Le Laetare est une fête assez connue en province de Luxembourg pendant la période de Carnaval.

Le Laetare est, au départ, ce qu’on appelle un incipit : c’est le début d’un psaume qui est chanté pendant la liturgie religieuse catholique chrétienne du Carême :

« Laetare Jerusalem : et conventum facite omnes qui diligitis eam: gaudete cum laetitia,qui in tristitia fuistis: ut exsultetis, et satiemini ab uberibus consolationis vestrae. » Livre d’Isaïe 66, 10.1.

« Réjouis-toi, Jérusalem ! (שִׂמְחוּ אֶת־יְרוּשָׁלַםִ, Sim’hou Ète-Yéroushalami en hébreu) et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez : soyez dans le bonheur réjouissez-vous avec allégresse,vous qui avez été dans la tristesse : vous pouvez bondir de joie et vous rassasier du lait de consolation qui est pour vous. »

il y avait déjà quelques temps que les pratiquants se privaient de nourriture et il y avait déjà beaucoup de pression pendant les offices religieux.

Je parle de la pression psychologique, bien entendu.

Afin de montrer aux croyant qu’ils avaient déjà effectué beaucoup de trajet dans la pénitence et la privation, on les laissait se détendre en jouant de la musique, en fleurissant les autels et en allant ramasser des fleurs pour décorer les églises.

Pendant ce temps-là, ils ne pensaient pas qu’ils avaient faim et qu’ils devaient encore attendre longtemps afin de pouvoir répondre correctement à leurs nécessités vitales.

De nos jours quand tout le monde a faim, froid et pas assez d’argent, le gouvernement nous serinne les oreilles avec l’écologie pour nous faire aller ramasser des morceaux de plastique dans les champs.

Tant que nous faisons cela, nous ne faisons pas de referendum national pour exiger une réduction du salaire bien trop élevé des ministres et des parlementaires pour dormir en assemblée, ou pour faire un procès aux anciens présidents de la Chambre qui ont détourné des fonds nationaux. Après cela, les agriculteurs se suicident faute de subsides, et on nous annoncent encore plus d’austérité.

Pendant qu’on fait fait de l’écologie, on n’est pas à la maison à écouter le discours politique des partis qui sont dans l’opposition ou, pire encore, des figures qui sont honnêtes et qui ont du bon sens.

De manière intéressante, la création de cette fête du Laetare en 1502 correspond surtout avec le moment où l’Église catholique a interdit la Fête des Fous, comme j’en ai parlé dans une autre chronique.

Lors de cette fête, les prêtres pouvaient sortir tout nus, boire du vin, jouer au docteur,… enfin relâcher la pression en buvant de la pression, bref c’était les 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve style Moyen-Âge.

Pour fêter cette liturgie de Laetare, qui était donc plus courte et plus joueuse, après l’office religieux du Dimanche, on en profitait pour se joindre aux autres festivités du Carnaval avec des costumes, de la musique, à manger, à boire, des farces et, surtout, de la joie.

Cette tradition spécifique, on en connaît notamment une à Stavelot, en province de Liège, et à La Roche en Ardennes, en province de Luxembourg.

Ce qui est amusant c’est que c’est une création de l’Église catholique, qui venait juste d’interdire la Fête des Fous où les prêtres pouvaient s’amuser, afin que, justement, ils puissent recommencer à s’amuser et se mêler à la population, mais avec moins d’excès

Il eut été plus simple de publier des règlements qui condamnaient certains excès mais nous sommes en Belgique : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué 🙂

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