “sauver les meubles”.
“Récemment, une bonne partie de la collection de la médiathèque de Namur a fait l’objet d’une liquidation. Celle du discobus devrait, sous peu, connaître le même sort. En définitive, c’est toute une mémoire culturelle qui est en train de disparaître“, met en garde l’échevin libramontois.
Jonathan Martin lance donc un appel à la Province afin qu’elle sauve la collection du discobus. “La Province pourrait proposer le rachat de la collection pour l’euro symbolique à PointCulture et s’engager, en contrepartie, à reprendre un équivalent temps plein à l’association pour continuer à gérer le prêt au départ de la bibliothèque centrale du Luxembourg et via notre réseau de lecture publique. Car s’il faut éviter que la collection ne soit disséminée, il faut aussi pouvoir préserver l’inestimable expertise qui s’est construite au sein de cette petite équipe de passionnés. Et puis, il y aura lieu d’intégrer dans la réflexion la question de l’acquisition de nouveautés”, explique-t-il.
Dans son plan de sauvetage, Jonathan Martin veut aussi mouiller les communes. “Celles qui accueillaient un arrêt du discobus sur leur territoire contribuaient déjà à son financement via une cotisation. Le soutien peut donc continuer dans le cadre d’un projet supracommunal”, précise-t-il.
En conclusion, le président de DéFI Luxembourg prendra des contacts, la semaine prochaine, avec la députée provinciale en charge de la Culture ainsi qu’avec plusieurs élus provinciaux et communaux de la province pour les sensibiliser au problème. “Le PS ayant récemment confirmé le sauvetage de l’institution provinciale, je ne doute pas que la députée Heyard aura à cœur de démontrer toute sa plus-value dans pareille situation”, conclu le numéro 2 de DéFI.