Accueil » Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne belge, caserné à Arlon

Le 10ème Régiment d’infanterie de Ligne belge, caserné à Arlon était une unité militaire qui protégeait le chef-lieu de la province de Luxembourg jusqu’au milieu des années 1930.

Le monument aux morts du 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne à Arlon, devant la Caserne Léopold (Copyright https://bel-memorial.org/cities/luxembourg/arlon/arlon_mom_10eme_ligne.htm).

Après Waterloo, donc à partir de 1815, les Pays – Bas installèrent des garnisons de soldats professionnels et de miliciens d’infanterie dans leurs nouvelles provinces, puis ils les organisèrent en groupements plus grands.

L’Infanterie de Ligne hollandaise à Waterloo (Copyright Patrice Courcelle).
La Milice de l’Infanterie de Ligne hollandaise à Waterloo (Copyright Patrice Courcelle).

L’un de ces groupements provinciaux, la 18ème Division d’Infanterie de Ligne hollandaise, assurait la protection militaire de la ville de Namur.

Un officier porte – drapeau d’une division d’infanterie de ligne hollandaise vers 1823 (Copyright https://collectie.nmm.nl/nl/collectie/detail/335288/).
Soldats d’un régiment d’infanterie de ligne d’une division hollandaise vers 1830 (Copyright ).

Lors de l’indépendance de la Belgique, en 1831, cette unité devint le 2ème Régiment d’Infanterie de Ligne, qui fut ensuite renommé en 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne. On qualifiait de ligne les fantassins qui se déplaçaient à pied et qui formaient de grandes lignes pour tirer sur l’ennemi, à une époque où les fusils étaient aussi précis que nos routes actuelles belges sont en bon état.

Soldats de différents régiments d’infanterie de ligne belges vers 1831 (Copyright Patrice Courcelle).
Officiers de différents régiments d’infanterie de ligne belges vers 1831 (Copyright Patrice Courcelle).

Le 3ème Bataillon du 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne s’est battu avec courage pendant la Campagne des Dix Jours, en août 1831, lorsque les Pays-Bas tentèrent de reconquérir la Belgique nouvellement indépendante. Il fit le coup de feu à Oostham, Beringen, Kermpt et Kortessem.

Le Prince d’Orange au combat de Ravels pendant la Campagne des Dix Jours en 1831 (Copyright Wikipedia).

Pendant la Guerre Franco – Prussienne de 1871, le 10ème Régiment d’Infanterie, de Ligne se répartit entre la protection de la citadelle d’Anvers, la surveillance du centre du pays et celle du Sud de la province de Luxembourg.

La Guerre Franco-Prussienne causa une grande bataille à Sedan en 1871 (Copyright Loire 1870).

Dans cette zone, on craignait que les troupes françaises et prussiennes, qui s’étripaient à qui mieux – mieux entre l’Alsace et Sedan, ne profitent de la situation pour passer par chez nous et rogner sur le territoire national, ou, pire encore, y apporter la désolation.

L’uniforme des soldats de l’infanterie belge vers 1865 (Copyright http://www.arquebusiers.be/thiriar/infanterie_002.jpg).

Comme la province restait une cible sensible pour un envahisseur venant de l’Est, le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne prit ses quartiers à Arlon, qu’il animait de ses fanfares militaires et où il occupa longtemps la Caserne Léopold.

Beaucoup connaissent la Caserne Léopold d’Arlon, mais peu restent qui l’ont vue occupée par sa garnison du 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne (Copyright http://1914-18.be/wp-content/uploads/2010/12/site-arlon-entr%C3%A9e-de-la-caserne-color.jpg).
Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne, fanfare en tête, remonte l’Avenue de la Gare et passe devant l’Hôtel des Voyageurs à Arlon (Copyright http://1914-18.be/wp-content/uploads/2010/12/site-arlon-entr%C3%A9e-de-la-caserne-color.jpg).
L’uniforme des soldats de l’infanterie de ligne belge au début de la Guerre de 1914 – 1918 (Copyright https://rosalielebel75.franceserv.com/armee-belge.html).

Lorsque l’Allemagne voulut traverser la Belgique pour attaquer la France en 1914, le Roi Albert Ier, qui était pourtant un prince allemand, issu d’une famille allemande, avec un nom allemand, et une femme allemande, refusa. Il savait très bien que cette prétendue traversée ses cousins allemands pouvait, à court terme, se changer en occupation à durée indéterminée.

Sa Majesté le Roi Chevalier, Albert Ier de Belgique (Copyright Wikipedia).

Les Allemands, pas contents, envahirent la Belgique et le monde entier fut stupéfait de voir que ce que les autres pays prenaient pour une caricature d’état mené par un fantoche et habité par des faibles entamer progressivement les effectifs ennemis, pourtant bien supérieurs en nombre et en équipement.

Carte postale éditée par les Anglais pour montrer leur stupéfaction devant la bravoure de la Courageuse Petite Belgique en 1914 (Copyright Wikipedia).
Affiche anglaise rendant hommage au courage des Belges pendant la Première Guerre Mondiale (Copyright https://live.staticflickr.com/7138/8169826527_ab0c0d6484_z.jpg).

Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne fut dédoublé, son frère jumeau s’appela le 30ème Régiment d’Infanterie de Ligne, et il participa à la défense des citadelles de Namur et d’Anvers.

La surprise des soldats Allemands qui rencontrent des lions alors qu’on leur avait promis des agneaux (Copyright https://www.alamyimages.fr/photo-image-l-infanterie-belge-lutter-contre-une-attaque-par-les-forces-allemandes-a-liege-date-1914-105295626.html).

Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne du se replier devant l’ennemi, afin que l’armée belge puisse faire sa jonction avec les Français et les Anglais, puis il s’enterra, lui aussi, dans les tranchées.

Les soldats belges, fatigués et crottés de leur service en première ligne dans les tranchées, changent de tranchées pour aller en première ligne à Veurne (Copyright https://images-cdn.bridgemanimages.com/api/1.0/image/600wm.XXX.92164920.7055475/2942950.jpg).

Il combattit sur l’Yser, vécu dans la boue des tranchées, connu les affres des opérations de commandos la nuit et des nettoyages de tranchées après les attaques au lance – flammes, ainsi que des attaques aux gaz le jour.

Nettoyeurs de tranchées français en 1918 (Copyright https://preview.redd.it/nrnw6renn5l71.jpg?auto=webp&s=061aeca7f4be29cae5b3160af037be9a06118e40).
Le lance-flammes permettait de nettoyer les tranchées pendant les assauts (Copyright https://ospreypublishing.com/blog/weapons_of_the_somme/).
Soldats français suffoquant lors d’une attaque aux gaz en 1918 (Copyright https://mirageswar.com/uploads/posts/1225749801_150el1.jpg).

Il fut bombardé par les énormes canons allemands, et mitraillé par l’aviation de guerre naissante, mais cela n’empêcha pas l’un de ses colonels, le futur Général Baron Baltia, d’organiser une exposition des aquarelles que ses soldats peignaient dans les tranchées, pour s’occuper et se divertir.

Le Colonel Baltia, qui deviendra Général, puis Baron, puis Haut Commissaire des Cantons de l’Est de la Belgique, après la guerre (Copyright Wikipedia).

Tandis que les Français et les Anglais lancent de grandes charges à la bayonnette, et à découvert devant les mitrailleuses allemandes pendant les batailles de Verdun et de la Somme, le Roi Chevalier préfère utiliser le sang de ses soldats belges pour combattre efficacement plutôt que pour faire gaspiller ses munitions à l’ennemi.

La tenue des soldats belges avait évolué dans les tranchées, en adoptant une teinte plus camouflée et un casque pour contrer les éclats d’obus (Copyright https://www.be14-18.be/fr/defense/linfanterie).

Le 10ème Régiment d’Infanterie s’illustre à Dixmude et dans la Bataille de la Crête des Flandres, il botte le derrière de ces soldats allemands arrogants, qui massacraient allègrement nos civils désarmés à la maison, lors des batailles de Termonde, Eessen et Kortmark.

Le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne en marche sur une route de Belgique pendant la reconquête du royaume (Copyright http://1914-18.be/2010/12/18/caserne-leopold-a-arlon-vie-quotidienne-de-la-garnison-du-10eme-de-ligne/).

Lors de l’Armistice, le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne fut décoré de l’Ordre de Léopold, ce qui n’est pas rien sur un cv de régiment.

L’Ordre de Léopold est la décoration la plus importante du Royaume de Belgique (Copyright https://www.mauquoy.com/fr/distinctions-belges-officielles/ordre-de-leopold).

Après une période de paix bien méritée, et la montée en puissance d’un petit excité autrichien à moustache de l’autre côté de la frontière, le 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne est dissous en 1934 et son drapeau est envoyé au Musée de l’Armée.

Les soldats qui avaient servi dans cette unité, presque tous issus ou adoptés par la province de Luxembourg, et habitués aux nouvelles techiques de guerre, recevront un nouveau drapeau et une flatte verte ornée d’une hure de sanglier : ce sont les Chasseurs Ardennais.

Les Chasseurs Ardennais sont les dignes descendants des traditions du 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne (Copyright https://www.fraternellechasseursardennais.be/regiment/regiment-2.html).

Pour celles et ceux qui voudraient plus de détails sur les soldats du 10ème Régment d’Infanterie de LIgne, je vous recommande la lecture de ce site très bien fait :

https://1914-18.be/mibb/soldat-belge/infanterie-de-ligne-belge/10eme-lig-abl/

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Fabrice De Backer
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