Accueil » Les porchers de la province de Luxembourg

On oublie souvent que toutes nos spécialités de cochonailles en province de Luxembourg reposaient sur l’activité des porchers d’Ardenne, de Gaume et de Lorraine.

Ceux-ci avaient pour tâche d’emmener les troupeaux de porcs dans les bois, où ils secouaient les branches des chênes, afin que les animaux puissent se nourrir de glands.

Un porcher médiéval qui glande dans la forêt (Copyright https://telepro.cdnartwhere.eu/cdn/ff/hVdUlIKtWlPYJsnta678cEi_w8lNG6bA_KF0qzkOgzI/1606761177/public/2020-03/1-For%C3%AAts-GettyImages-.jpg).

Une fois cette tâche remplie, les porchers pouvaient rester à regarder les cochons manger des glands, pendant la glandée, et eux-même glandaient, ce qui en faisaient des glandeurs.

C’est de là que viennent ces expressions.

La tâche du porcher était essentielle au bon développement économique de nos région d’Ardenne, de Gaume et de Lorraine en province du Luxembourg.

En effet, il fallait pouvoir identifier les individus et les groupes d’individus qui appartenaient à tous les clients qui leur avaient confié leurs bêtes.

En Belgique, on met aussi des porcs sur les tableaux, comme sur la Pornokrates de Félicien Rops (Copyright https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0c/F%C3%A9licien_Rops_-Pornokrat%C3%A8s1878.jpg/260px-F%C3%A9licien_RopsPornokrat%C3%A8s-_1878.jpg).

De même, il fallait également savoir varier les coins de forêt, et il y en a beaucoup en provine de Luxembourg, où ils allaient glander, afin que les porcs engraissent bien, et ne pas les perdre.

La glandée des cochons par des glandeurs médiévaux (Copyright https://actuelmoyenage.files.wordpress.com/2021/04/pannage.jpg).

Enfin, il fallait aussi savoir affronter les dangers comme les loups, les ours, les bandits, et les porcs eux-mêmes car, jusqu’à il y a peu, les pourceaux étaient encore des animaux dangereux.

Pendant le Moyen-Âge et la Renaissance, les animaux couraient en toute liberté dans les rues des villes et des villages pendant la journée.

Un cochon qui se balade en ville, ça n’avait rien de cochon (Copyright https://www.france-pittoresque.com/IMG/jpg/cochon.jpg).

Beaucoup de porcs et de truies furent arrêtés, condamnés et suppliciés pour avoir dévoré des enfants dans leurs berceaux, voire leurs gardiens, même des rois de France.

La condamnation des cochons étaient une affaire très sérieuse en France (Copyright https://www.france-pittoresque.com/IMG/jpg/arrestation-cochon.jpg).

Tous les cochons n’étaient donc pas forcément des copains commme cochons ! Il leur arrivait aussi de faire de vilains tours de cochons !

L’un des plus connus, c’est celui qui a couru entre les jambes du cheval de Philippe de France, pour le faire tomber, puis qui est revenu mordre et piétiner cet adolescent jusqu’à le laisser à l’article de la mort.

Un porc, d’une humeur de cochon, qui s’attaque à Philippe de France au XIVème siècle (Copyright http://www.racontemoilhistoire.com/2017/06/philippe-cochon/).

Avant cette mort tragique, les cochons couraient dans les rues et servaient d’éboueurs, en mangeant toutes les crasses.

Par la suite, ils furent confinés dans des zones spécifiques des habitations particulières en ville et des fermes.

Par chez nous, comme les cochons étaient bien traités, ils engrossaient en se faisant du muscle, puisqu’il fallait chaque fois aller plus loin dans les bois.

Dans le cochon, tout est bon ( Copyright https://www.francebleu.fr/emissions/cuisine-ensemble/107-1/cuisine-ensemble-du-mardi-7-juin-2016).

De nos jours, les porchers belges ont toujours de bons rapport avec leurs cochons, puisque tous nos gouvernements se chargent de la tâche la plus facile de ce travail bien pénible : glander.

Entre travailleurs, saignés et consommés jusqu’à la moêlle par l’état, on se comprend 🙂 (Copyright https://www.ouestfrance-emploi.com/metiers/porcher).

Les porchers, que nous appelons aussi “Herdiers” dans nos régions de Gaume, d’Ardenne et de Lorraine, en province de Luxembourg, se couvraient d’un large chapeau et d’un long manteau, afin de se prémunir contre la pluie et le froid.

Ils emportaient un long bâton, le bourdon, qui les aidait à se déplacer en évitant les marais et à se défendre, à faire tomber les glands des arbres et à remettre les cochons dans le troupeau.

Un porcher représenté sur une enluminure médiévale (Copyright http://www.racontemoilhistoire.com/wp-content/uploads/2017/06/ob_9b6e52_1783767515.jpg).

À force de glander, ils emportaient souvent un casse-croûte dans leur musette, et ce fut certainement l’une des sources d’idées pour développer toutes nos spécialités de salaisons en Gaume, en Ardenne et en Lorraine.

Il existe même une confrérie gastronomique, dans la province de Luxembourg, qui perpétue leur souvenir, et dont je vous ai déjà parlé dans une autre chronique : Les Herdiers d’Ardenne, à Bastogne.

Le logo de la Confrérie des Herdiers d’Ardenne, à Bastogne, en province de Luxembourg (Copyright http://www.confreries.be/CNL/conf/herdiers/images/LOGO-HERDIER.jpg).

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Fabrice De Backer
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