Le Hêtre du Grenadier belge, à Hamawe, en province de Luxembourg.
Lorsque j’ai écrit la chronique sur le Hêtre du Hussard à Hamawe, j’avais signalé une peinture de soldat que la tradition locale identifie à un Grenadier de la Garde Impériale de Napoléon Ier, en 1815 (voir Le Hêtre du Hussard, en province de Luxembourg, Infolux, 26-02-2024 ).
J’écrivais également que cette figure portait une tenue qui rappelait plutôt celles des fameux Grenadiers belges de la Première Guerre Mondiale, dont Sa Majesté le Roi Albert Ier de Belgique avait été le Colonel avant la Première Guerre Mondiale.
Le 1er Régiment de Grenadiers belges avait été créé à partir des soldats d’élite de tous les autres régiments d’infanterie de ligne en 1837.
Une partie de cette unité d’élite était partie combattre lors de la Campagne du Mexique, entre 1863 et 1867, dont je vous parle également dans une autre chronique, et veillait sur le Palais Royal (Infolux, Les Belges, dont certains du Luxembourg, ont eu leur empire au Mexique, 28/10/2022).
Le régiment fut dédoublé le 29 juillet 1914 car les Allemands avait décidé de venir violer notre neutralité, nos femmes, tuer les civils innocents, voler les ressources, détruire les maisons et se comporter en pays conquis pour aller faire la nique aux Français.
Les deux régiments de Grenadiers formèrent alors la 18ème brigade mixte de la 6ème division de l’armée belge et passèrent une grande partie de la Grande guerre à botter des fesses de Teutons lors des batailles d’Anvers, de Hofstade, Elewijt, Mole, Werchter (mais pas pour du rock), Opdorp et Saint-Amand.
Les Grenadiers belges enfoncèrent bien fort leurs talons dans les gorges germaniques lors des batailles de l’Yser, de Tervaete, de Schoorbakke, Stuyvekenskerke, Groot-Beverdijck et Pervyse.
En 1915, le Grenadiers belges combattent à Dixmude et Steenstraete, où ils reçoivent la première attaque allemande utilisant les gaz moutarde, mais il en fallait bien plus pour vaincre des Belges.
Les Grenadiers belges combattent ensuite entre Dixmude et Drie-Grachten, Boesinghe, Nieucapelle, Nieuport, et Ypres, où les gaz moutarde pleuvent encore sur leurs têtes.
En 1918, y en a marre d’attendre les Fritz, les Grenadiers partent à l’attaque et capturent la célèbre crête de Passchendaele, faisant des trous dans les Boches comme on y en faisait dans le fromage, jusqu’à ce que la signature de l’Armistice les arrête, alors que les deux régiments traversaient l’Escaut pour poursuivre les combats.
Quand j’ai écrit que cette peinture de Grenadier tenait plus du Belge que du soldat de Napoléon Ier, quelques mauvaises voix s’étaient élevées pour montrer leur méconnaissance totale des uniformes cités et leur trop plein de bile.
Certains ont même crié au blasphème quand j’ai écrit que cette peinture de soldat sur un arbre, près de Virton, représentait sans doute un habitant du Sud de notre province de Luxembourg, qui s’était battu dans l’un des deux régiments de Grenadiers belges pendant la Première Guerre Mondiale.
Sachant que Napoléon n’a pas livré de batailles ni de combats dans notre région, et vu la tenue du soldat représenté, cela me semblait parfaitement logique.
Là où cette chronique-ci trouve toute son originalité, c’est que j’ai découvert, grâce à un site historique de très grande qualité, qu’il y avait bien un habitant voisin de ce bois qui a combattu au sein du 1er Régiment de Grenadiers belges (Meix-devant-Virton – La Guerre de nos Héros (1914-18.be).
Personne, dans ce que j’ai lu jusqu’ici, ne s’était jamais demandé pourquoi le choix du peintre de cet arbre s’était arrêté sur un soldat vêtu de la sorte.
Je pense que c’est en fait un mémorial pour une personne que le peintre connaissait, vu la précision des détails de l’uniforme, et dont le corps ne fut pas rapatrié
Je vous demande donc de faire une prière pour l’âme de Adolphe Constant Joseph DUMONT, fils de Jean Joseph Dumont, conducteur de travaux à Ramillies, et de Marie Joséphine Julie ANTOINE.
Adolphe Dumont était né à Houdeng-Aimeries, le 02/05/1893, et il résidait à Meix-devant-Virton, Rue de l’Eaubouche, n° 7.
Adolphe Dumont faisait partie de la classe 1911 lors de la mobilisation de 1914, incorporé au 1er Régiment de Grenadiers belges, volontaire comme Soldat de Deuxième Classe avec le matricule 135/47948.
Blessé pendant les combats lors de l’invasion, probablement autour d’Anvers, il fut emmené en Angleterre, et il y décéda de ses blessures le 29-10-1914.
Pour avoir été évacué aussi loin du front, il avait sans doute reçu une blessure grave, comme une balle dans l’estomac ou un éclat d’obus dans la tête.
Il repose actuellement au cimetière de l’Hôpital militaire de Cambridge, Aldershot (Angleterre), Cambridge Military Hospital, dans la tombe R-288, car son corps n’a pas été rapatrié vu que l’État belge a accepté de l’envoyer à la mort, mais pas de ramener son corps à sa famille…
Son nom apparaît sur le Monument aux Morts de Meix-devant-Virton…qui est à 15 kilomètres de l’arbre.
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