Au début, il y avait l’arbre, un frêne pleureur (Fraxinus Pendula). Il était planté là depuis si longtemps qu’on le voyait sur toutes les photos de la maison même les plus anciennes.
Il faisait partie du décor et personne ne se souvenait qu’un jour il n’ait pas été là.
Puis il y eut la maladie, la chalarose, un champignon qui s’attaque aux frênes et provoque depuis une dizaine d’années, leur mort plus ou moins lente. L’arbre se dégarnit, les feuilles se flétrissent, la sève ne circule plus jusqu’aux extrémités des branches.
Alors pour compenser son feuillage devenu épars, nous avons planté au pied de l’arbre des plants de vignes ornementales (vigne de Coignet) pour qu’elles partent à l’assaut du tronc, des branches et qu’elles lui gardent de belles couleurs et fière allure tout au long de la saison.
Puis l’idée de donner un soutien à notre arbre malade de peur qu’il ne tombe, de lui procurer une sorte de béquille nous est venue. Mais une béquille comme un vulgaire poteau, ce n’est pas très esthétique. Il aurait fallu autre chose.
Alors, après avoir rencontré le ferronnier d’art David Demoulin pour une autre réalisation, nous avions vu ses créations animalières et l’idée de faire soutenir notre arbre en sursis par un «petit» animal costaud a germé.
David proposait un castor… Hors de question ! Nous le combattons déjà en bordure de ruisseau, on ne va pas lui faire pareil honneur.
Non, il fallait un animal sympathique, pas exotique, un animal déjà présent dans le jardin… Un chat ? Un chien ? Un lièvre ? Un lapin ? Un hérisson ? Non ! Ce serait le plus petit et le plus agile de tous… l’écureuil. L’acrobate qui voltige, grimpe aux branches, creuse pour dissimuler son précieux butin, l’oublie puis nous installe des noisetiers et des noyers un peu partout aléatoirement au jardin, va tel un Hercule soutenir à bout de patte notre ami malade.
En acier corten, ce sera parfait, les nuances de rouille donneront réalisme, gigantisme et bel aspect à notre écureuil béquille qui, nous l’espérons, permettra au vieux frêne pleureur de rester debout et d’accueillir encore longtemps tout un petit monde secret d’insectes et d’oiseaux.
Heure-en-Famenne, février 2019
B. Paty
https://www.instagram.com/maxthesquarel/
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