Le faucheur, ou le moissonneur, est un emploi qui n’est plus très connu en province de Luxembourg.
On y voit surtout des moissonneuses maintenant, mais autrefois, et ce quasiment jusque dans les années 1970, les faucheurs fauchés fauchaient en espérant ne pas être fauchés par la faucheuse…
Le gouvernement a la grâce et la bonté d’être le seul à perpétuer cet emploi, en fauchant tout le monde par l’augmentation du précompte immobilier et des prix, mais sans que la moisson ou nos salaires ne nourrissent qui que ce soit d’autre que lui-même.
Les faucheurs étaient les ouvriers et les ouvrières qui s’occupaient de moissonner les champs, un travail très difficile et pénible car jusqu’à il y a cinquante ans, il n’y avait pas encore vraiment de machines donc cela se faisait à l’aide d’une faux.
On en voit encore, suspendues sur les façades des maisons : c’est une grande lame de métal courbe montée sur un manche de presque deux mètres de long, et doté d’une poignée, et qui servait à couper les céréales sur pieds.
Certaines faux comportaient mêmes une armature destinée à regrouper les épis fauchés en javelles, le javelier, donc en petits tas sur-le-champ, ce qui accélérait le travail : comme cela vous savez d’où vient cette expression.
C’était extrêmement physique : c’est très joli à voir sur les tableaux mais on se tord le torse et les hanches toute la journée, pire que pendant un cours de lambada.
Les faucheurs avaient aussi de grandes ceintures ou de cuir ou de tissu épais, pour soutenir leur lombaires et garder leurs muscles au chaud.
Dans le petit matériel, le faucheur portait une petite enclumette, donc un gros carré et un autre côté qu’on enfonçait dans le sol.
Cela permettait, entre les coups, de marteler la faux à froid grâce au petit marteau suspendu à leur ceinture, afin d’en redresser le tranchant.
On se doute bien que au bout d’un moment, le tranchant était émoussé ou que parfois les pierres, suite à un faux mouvement, pouvaient l’abîmer.
Le moissonneur avait donc une pierre à aiguiser pour réaffûter le tranchant en question, quand il avait été redressé.
Il faut pas oublier qu’autrefois, et jusqu’à il y a une quarantaine d’années, les blés pouvaient parfois atteindre jusqu’à trois mètres de haut c’est quand même pas mal.
Le faucheur avait une petite corne qui contenait de l’eau, afin de mouiller la pierre à aiguiser, comme ceux qui font de la pseudo-reconstitution médiévale viking… sauf que les Vikings ne se baladaient pas avec.
Cette corne restait suspendue à leur ceinture, et la pierre restait dedans, comme cela elle était toujours prête à servir.
À tout cela, on ajoute un grand chapeau de paille, qui protège du soleil et, surtout, de tous les morceaux de plantes et de poussière qui pouvait leur voler dans les yeux pendant les mouvements ou quand il y avait du vent.
Les moissonneurs étaient bien organisés, car le premier rang fauchait, tandis que le second rang récupérait les céréales pour en faire des bottes.
Ces bottes, les gerbes, les moissonneurs les dressaient les unes contre les autres afin que le Soleil les sèche, et en laissant un creux en dessous que l’air puisse circuler pour éviter le développement de moisissures.
C’est ce qu’on appelle les gerbes, et les meules, qu’on voit sur beaucoup de tableaux sur des photos anciennes.
Le deuxième rang suivait, avec une faucille, pour récupérer les épis ou les céréales qui n’avaient pas été touchés ou qui avaient été pliés par le premier, afin de compléter la gerbe.
En voyant la forme de ce faisceau d’épis, vous avez bien compris l’origine de “gerber” dans certaines situations trop alcoolisées :-D.
Les moissonneurs à la faucille avaient un onglet, une espèce de gant de cuir ou de bois à trois doigts, et qui avait la forme de la serre d’un rapace.
Cette armure de doigts protégeait les doigts qui se saisissaient de la tige des céréales et contre lesquels passait la lame de la faucille, afin d’éviter de se les couper.
Les moissonneurs utilisaient également un crochet qu’on appelle le “tir” ou le “tire-foin”, que certains films d’horreur des années 90 et 2000 ont fait connaître.
Cet outil était aussi utilisé par les poissonniers et par les marchands de glace de l’époque où il y a pas de congélateurs, afin de porter de lourdes charges.
C’était très physique, les hommes et les femmes de l’époque devenaient autrement plus costauds que nous ne le seront jamais actuellement..
La moisson, lorsque faire ce pouvait, faisait appel à toutes les ressources de la famille, et donnait du travail aux journaliers ou aux chômeurs.
Même les femmes, entre le bois pour le feu, la lessive, comme on l’a lu dans d’autres chroniques, et les enfants, participaient aux travaux des champs.
La troisième ligne de moissonneurs, c’était les glaneuses ou les glaneurs.
Ces personnes souvent du troisième âge ou de milieu extrêmement pauvre qui avait reçu le droit de passer et de ramasser les épis qui n’avaient pas été moissonné ou mis en gerbe, afin de subvenir à leurs besoins
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