Le 10ème Régiment d’infanterie de Ligne belge, caserné à Arlon était une unité militaire qui protégeait le chef-lieu de la province de Luxembourg jusqu’au milieu des années 1930.
Après Waterloo, donc à partir de 1815, les Pays – Bas installèrent des garnisons de soldats professionnels et de miliciens d’infanterie dans leurs nouvelles provinces, puis ils les organisèrent en groupements plus grands.
L’un de ces groupements provinciaux, la 18ème Division d’Infanterie de Ligne hollandaise, assurait la protection militaire de la ville de Namur.
Lors de l’indépendance de la Belgique, en 1831, cette unité devint le 2ème Régiment d’Infanterie de Ligne, qui fut ensuite renommé en 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne. On qualifiait de ligne les fantassins qui se déplaçaient à pied et qui formaient de grandes lignes pour tirer sur l’ennemi, à une époque où les fusils étaient aussi précis que nos routes actuelles belges sont en bon état.
Le 3ème Bataillon du 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne s’est battu avec courage pendant la Campagne des Dix Jours, en août 1831, lorsque les Pays-Bas tentèrent de reconquérir la Belgique nouvellement indépendante. Il fit le coup de feu à Oostham, Beringen, Kermpt et Kortessem.
Pendant la Guerre Franco – Prussienne de 1871, le 10ème Régiment d’Infanterie, de Ligne se répartit entre la protection de la citadelle d’Anvers, la surveillance du centre du pays et celle du Sud de la province de Luxembourg.
Dans cette zone, on craignait que les troupes françaises et prussiennes, qui s’étripaient à qui mieux – mieux entre l’Alsace et Sedan, ne profitent de la situation pour passer par chez nous et rogner sur le territoire national, ou, pire encore, y apporter la désolation.
Comme la province restait une cible sensible pour un envahisseur venant de l’Est, le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne prit ses quartiers à Arlon, qu’il animait de ses fanfares militaires et où il occupa longtemps la Caserne Léopold.
Lorsque l’Allemagne voulut traverser la Belgique pour attaquer la France en 1914, le Roi Albert Ier, qui était pourtant un prince allemand, issu d’une famille allemande, avec un nom allemand, et une femme allemande, refusa. Il savait très bien que cette prétendue traversée ses cousins allemands pouvait, à court terme, se changer en occupation à durée indéterminée.
Les Allemands, pas contents, envahirent la Belgique et le monde entier fut stupéfait de voir que ce que les autres pays prenaient pour une caricature d’état mené par un fantoche et habité par des faibles entamer progressivement les effectifs ennemis, pourtant bien supérieurs en nombre et en équipement.
Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne fut dédoublé, son frère jumeau s’appela le 30ème Régiment d’Infanterie de Ligne, et il participa à la défense des citadelles de Namur et d’Anvers.
Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne du se replier devant l’ennemi, afin que l’armée belge puisse faire sa jonction avec les Français et les Anglais, puis il s’enterra, lui aussi, dans les tranchées.
Il combattit sur l’Yser, vécu dans la boue des tranchées, connu les affres des opérations de commandos la nuit et des nettoyages de tranchées après les attaques au lance – flammes, ainsi que des attaques aux gaz le jour.
Il fut bombardé par les énormes canons allemands, et mitraillé par l’aviation de guerre naissante, mais cela n’empêcha pas l’un de ses colonels, le futur Général Baron Baltia, d’organiser une exposition des aquarelles que ses soldats peignaient dans les tranchées, pour s’occuper et se divertir.
Tandis que les Français et les Anglais lancent de grandes charges à la bayonnette, et à découvert devant les mitrailleuses allemandes pendant les batailles de Verdun et de la Somme, le Roi Chevalier préfère utiliser le sang de ses soldats belges pour combattre efficacement plutôt que pour faire gaspiller ses munitions à l’ennemi.
Le 10ème Régiment d’Infanterie s’illustre à Dixmude et dans la Bataille de la Crête des Flandres, il botte le derrière de ces soldats allemands arrogants, qui massacraient allègrement nos civils désarmés à la maison, lors des batailles de Termonde, Eessen et Kortmark.
Lors de l’Armistice, le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne fut décoré de l’Ordre de Léopold, ce qui n’est pas rien sur un cv de régiment.
Après une période de paix bien méritée, et la montée en puissance d’un petit excité autrichien à moustache de l’autre côté de la frontière, le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne est dissous en 1934 et son drapeau est envoyé au Musée de l’Armée.
Les soldats qui avaient servi dans cette unité, presque tous issus ou adoptés par la province de Luxembourg, et habitués aux nouvelles techiques de guerre, recevront un nouveau drapeau et une flatte verte ornée d’une hure de sanglier : ce sont les Chasseurs Ardennais.
Pour celles et ceux qui voudraient plus de détails sur les soldats du 10ème Régment d’Infanterie de LIgne, je vous recommande la lecture de ce site très bien fait :
https://1914-18.be/mibb/soldat-belge/infanterie-de-ligne-belge/10eme-lig-abl/
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