Le Château du Faing, à Jamoigne, aussi appelé ” le Château du Sacré Coeur”, est l’un des joyaux de la province de Luxembourg.
“Faing” signifiant “fangeux”, suite aux marais qui l’entouraient, au bord de la Semois.
Les seigneurs du Faing, donc “du marais”, fourniront des généraux aux armées des ducs de Bourgogne, comme Hugues, Seigneur du Faing et de Breu.
Celui-ci combattit à Montbéliard en 1473 pour le compte de Charles, duc de Bourgogne, puis sous la bannière de l’Archiduc Maximilien Ier, le successeur de Charles le Téméraire, comme général des troupes impériales devant la ville d’Yvoix.
Ces combats opposèrent Hugues du Faing à Guillaume de Lamarck, originaire de Liège, appelé le “Sanglier des Ardennes”, qui cherchait à se tailler un royaume à la tête de ses soldats habillé d’un tabard rouge orné d’une tête de sanglier.
Nos porteurs de sangliers actuels portent plutôt une tenue verte, c’est beaucoup plus discret et beaucoup plus en adéquation avec l’environnement local.
Suite à ses victoires, Hugues du Faing sera fait gouverneur de la province de Luxembourg.
Henri du Faing, son fils aîné, recueillera Nostradamus, alors poursuivi pour ses prédictions qui passaient pour de la sorcellerie à l’époque, après son passage à l’abbaye d’Orval, où il écrivit une grande partie de ses prédictions.
Un nouveau château fut construit par Gilles du Faing, sur les ruines de l’ancien château médiéval.
Gilles du Faing aussi était un membre influent du Conseil de la Couronne, du Conseil de Guerre, du Conseil provincial de Luxembourg et des armées d’Espagne sous le roi Philippe IV.
La terre de Jamoigne sera érigée en baronnie par le roi d’Espagne, qui donna aussi le titre de Baron à Gilles du Faing, en 1623.
À l’extinction de la souche des Seigneurs du Faing, en 1704, le Château du Faing passa de main en main jusqu’à ce qu’il perde son caractère défensif et soit reconstruit comme un château résidentiel de campagne par le Comte Ferdinand de Loen d’Enschedé, sénateur des libéraux catholiques de l’arrondissement de Neufchâteau-Virton de 1878 à 1884.
Le Château du Sacré Coeur servira d’antenne médicale pour soigner les soldats français blessés lors des horribles combats de Rossignol pendant la Première Guerre Mondiale.
Pendant le viol de la Belgique, en 1914, le défenseur de la Position Fortifiée de Namur, le Lieutenant-Général Charles Édouard Augustin Michel, était le dernier descendant par branche cadette de la dynastie des Seigneurs du Faing, et il n’en portait donc pas le titre.
Néanmoins, la déculottée que ce Belge infligea à la prétentieuse armée allemande, ainsi que les suivantes qu’il a continué de leur infliger sur l’Yser, Merkem, Kortemark, Dixmude et la Schelde rappelèrent aux Prussiens qu’ils n’étaient plus rien.
Pendant ces combats acharnés, auxquels les Allemands ne s’attendaient absolument pas, le brave 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne belge, le fleuron de la province de Luxembourg, vengeaient ses familles occupées et massacrées par les Allemands depuis l’invasion.
Un monument célèbre le Lieutenant-Général Michel et ses Belges, le long de la Meuse, au pied de la forteresse de Namur.
Après la libération de 1918, le Roi Albert Ier demanda au Lieutenant-Général Michel comment la nation pouvait lui montrer sa reconnaissance.
Le vieux soldat répondit qu’il aimerait pouvoir porter le nom de sa bisaïeule, et l’adjoindre à son nom.
Le Roi Chevalier lui accorda ce privilège, et le fit Baron Michel du Faing d’Aigremont dans la foulée.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Château du Faing devint un refuge pour enfants appelé le Home Reine Élisabeth.
Madame Marie Taquet y cacha plus de 80 jeunes enfants juifs, qu’elle protégea ainsi de l’Holocauste. Béni soit son nom.
De nos jours, une plaque de pierre, placée à côté de l’entrée, célèbre les actions héroïques de madame Marie Taquet pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Une sculpture de l’artiste belge Marie-Paule Haar décore l’une des pelouses du Château du Faing et commémore le sauvetage des enfants juifs.
Le Château du Faing sert actuellement de bâtiment communal et peut se visiter sur rendez-vous.
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