Le loup de retour en Wallonie depuis 2016 !
En juillet dernier, le Ministre wallon de la Nature, René COLLIN, dévoilait le cliché d’un loup pris fin juin 2018 dans les Fagnes, par un « piège photographique ». Un particulier a récemment eu la chance d’immortaliser sa rencontre aussi furtive que fortuite avec…le même individu.
Depuis ces clichés, le Département de la Nature et des Forêts – DNF- a pu relever différents indices de présence par l’entremise de 4 excréments suspects, de fin juillet à fin août. Le réseau loup a transmis ces déjections au laboratoire de référence pour la Wallonie (GeCoLab). Trois d’entre elles étaient exploitables et ont permis d’identifier un loup de lignée d’Europe centrale probablement en provenance d’Allemagne (haplotype W1). L’analyse plus détaillée indique qu’il s’agit des laissées d’un seul individu, suggérant qu’il n’y aurait à l’heure actuelle qu’un seul loup dans cette zone. Le sexe de l’individu n’a pas encore été testé. Ces résultats seront soumis au Consortium CE Wolf (Allemagne) qui centralise les signatures génétiques de tous les loups de cette lignée afin de les croiser avec celle découverte dans les Hautes Fagnes, ce qui permettra peut-être d’établir l’origine plus précise de cet individu.
Parallèlement, GeCoLab a analysé d’anciens échantillons ADN prélevés lors des 2 dernières années. Aucun n’était exploitable à l’exception d’échantillons de salive prélevés sur des carcasses de mouton à Samrée (La Roche-en-Ardenne) retrouvées en août et octobre 2016. L’analyse a mis en évidence des traces ADN d’un loup de même lignée (haplotype W1). Cet individu est par ailleurs différent de celui présent dans les Hautes-Fagnes sur base de l’analyse des microsatellites.
Ceci suggère donc qu’un loup était déjà présent en 2016 en Wallonie et qu’un second loup est arrivé en 2018. A l’heure actuelle plus aucun cas suspect n’a été mis en évidence depuis mars 2018 et le cas de Bérismenil. Un réseau de pièges photographiques est en place dans cette région depuis le printemps et sera donc maintenu.
Pour rappel, en mai 2017, le Ministre wallon de la Nature, René COLLIN, a mis en place, le Réseau Loup. Ce dernier est coordonné par le Service public de Wallonie (via ses Départements de l’Étude du Milieu Naturel et Agricole (DEMNA) et de la Nature et des Forêts (DNF). Il implique également des partenaires externes comme la Faculté des Sciences vétérinaires de l’ULg, des personnes issues des milieux naturalistes, des représentants de la chasse et des représentants des éleveurs ovins-caprins.
Les missions du Réseau sont :
- La détection et l’analyse d’indices de présence.
- L’application des procédures standardisées (notamment en cas d’attaque d’ovins ou caprins) pour la collecte et la validation des données.
- La centralisation des données et la validation au niveau du SPW (DEMNA).
- L’échange d’informations pertinentes, d’expériences,… avec les régions et pays voisins.
A titre préventif, l’arrêté du 08 octobre 1998 relatif à l’indemnisation des dommages causés par certaines espèces animales protégées a déjà été étendu aux dégâts éventuels causés par un loup.
« Le loup, rappelle René Collin, est une espèce protégée au niveau européen. Cette disposition légale permettra de prévenir des situations conflictuelles liées à des dommages occasionnés par le loup à l’élevage wallon. Par ailleurs le loup ne présente pas de danger pour la sécurité des personnes ».
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