Le Carnaval est une fête qui trouve son origine dans les Lupercalia romaines, et qui avaient pris la place des cérémonies chamaniques celtiques et germaniques dans nos contrées.

Entre le 13 et le 15 février, donc à la fin de l’année civile romaine, le clergé romain célébrait Faunus, dieu des forêts et des troupeaux dans une grotte située au pied du Mont Palatin, à Rome, appelée le Lupercal et découverte en novembre 2007.

Ce rite de renouvellement de la vie demandait que deux jeunes gens, tous nus, reçoivent une marque faite avec le sang sacrifié d’un bouc sur le front dans un endroit sombre et souterrain, qui représentait la mort. Ensuite, ils sortaient en criant, ce qui symbolisait le renouveau de la naisssance, et courraient dans la ville ou le village, en riant aux éclats, en fouettant les femmes (gentiment) avec des lanières faites dans le cuir de l’animal et en leur souhaitant un enfant dans l’année.

Le Carnaval

La tradition a perdu le passage de la distribution des coups de fouet avec des lanières de cuir frais pour souhaiter un enfant dans nos contrées, mais elle a survécu dans certains pays, comme la République tchèque ou la Slovaquie.

À Nuremberg, la tradition de la course des masques, la Schembartlauf, perpétue cette tradition de nos jours.

Dans nos régions, il existait déjà la tradition de fêter les animaux qui permettaient aux gens de manger, en revêtant des tenues rappelant les vaches pour les agriculteurs, les chèvres pour les bergers et les ours ou les sangliers pour les chasseurs.

Cela permettait aussi de brûler le fameux Bonhonmme Hiver, le démon qui empêchait les paysans de labourer, qui tuait les récoltes et qui enfermait les populations chez elles, à la merci de la disette, du froid et des animaux sauvages comme les loups.

Avec l’arrivée de l’ère chrétienne, et l’instauration du jeûne purificateur réalisé pendant le Carême au IV^ème siècle de notre ère, les populations décidèrent de fêter royalement l’abstinence qui s’annonçait avec des réjouissances qui furent appelées, à partir de 1549, le Carne Enlevare en latin : l’Enlèvement de la Viande.

Ces festivités tombaient presque au même moment que le Solstice d’Hiver, la Fête des Fous, la survivance des Lupercales et la Cavalcade, ce qui imposait un agenda aussi chargé et coûteux que la période des carnavals dans notre province. En effet, comme vous l’avez lu dans les autres chroniques, pendant ces différents évènements, les laïcs pouvaient se lâcher, les religieux pouvaient se lâcher et les militaires pouvaient se lâcher : c’était donc une immense Fête au Village !

Au Moyen-Âge, comme de multiples réjouissances religieuses et civiles se tenaient souvent de manière simultanée, les populations décidèrent de fêter plusieurs choses en une seule procession, ce qui limitait les frais de chapiteau, l’encombrement des rues, et les coûts d’organisation.

Certains états modernes devraient s’inspirer de cette marque de bon sens, au lieu de garder de multiples groupes coûteux qui se tirent dans les pattes et qui s’approprient tout le budget des impôts levés sur la population, au lieu de chercher à en développer le bien-être et la prospérité.

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Le Carnaval

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