Derrière sa voix célèbre, un homme
humble et extraordinaire, Philippe Herman
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Plongé dans le monde de l’information et de la radio bien avant ses études de Journalisme à l’ULB, Philippe Herman se livre au jeu des questions sans détour. Cette fois, c’est l’intervieweur interviewé. |
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Il retrace avec moi son parcours depuis son job d’étudiant au Festival du rire : entre animation de soirées, les diffusions de sketches, une émission quotidienne sur Radio Rochefort… on pourrait croire que ce chemin était bien tracé depuis l’adolescence. Fin des années 80, c’est avec succès qu’il remporte le concours à la RTBF. Il fait partie des 70 lauréats parmi les 2000 candidats. La confirmation d’un destin. Une brève interruption pour le service militaire et le revoilà rapidement de retour à son poste de journaliste. C’est en 1993 qu’il se consacre entièrement à la couverture de la province de Luxembourg, suite au départ de deux collègues à la retraite. Passionné par son métier et curieux de tout ce qui l’entoure, il m’explique combien le métier a changé et évolué. Aujourd’hui les médias ont aussi revu les budgets, les acquisitions techniques facilitent certes le quotidien mais le coût est régulier pour maintenir la qualité et la performance. C’est comme cela qu’aujourd’hui, en plus d’être journaliste, il gère aussi l’aspect technique lors des montages des reportages : la polyvalence est de rigueur. A ma question concernant les difficultés du métier, il y en a deux majeures relevées. La première est les sujets : certains sont plus délicats à traiter que d’autres. Il faut sans cesse susciter l’intérêt de l’auditeur. Certains sujets cartonnent alors que l’on aurait moins parié sur eux, parfois l’effet inverse se produit. Un beau sujet est celui qui se prolonge par une diffusion au-delà des frontières de la province et de la région. Il faut un certain équilibre dans un journal. La seconde difficulté se passe, curieusement, à un autre niveau. Il s’agit des travaux sur le réseau routier. C’est une difficulté quasi quotidienne. Non seulement car les kilomètres annuels parcourus en tant que journaliste sont importants mais aussi dans une fonction à grande mobilité, la gestion du temps est primordiale. Les travaux engendrent des inconnues à gérer dans un timing où le traitement de l’information et la primeur sont cruciaux. Heureusement, 2017 a réservé une belle surprise à notre ‘luxo-trotteur’ avec des bureaux à Libramont, occupés depuis la mi-février, dans des bâtiments flambants neufs au lieu d’Arlon, précédemment. Cette position plus centrale devrait faciliter les journées, d’autant plus quand on prend la parole au micro dès 6h du matin et que l’on est au bureau deux heures plus tôt. ‘Quelle est la rencontre la plus marquante ?’ – un ange passe, question moins évidente qu’il n’y paraît, un temps de réflexion est nécessaire… ‘Il y a deux personnalités qui m’ont marqué. Michel Galabru, (célèbre acteur français décédé en janvier 2016) s’est dévoilé comme un homme très chaleureux. André Cools, aussi. Outre la personnalité de ce dernier, il y a le contexte. L’interview s’est passé dans une voiture, et à ce moment-là, rien ne présageait de ce qui allait suivre.’ (Pour rappel, Monsieur Cools, politicien socialiste belge a été assassiné en juillet 1991) Travailleur avide d’apprendre et de découvrir, la grande force de Philippe Herman est son excellente mémoire. Dans un métier fait de rencontres nombreuses, la culture générale étoffée est aussi importante qu’une mémoire très réactive et d’une grande aide. Lors d’interview, il y a toujours des bases pour réussir l’échange et avoir les informations pour construire un sujet : présenter le sujet, en parler, chercher la différence, défricher le terrain avant la prise de son, mettre la personne à l’aise, rechercher le naturel, viser le spontané… autant de petites choses auxquelles il faut être attentif en quelques minutes seulement.
Au jour d’aujourd’hui, Philippe Herman aime toujours autant son métier, rêve de pouvoir prendre la route avec un mobil home pour retracer la Bataille de la Guerre de Sécession américaine. Ecouter de la bonne musique telle que Bruce Springsteen, Phil Collins, Peter Gabriel, ou encore artiste plus près de chez nous, Pierre Rapsat fait partie de son quotidien, il savoure un artiste en concert, le dernier est David Gilmore de Pink Floyd… Impossible pour moi de passer à côté de l’occasion de poser la terrible question des conseils à donner pour passer trois jours en province du Luxembourg à un étranger. D’après notre journaliste à la grande expérience du territoire luxembourgeois, les 3 journées seront vite remplies. Mélangeant nature, patrimoine et gastronomie, Philippe proposerait une rencontre avec les contrées vertes et les paysages à la grande diversité, le Tombeau du géant, le massif ardennais sont incontournables voilà pour un jour. Le lendemain, les visites de deux lieux contrastés : Le Château de Bouillon et l’Eurospace. Pour ensuite finir avec une approche inconditionnelle des bières artisanales produites ici, il y en a une belle quantité et finir par une pause à Orval sera l’idéal : bière et fromage, monument chargé d’histoire, recherche de quiétude et paysage somptueux aux alentours. Pour un départ précipité en terre inconnue, notre journaliste remplirait son sac à dos avec le dvd de son film culte, les disques de Peter Gabriel en duo avec Kate Bush, mais aussi un de Kansas et de Genesis, plusieurs livres seraient de la partie (Biographie d’Eddy Merckx, la triologie de romans policiers de l’écrivain suédois Stieg Larsson…), du chocolat (les 3 sont appréciés), un pack d’Orval vieux de 6 mois, sa famille et une tablette ne sachant pas si cela servirait ou pas ! Pas de panique, nous n’allons pas enlever Philippe Herman de son poste, tant sa voix berce chacun de nous depuis des années, que du contraire, nous lui souhaitons encore de belles années pour le bonheur de nos oreilles. Fidèles derrière notre poste aussi, we don’t give up car avec Vivacité, la vie va !
Myriam pour Info-lux.com
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