La Saint Cochon, ou “Tue-Cochon”, est une tradition rurale de nos contrées européennes depuis la fin de la Préhistoire.
Cette fête coïncidait, bien sûr, avec l’arrivée des mois les plus froids de l’année, mon cher Michel ;-), et elle permettait de transformer un cochon en réserve de nourriture pour les mois qui ne permettaient pas à la Nature de donner de quoi survivre à l’Homme.
Après avoir glandé, donc avoir été souvent mené dans les hauts plateaux et dans les forêts afin de se nourrir de glands de chênes, le cochon était devenu bien gras et bien dodu, notamment grâce aux quatre à cinq mois de chouchoutage de son fermier, un peu comme les anciens présidents de la Chambre des Députés de Belgique avec leurs pensions illégales.
Tout le village se réunissait pour cette fête marquée par l’abattage des porcs les plus gras, afin que la transformation des produits se passe vite et d’éviter que les matières ne se flétrissent, contrairement à l’avancée de la rénovation des autoroutes de notre beau pays.
Le premier jour, celui de la “Tuerie”, les hommes se réunissaient pour maîtriser l’animal, le tuer d’un coup de hache sur la tête, ou avec un couteau spécial qui servait à trancher la carotide, avec l’avancée du temps.
Ensuite, le porc était lavé à l’eau chaude dans un grand récipient, la maie, et bien récurré, afin d’en nettoyer toute la crasse. Après ses ablutions, il était suspendu la tête en bas, et saigné afin que le sang soit récupéré et donné aux femme qui le feraient bouillir pour en faire du boudin.
L’animal était également vidé, afin que ses abats fussent employés par ces dames qui se chargeraient de faire le boudin.
Selon les traditions, certains villages faisaient tourner la carcasse au-dessus d’un feu, afin d’en brûler tous les poils qui restaient sur la peau, ce qui évitait de le raser à la lame, comme le faisaient encore nos grands-père lorsque les rasoirs en plastique n’existaient pas. En l’absence d’esthéticienne, les ongles de l’animal étaient prélevés et les pieds étaient coupés, avec les oreilles, pour servir de repas du jour.
Ayant passé la nuit suspendue de la sorte, la viande n’en devenait que plus tendre, et cela ouvrait la deuxième journée de cette fête : celle de la Transformation, comme Goldorak, mais sans robot ni armure.
Cette journée s’articulait autour de la transformation des pièces de viande délicates et moins délicates, celles qui révélaient tout le savoir-faire des boucher-charcutiers, amateurs ou professionnels, de l’époque.
Certaines pièces, comme les longes, les échines, les ventrèches ou le jambon, étaient salées ou fumées, La graisse était fondue pour faire des graillons ou du saindoux, tandis que les morceaux de viande sanguins moins nobles devenaient des terrines et des pâtés, Les morceaux de viande moins sanguins devenaient des saucisses.
Le troisième jour était celui des finitions, et des saucisses, ou des saucissons, où tous les petits morceaux de viande fournis par les découpes des deux jours précédents étaient recyclés afin d’être hachés, assaisonnés, adaptés selon les recettes locales, avec ou sans morceaux, fromage, ail, noisettes et caetera.
Le cochon devenait donc un Transformer, dont les morceaux finissaient salés, séchés ou suspendus au-dessus du feu près de la cheminée, voire en chandelle pour éclairer les dîners non moins romantiques de ses maîtres en hiver.
Toutes ces activités s’accompagnaient de réjouissances et de ripailles, de libations et de danses, qui permettaient de préparer les mois difficiles et de renouveler le matériel génétique des familles concernées.
Retrouvez cette chronique, et les autres, sur la page de Vivacité Luxembourg, sur la page d’Info-Lux, ou sur ma page facebook, Fabrice D-E B-A-C-K- E-R , ou sur les autres médias sociaux pour plus d‘informations.
Page Facebook de Fabrice : https://www.facebook.com/profile.php?id=100017807142373
Twitter de Fabrice : @Fab_De_Backer
Instagram de Fabrice : fabrice.de_backer
Tik Tok de Fabrice : https://www.tiktok.com/@fabrice_de_backer
0 commentaires