L’Abbaye Notre Dame d’Orval, en province de Luxembourg, fut bâtie dans un endroit qui s’appelait autrefois Aurea Vallis, le Val d’Or, “val” signifiant “vallon”, ou une petite vallée.
L’Abbaye Notre Dame d’Orval a été fondée au XIème siècle par des moines bénédictins venus de Calabre, en Italie.
Comme beaucoup d’entre nous actuellement, ce sont des étrangers qui sont venus faire souche en province de Luxembourg.
Cent ans plus tard, l’abbaye sera récupérée par des moines cisterciens venus de l’Abbaye de Trois-Fontaines, en France.
Bien cachée dans la forêt ardennaise, l’Abbaye Notre Dame d’Orval était sous la protection du comte Arnould Ier de Chiny et de Conrad Ier, comte de Luxembourg.
Je crois que j’ai enfin compris pourquoi on dit un Orval : c’est un val, comme une petite vallée, quoique la bière, qui est féminine, est brassée dans une abbaye, qui est un terme féminin, par des moines, qui sont des hommes, avec du houblon, qui est une plante féminine au nom masculin….
Bref, de toute façon, on ne peut pas faire changer les Luxembourgeois d’avis, parce qu’ils résistent et mordent 😀
On raconte qu’en 1076, Mathilde de Toscane, comtesse de Briey, la tante de Godefroy de Bouillon, se baladait dans les bois et s’arrêta près d’une petite fontaine pour s’y rafraîchir. En y trempant la main, elle y perdit un anneau, qu’elle se désespérait de retrouver, en invoquant Notre Dame.
Un poisson sortit alors de l’eau, tenant l’anneau dans sa bouche, et lui tendit.
Trop heureuse de l’avoir récupéré, Mathilde fonda une petite abbaye dans ce petit vallon qu’elle appela “le Val d’Or”, “Aurea Vallis” en Latin, que l’usage courant raccourcira en Aur. Val., par facilité.
Avant même l’invention de la nouvelle orthographe, “Aur. Val.” devint “Orval”, ce qui montre bien que le nivellement de l’éducation par le bas ne date pas de notre époque :-).
La communauté se développa jusqu’à devenir l’une des plus grandes de l’ordre cistercien, et elle recueillit le corps du Comte Wenceslas Ier de Luxembourg, le fils de Jean l’Aveugle, roi de Bohème, dont, le sarcophage occupe encore le choeur de l’ancienne abbaye d’Orval.
Au XVIIIème siècle, la communauté religieuse de l’Abbaye Notre Dame d’Orval connu une grande crise de conscience religieuse, à tel point qu’elle suscita l’intervention du Pape lui-même. Cette crise fut heureusement solutionnée par l’intercession d’un abbé au nom inattendu : Dom Pinart, qui ramena la paix parmi les moines.
On se demande encore comment l’abbé fit mettre de l’eau dans leur vin à des moines qui brassaient de la bière…
L’abbaye profita bien du développement de la sidérurgie dans nos régions, jusqu’à ce que ses domaines et sa taille attirent l’attention des armées françaises de la Moselle pendant les guerres de la Révolution française.
Désireux d’apporter en ce lieu de paix et de recueillement la liberté d’être pillé comme les autres, l’égalité d’être détruit comme les autres et la fraternité de passer toute la communauté ensemble à la guillotine, les Français se firent plaisir.
Les Sans-Culottes du Général Loison vinrent la brûler en 1793, et comme cette situation amena la mise en bière de nombreux membres de cette communauté, les moines trappistes passèrent à la trappe.
L’abbaye resta en ruines jusqu’en 1926 grâce à la famille de Harenne, qui offrit les lieux à l’abbaye de Sept Fons, en France, afin que les moines trappistes puissent la rebâtir.
Un moine belge, le Père Marie-Albert van der Cruysen, s’occupera de repeupler la nouvelle abbaye grâce à une communauté de moines brésiliens venant de Marie Stella, qui n’en faisaient pas tout un fromage.
De nos jours, et avant la publicité “Mars, et ça repart !”, l’abbaye d’Orval est l’un des joyaux de la province de Luxembourg.
La communauté monastique de l’Abbaye Notre-Dame d’Orval prie et travaille à la gloire de Dieu. Souhaitons encore de longues années à ces moines qui vivent dans la dévotion et le recueillement, dont le travail acharné fait le délice de ceux qui aiment déguster une bière et un fromage d’exception.
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