Aujourd’hui, nous allons parler des colombiers, en province de Luxembourg, parce qu’on n’est pas des pigeons (10h30 sur Vivacité Luxembourg).
Au château de Monquintin, près de Rouvroy, il subsiste un magnifique exemple de colombier qui, pendant très longtemps, fut l’une des sources de nourriture et de revenus des habitants de ce qui deviendra notre province.
Introduite par les Romains de Jules César pendant sa conquête de la Gaule, le columbarium, “l’endroit des trous des colombes”, devint rapidement l’objet de la passion et des soins des habitants de notre province, en général, et de la Belgique également.
Cette fascination dura jusqu’il n’y a pas si longtemps que cela, c’est à dire jusque la période qui suivit la Seconde Guerre mondiale.
Pendant le Moyen-Âge, la colombophilie et l’élevage de pigeons comme nourriture devinrent vite l’apanage des nobles et des riches, parce qu’il fallait bien taxer tout ce qui apportait un peu de confort ou de bien-être à la population.
Heureusement pour notre pays, la situation a bien changé depuis et nous avons la chance d’avoir un gouvernement qui abaissera, peut-être, un peu, les droits de succession dans cinq ans, soit juste avant les prochaines élections…
Entretemps, il nous aura fait oublier que c’était l’une de ses priorités électorales pour 2024, tout en augmentant la TVA et les taxes pour les poubelles communales.
Il faudrait vraiment être des pigeons pour croire qu’un pays a besoin de cinq gouvernements et d’une centaine de ministres, mais sans pouvoir entretenir ses routes ou terminer ses gares, et imposer à des chômeurs qui cherche du travail rémunéré, de travailler sans rémunération.
Retournons à nos pigeons pour constater qu’il suffisait d’une salle, ou d’une tour selon les moyens disponibles, afin d’y installer plusieurs boulins, qui sont les orifices arrondis, creusés dans la façade et fermés par un petit volet, permettant aux pigeons de nicher.
Ce nom de “boulin” provient des pièces de bois, encastrées dans les murs de pierres, afin de soutenir les échafaudages qui permettaient de construire les étages plus élevés des maisons et où, naturellement, les oiseaux venaient se mettre à l’abri des prédateurs.
Aujourd’hui, ce sont les boulets qui nous font des niches sur les panneaux solaires prosumer que nous mettons sur le toit de nos appartements, en pensant naïvement nous mettre à l’abri des prédateurs énergétiques.
Dans le Sud Luxembourg, on construit de plus en plus de pigeonniers, où les gens ne font plus que garer leur voiture et dormir, ce qui n’empêche pas les promoteurs d’envahir les parcelles vertes et le prix de l’immobilier de monter.
Pour les nobles du Moyen-Âge, avoir un pigeonnier permettait de mieux manger, et d’avoir de la viande tous les jours.
On tordait le coup d’un pigeon qui avait 5 à 6 mois, puis on le cuisinait… c’était tout tendre, et c’était tellement riche que si vous aviez la goutte, vous n’en mangiez plus pendant longtemps après y avoir goûté.
En 2024, on vous cuisine jusque l’âge de 67 ans puis, seulement, on vous tord le cou, et on le tord encore à vos héritiers lors de votre décès… l’État n’arrête pas le progrès.
Au XVIIIème siècle, le pigeon permettait aussi de communiquer à très longue distance, grâce à un petit étui fixé à l’une de ses pattes, et un à message écrit sur une petite rondelle de papier écrit très petit et très fin, glissé dans le tuyau en question.
Cela permettait aussi, et indirectement, de montrer votre puissance car il fallait posséder un très grand territoire pour avoir des pigeons, il fallait des arbres, il fallait qu’ils puissent manger, qu’ils puissent courir, se balader, et avoir des gens pour construire les pigeonniers.
Le principe du pigeon voyageur est très simple : vous prenez le pigeon, vous l’emmenez loin de l’endroit où il est né, où il a fait son nid, et vous le relâchez.
Il trouvera tout seul son chemin et il rentrera très vite chez lui, aussi vite qu’un politique supposé travailler à une réduction des taxes ou qu’une personnalité qui doit se domicilier quelque part pour pouvoir y être élue.
La pratique de la colombophilie s’étant énormément développée dans les provinces belges aérées et vertes, comme la province de Luxembourg, permit le développement d’une très grande communauté de colombophiles amateurs et professionnels.
C’est pour cette raison qu’en 1914, de nombreux soldats belges courraient avec des pigeons à l’attaque dans les tranchées, afin de pouvoir communiquer si le téléphone filaire ne marchait pas.
L’un d’entre eux, appelé “Cher Ami”, fut un héros, qui traversa plusieurs barrages d’artillerie et perdit une patte dans l’affaire, mais qui parvint à porter son message des soldats isolés qui comptaient tellement sur lui.
En 1908, Julius Neubronner imagina même de fixer des mini appareils photos avec déclencheurs automatiques pour que les pigeons puissent espionner les zones ennemies… le génie germanique en pleine action, bien avant James Bond 🙂
C’est aussi pour cela qu’entre 1939 et 1945, les Allemands avaient installé toute une série de soldats qui étaient chasseurs dans le privé, avec des fusils de chasse, tout le long du Mur de l’Atlantique, afin de flinguer tous les pigeons qui passaient.
Ils imaginaient ainsi pouvoir ralentir les communications entre la Résistance française et l’Angleterre.
De même, jusque vers 1950, la fiente de pigeon permettait d’obtenir un ingrédient de très haute qualité pour la fumure, la réalisation de fumier.
Quand on sait que cette fiente particulière était appelée la “Colombine”, on se demande si l’inventeur des personnages du Carnaval de Venise n’avait pas quelque chose contre la petite servante qu’il désigna ainsi.
Si vous passez par Rouvroy, faites le tour du pigeonnier du Château de Montquintin.
Souvent on le prend pour une grande tour de défense militaire, pour la guerre et tout ça, alors qu’en fait c’est un havre de paix pour les pigeons et les colombes, ces animaux qui représentent l’amour, la fidélité, la douceur, et l’espoir.
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