Comme nous sommes dans une année en quatre, nous allons parler de la guerre et du village de Porcheresse, en province de Luxembourg.

En 1914, le 22 août, il y eut énormément de combats par chez nous lorsque les Allemands ont violé notre neutralité, notre territoire et nos femmes pour aller attaquer la France.

Plusieurs villages furent le théâtre de massacres de civils et de combats acharnés entre les envahisseurs teutons et les Français venus nous soutenir, car ils étaient garants de notre neutralité depuis 1831.

En plus de cela, le Roi des Belges, Albert Ier, avait refusé le libre passage aux Allemands, qui voulaient aller les attaquer chez eux, et les Français préféraient détruire les Allemands chez nous, en ravageant notre pays, avant qu’ils ne parviennent chez eux, pour y ravager le leur.

75 maisons ont été détruites à Porcheresse, Herbeumont, Anloy, Durbuy, et d’autres villages pendant ces combats entre les troupes françaises et les troupes allemandes.

Après cette boucherie, les survivants qui habitaient les ruines de ces maisons se seraient vu obligés de fuir et d’aller trouver d’autres lieux, pour se loger, mais pas en province de Luxembourg.

Les communautés de la province de Luxembourg se sont cotisées et organisées pour reconstruire des maisons à ces familles sinistrées : elles ont constitué un Comité de Secours et d’Alimentation du Luxembourg.

En cette époque lointaine, et malheureusement révolue, les plus grands noms de la noblesse et de l’industrie du royaume de Belgique cherchaient à soulager les souffrances de la population belge…c’est dire si le fruit tombe parfois très loin de l’arbre.

Parmi ceux-ci, on comptait Monsieur Ernest Solvay, le baron Robert Goffinet, membre d’une illustre famille de Neufchâteau, ainsi que les barons Évence-Narcisse et Évence-Dieudonné Coppée, qui utilisaient déjà leur Château de Roumont, à Ochamps, pour secourir les blessés des combats.

C’était bien avant nos 8 gouvernements, qui ignorent comment construire une gare, réparer des autoroutes, voire le montant de leur salaire, mais pas d’acheter des divans à 18 000 euros ni d’augmenter le prix du fuel et de l’essence en hiver.

Cette institution a reconstruit une trentaine de maisons à côté des bâtiments en ruines, avec des matériaux locaux et à leurs frais, avec les plans d’un architecte de Herbeumont : Monsieur Dothée.

Il fallait aller vite, il fallait être efficace, et il fallait faire bien… contrairement à ce que l’État fait de nos jours.

Monsieur Dothée se basa sur un ancien fournil, le bâtiment qui abritait le four où le boulanger de Porcheresse cuisait son pain, et que vous pouvez encore observer dans les rues du village actuellement.

Le Roi Albert Ier, qui s’intéressait au sort de sa population, lui, vint d’ailleurs le visiter pendant et après la guerre, afin de saluer le travail accompli et la solidarité démontrée par les Luxembourgeois dans leur province.

Le comprend comprend une unité d’habitation sur un rez-de-chaussée, sans étage, ni sanitaire, avec un sol en terre battue.

Un petit jardin agrémente la façade, et un autre petit jardin permet aux enfants de jouer et aux parents de se planter un petit potager derrière le bâtiment.

Les belles briques rouges locales, ou les pierres utilisées, permirent de donner du travail aux artisans briquetiers, et le toit en ardoise, aux fendeurs, afin de leur éviter la déportation en Allemagne.

De plus, ces choix respectaient les traditions architecturales de notre province et le toit protégeait bien les familles qui s’y installaient.

Le Comité de Secours et d’Alimentation du Luxembourg a inclus une pierre commémorative dans la façade de chacun de ces bâtiments, et je trouve cela parfaitement normal.

Elle porte l’inscription « 1915 CSAL ».

Vous pouvez en voir également à Herbeumont, Durbuy, Anloy, près de Libin, et à Baranzy, près de Musson.

Il n’y a pas eu d’économie sur la qualité ou les matériaux et la décoration de ces maison fut très bien pensée.

Autant vous dire que cela n’a rien à voir avec les travaux publics actuels.

Une fois de plus, je suis heureux de signaler qu’en province de Luxembourg, nous sommes pleins d’ardeur et que nous avançons tous ensemble !

Je trouvais que cet exemple de générosité et d’altruisme, malheureusement oublié de nos jours, méritait d’être souligné.

Ces maisons existent toujours : elles sont occupées, souvent encore en bon état et vous pouvez les voir quand vous vous promenez dans les villages que j’ai mentionnés.

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