
DAVID PARKER RAY ET SA CHAMBRE DE TORTURE : QUAND LE SADISME N’A PAS DE LIMITES (TOY-BOX KILLER)
L’air du Nouveau-Mexique est étouffant en cet après-midi de mars 1999 quand une jeune femme nue, recouverte de sang, portant seulement un collier en acier cadenassé autour du cou avec une chaîne qui traîne jusqu’au sol sableux d’Elephant Butte, hurle à l’aide sur une route. Cette vision, tout droit issue du cinéma horrifique représente pourtant les prémices de la chute d’un tortionnaire hors normes. Elle sera la dernière des esclaves sexuelles de David Parker Ray, le tueur au coffre à jouets.
ENLÈVEMENT MUSCLÉ ET SÉQUESTRATION
Cynthia Vigil Jaramillo, très jolie jeune femme de 22 ans aux longs cheveux bruns, flâne dans les rues d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique. La pauvre femme n’a jamais eu une vie facile, à seulement 11 ans elle est abusée sexuellement par un membre de sa famille. Lorsqu’elle en a 15, sa mère est retrouvée dans un fossé, assassinée. L’homicide sera plus tard, courant 2020, attribué par le FBI au célèbre tueur en série Samuel Little. Pendant son adolescence, elle subit des violences conjugales au point de lui causer des lésions permanentes au niveau de la structure osseuse du visage. Enfin, quand elle a 20 ans, la latina perd sa meilleure amie, victime de meurtre également. Un début de vie difficile donc pour Cynthia Vigil, ainsi que des problèmes d’argent, qui la conduiront sur le trottoir au très jeune âge de 13 ans.
C’est dans le cadre de cette activité que le 20 mars 1999, Vigil qui erre sur un parking tombe sur le client qui bouleversera son existence. L’homme qui répond au nom de David Parker Ray, est un grand moustachu aux yeux clairs. Ses cheveux sont soigneusement peignés vers l’arrière malgré une raie bien centrée. Il loue ses services pour 30$. La travailleuse du sexe suit donc le sexagénaire jusqu’à son camping-car Toyota garé non loin de là. Une fois à l’intérieur, il affirme être un policier d’état en civil et que la délinquante est en état d’arrestation pour racolage avant de lui passer les menottes. Il refuse de la laisser partir, la victime se débat, c’est là que Cindy Hendy, la compagne de Parker Ray fait son entrée afin d’immobiliser la jeune femme. D’abord cachée derrière un rideau à l’arrière du véhicule, elle se rue sur Vigil avec un long aiguillon à bétail et lui assène un choc au niveau du cou. La jeune femme tombe à terre. Une fois attachée, on lui recouvre le visage de ruban adhésif.

PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > DAVID PARKER RAY
Le couple parcourt environ 220 kilomètres, roulant jusqu’à Elephant Butte, une petite ville de moins de 2 000 habitants, au nord de la frontière mexicaine. C’est chez eux, dans un mobil-home situé au 513 Bass Road, qu’ils feront descendre la jeune femme. La captive est immédiatement déshabillée et attachée de nouveau dans la maison. Là, Cynthia est horrifiée par ce qu’elle entend. On lui fait écouter une cassette, un enregistrement audio dans lequel David Parker Ray explique ce qu’il compte lui faire et lui donne des instructions quant à la conduite qu’il attend d’elle. En réalité, il utilise cette même cassette pour chaque nouvelle victime depuis six longues années. Il finit par lui montrer des photographies d’autres femmes, ligotées et nues, subissant toutes sortes de sévices. Ce n’est malheureusement que le début du calvaire pour Cynthia Vigil Jaramillo. Elle est séquestrée et violentée à l’intérieur du domicile du couple pendant plusieurs jours. Elle est, entre autres, violée à l’aide de plusieurs objets et sous la contrainte d’armes à feu, fouettée ou encore torturée à l’aide d’électrochocs sur ses parties intimes. Les supplices endurés par la victime sont insoutenables, au point que la jeune femme envisage de mettre fin à ses jours durant la captivité.
S’ÉVADER POUR SURVIVRE
Lundi 22 mars 1999 après-midi. Pendant que Ray est au travail, Cindy Hendy est seule pour surveiller la captive. Distraite par l’appel téléphonique qu’elle a avec une amie, elle laisse, par inattention, les clés des liens de Cynthia Vigil sur une table près du lit où est enchaînée la victime. Saisissant l’occasion, la jeune femme tend son corps au maximum jusqu’à réussir à attraper les clés et détache ses chaînes du mur. C’est alors qu’Hendy prend conscience de cette tentative de fuite. Elle laisse tomber le combiné dans la panique et une lutte acharnée commence entre les deux femmes. La tortionnaire frappe alors Vigil avec une lampe en cristal dans le but de l’arrêter mais la jeune victime riposte en la poignardant avec un pic à glace qui était là, posé à portée de main et appelle le 911.

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Cindy Hendy raccroche aussitôt, alors que Cynthia Vigil Jaramillo s’enfuit de la maison en courant, nue, ne portant qu’un collier d’esclave et des chaînes cadenassées. La jeune femme s’élance avec le peu de forces qu’il lui reste sur la terre aride et pleine de poussière rougeâtre des routes d’Elephant Butte. Elle tente d’implorer l’aide des habitants qui passent en voiture mais personne ne s’arrête face à cette scène ahurissante. La jeune femme terrorisée et désespérée se réfugie dans un mobil-home non loin de la propriété de ses tortionnaires. À l’intérieur, une femme est en train de faire la vaisselle. Face à la détresse de l’inconnue et à son état général elle perçoit immédiatement la gravité de la situation. Darlene et son mari Donald Breech décriront Vigil comme ayant les cheveux couverts de sang et présentant de très nombreuses ecchymoses, blessures et traces de brûlures. La victime a, en effet, suite à la lutte avec Cindy Hendy, une profonde blessure dans la région occipitale du crâne.
Le couple la couvre d’un peignoir avant d’appeler les secours, précisant que l’inconnue avait déclaré avoir été violée durant une séquestration de trois jours. Une patrouille est déjà en route pour le domicile de Ray, en raison de l’appel que la miraculée avait tenté de passer vers 15h30 avant de s’enfuir. Le 911 avait également reçu une série de signalements au sujet d’une femme nue qui essayait frénétiquement d’arrêter des voitures dans la rue. Quand les agents arrivent sur place, le terrain est désert. Parker Ray et Hendy étaient déjà en traque de l’évadée, à bord de leur camping-car. Lucas Alvarez, l’adjoint du shérif, emmène Cynthia Vigil Jaramillo à l’hôpital du comté de Sierra Vista pour qu’elle soit prise en charge.

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Pour les autorités la crédibilité de la victime est discutable en raison de sa profession. Les deux suspects restent, quant à eux, fidèles à une même version, affirmant que Vigil était une héroïnomane qu’ils essayaient d’aider à se désintoxiquer. C’est quand les enquêteurs commencent à investiguer le domaine que les doutes se sont dissipés pour laisser place à une réalité particulièrement sordide. Il devient alors clair que David Parker Ray avait prémédité ses actes et qu’il n’en était, de toute évidence, pas à son coup d’essai.
INVESTIGATION : QUAND LA RÉALITÉ DÉPASSE L’INIMAGINABLE
Les agents perquisitionnent les lieux en divisant la propriété en huit zones de recherche distinctes. La police met la main sur différents éléments incriminants au sein du domicile du couple comme des dispositifs permettant d’attacher des corps ou encore de faux badges d’agent mais c’est à l’extérieur que le pire réside. Sur le terrain se trouve une semi-remorque d’à peu près sept mètres de long. Insonorisée, avec un système d’air conditionné, fermée à l’aide de plusieurs systèmes de verrouillage, elle est entièrement aménagée en chambre de torture. Sa valeur est estimée aux alentours de 100 000 dollars. Les enquêteurs viennent d’ouvrir ce que David Parker Ray appelle son « coffre à jouets ».

Crédits : Google Street View, Maps
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À l’intérieur, sur la droite de la porte d’entrée, on peut voir un panneau indiquant “Repaire de Satan” à côté d’une collection de magazines PlayBoy. On y trouve des fouets, des chaînes, des systèmes de poulies, des sangles, des pinces, des barres d’écartement qui se fixent au niveau des chevilles et des jambes, des générateurs de décharges électriques, des scies, des couteaux, une gazinière, un cercueil doublé de fourrure pour enfermer les victimes, une fourche, des gants en latex, du matériel médical et des instruments chirurgicaux comme par exemple des scalpels ou encore des seringues. Ray avait également de très nombreux jouets sexuels et instruments gynécologiques comme des spéculums ou une collection complète de godemichets de toutes sortes et de toutes tailles.
Au mur sont accrochés des schémas détaillés montrant différentes techniques pour infliger de la douleur. On peut y voir des photos pornographiques de bondage et de torture. Il collectionne aussi des livres médicaux avec des représentations anatomiques. Au centre de la remorque, un miroir est accroché au plafond, juste au-dessus d’un fauteuil obstétrical, avec une lampe. Les victimes y sont attachées pour subir les différents sévices. De cette manière elles n’ont pas d’autre choix que de voir chaque détail de ce qu’il leur fait subir. En face du fauteuil gynécologique se trouve une caméra qu’il utilise pour filmer ses crimes, ainsi qu’un moniteur qui lui permet de diffuser les images. Une façon supplémentaire pour lui d’asseoir sa supériorité en obligeant ses proies à regarder sous tous les angles les tortures qu’il leur inflige. Au total, ce seront pas moins de mille éléments de preuve qui seront relevés sur place, selon le New York Times.

Archive, le « coffre à jouets » de Parker Ray
Crédits : Reddit
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Le constat est tellement sordide que même les enquêteurs chevronnés n’en sortent pas indemnes. Dans un document que Parker Ray intitule « procédure » il liste une suite d’étapes comme « découper puis enlever les vêtements » de sa victime, « l’abuser verbalement » afin « d’augmenter sa désorientation », « la violer » et « enfoncer de larges gods profondément dans ses deux trous », « couper ses lèvres », « ne pas lui laisser le temps de rassembler ses pensées », « utiliser son corps » en « intensifiant sa peur ». Après avoir visionné les premières vidéos sur le moniteur, les agents sont sortis pour vomir. L’agent spécial Patty Rust qui avait été missionnée pour passer quelques jours sur place à faire l’inventaire de ce que la remorque contenait, pour le FBI, se suicidera d’une balle dans la tête avec son arme de service.
« DES PETITES CHATTES ET DES TROUS DU CUL SERRÉS » : LA CASSETTE DE L’HORREUR
Les enquêteurs tombent sur la fameuse cassette que le bourreau avait fait écouter à Vigil. David Parker Ray a en effet pour habitude de passer un enregistrement de sa voix, un long monologue d’une durée de 50 minutes à ses victimes au début de leur captivité pour leur exposer les tortures qu’il compte leur faire subir et les règles qu’il impose. Un moyen pour lui de les désarmer et de les terrifier avant même que les supplices ne commencent. En voici un extrait :

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« Bonjour, salope. Es-tu à l’aise en ce moment ? […] Poignets et chevilles enchaînés. Bâillonnée. Probablement les yeux bandés. Tu es désorientée et effrayée aussi, j’imagine […] Cette bande est créée le 23 juillet 1993 comme une bande consultative générale pour les futures captives féminines. L’information que je vais te donner est basée sur mon expérience avec les captives sur une période de plusieurs années […] Tu penses probablement que tu vas être violée et tu as raison à ce sujet. Notre intérêt principal est ce que tu as entre tes jambes. Tu seras violée à fond et à plusieurs reprises, dans chaque trou que tu as. Parce que, fondamentalement, tu as été enlevée et amenée ici pour que nous puissions nous entraîner et t’utiliser comme esclave sexuelle […] Ce n’est pas comme si tu allais avoir le choix à ce sujet. Tu as été prise de force, et tu vas être gardée et utilisée par la force. Ce que tout cela signifie, c’est que tu vas être gardée nue et enchaînée comme un animal, pour être utilisée et maltraitée quand nous le voulons, comme nous le voulons […] Il va sans dire que tu as un beau corps et que tu es probablement jeune, peut-être très jeune. Parce que, pour nos besoins, nous préférons attraper des filles au début ou au milieu de l’adolescence, sexuellement développées, mais encore petites, effrayées, faciles à manipuler et faciles à dresser, et elles ont généralement des petites chattes et des trous du cul serrés. Elles font de parfaites esclaves. […] J’aime vraiment violer et baiser les lesbiennes, et il n’y a pas autant de danger qu’elles soient porteuses d’une maladie sexuellement transmissible. Et je n’aime pas les préservatifs. De plus, même si elles sont un peu plus âgées, à moins qu’elles n’aient beaucoup joué avec des godemichets, elles ont toujours des trous serrés entre les jambes, comme les plus jeunes […] Tu vas être gardée comme un animal. Je suppose que j’ai fait ça trop longtemps. Je viole des chiennes depuis que je suis en âge de me branler et d’attacher les mains des petites filles derrière leur dos. En ce qui me concerne, tu es un joli morceau de viande à utiliser et à exploiter. Je n’en ai rien à foutre de ton état d’esprit ou de ce que tu ressens face à cette situation […] Je n’ai aucun respect pour toi. Ici, ton statut n’est rien de plus que celui de l’un des chiens […] ta seule valeur pour nous est le fait que tu aies un corps attrayant et utilisable […] Tu vas être enchaînée dans une variété de positions différentes, généralement avec tes jambes ou tes genoux écartés. Ta chatte et ton trou du cul vont avoir un vrai entraînement. Surtout ton trou du cul, parce que je suis dans le sexe animal. En outre, ces deux trous vont être soumis à une utilisation massive, avec des godemichets assez gros, entre autres choses. Et il va sans dire qu’il y aura beaucoup de sexe oral. À de nombreuses reprises, tu vas être obligée de sucer des bites et de manger des chattes jusqu’à ce que ta mâchoire te fasse mal et que ta langue soit sèche […] Quand nous avons une nouvelle fille dans le coffre à jouets, nous sommes un peu comme un enfant avec un nouveau jouet […] une fois que la nouveauté se sera dissipée, les choses s’installeront dans une sorte de routine. Nous ne passerons que trois ou quatre heures par jour dans le coffre à jouets […] Nous l’avons fait tellement de fois que nous savons exactement ce que nous aimons faire avec un esclave […] Si tout le monde savait à quel point il est amusant de garder une esclave sexuelle, la moitié des femmes seraient enchaînées dans le sous-sol de quelqu’un »

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Parker Ray va jusqu’à brûler l’intérieur du vagin de ses victimes avec un fer chaud ou encore leur imposer des actes zoophiles dans les violences sexuelles : « Tu seras emmenée dans le salon et mise sur le sol sur tes mains et tes genoux, nue. Tes poignets, chevilles, genoux et hanches seront attachés à un cadre métallique pour maintenir ton corps dans cette position. Le cadre est conçu pour la baise de chien, le cul en l’air […] position similaire à celle d’une chienne en chaleur, en plein milieu du sol afin que nous puissions nous installer sur le canapé et sur des chaises, et regarder […] Maintenant, j’ai trois chiens. Tous sont des mâles […] L’un d’eux est un très grand berger allemand qui est toujours excité, et il adore quand je l’amène à la maison pour baiser une femme […] Et, tant qu’il y est, il va probablement gratter un peu tes seins, avec ses griffes ».
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE ET DES FONDS CONSÉQUENTS
David Parker Ray ramasse ses victimes, souvent des prostituées, sur la route ou principalement dans les bars, notamment au Blue Waters Saloon. Il aurait fait jusqu’à 6 victimes par an, les kidnappant et les séquestrant pendant une durée s’étalant de quelques jours à trois, voire quatre mois, dans le but de les torturer sexuellement avant de les relâcher pour la plupart. Pour ce faire il forçait les femmes à ingérer de puissants cocktails médicamenteux provoquant des troubles mnésiques et par conséquent une incapacité pour la victime de se souvenir de ce qui lui était arrivé et d’identifier son agresseur.

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Le tortionnaire n’agissait pas seul. Couvert par différentes personnes et voisins. Il reconnaît lui-même faire partie d’une espèce de cercle privé avec lequel il organisait des soirées permettant à ses amis de profiter, à leur tour, de ses esclaves. Il est également de notoriété publique qu’il était soutenu et aidé par sa compagne Cindy Hendy, comme le confirme Cynthia Vigil Jaramillo. Parmi ses complices connus, on trouve aussi un jeune homme du nom de Dennis Roy Yancy, un ancien marine devenu ami avec la fille de Ray.
Enfin on peut compter Glenda Jean Ray elle-même, surnommée “Jesse”, la propre fille de David Parker Ray. Cette dernière niera avoir quoi que ce soit à voir avec les crimes de son père mais on détient des preuves du contraire. On sait notamment qu’elle participait aux kidnappings et aux abus sexuels. La fille de Ray a 32 ans au moment de l’arrestation de son père. Avant de rejoindre son père dans ses activités criminelles, Jesse avait tenté de mettre en garde les autorités concernant ses crimes. Alors âgée d’à peine 19 ans et après avoir assisté à sa première séance de torture sur une prostituée, la jeune Jesse informe le FBI courant 1986. L’agent Doug Beldon rapporte qu’elle a témoigné à l’encontre de son père qui était un homme déjà très actif dans la communauté du bondage, en affirmant que David Parker Ray enlevait et torturait des femmes avant de les vendre comme esclaves sexuelles à des acheteurs du Mexique. Les autorités l’écouteront stupéfaites mais Jesse ne détient alors aucune preuve et on ne réussit à identifier aucune victime donc la plainte est classée sans suite. Ce sera la première et la seule fois que Jesse sera coopérative avec les forces de l’ordre au sujet de son père. Un fort lien de proximité rattache le père et la fille Ray. Beaucoup de rumeurs selon lesquelles Jesse aurait été sexuellement abusée par David Parker Ray et qu’il serait le véritable père de Kayla, la fille à laquelle elle donne naissance en 1990, circulent. Jesse a toujours démenti ces rumeurs d’inceste.
Ce qui est resté en questionnement concernant cette affaire, au-delà de la protection dont semblait jouir David Parker Ray, sont ses moyens financiers. Bénéficiaire d’un revenu mensuel de 1100 $ et en couple avec une femme vivant d’une aide dont le montant est estimé à 330 $, comment Ray pouvait-il posséder un compte bancaire à 5 chiffres, une caravane, plusieurs voitures, un camping-car, un voilier et un bateau à moteur ? Sans oublier sa chambre de torture d’une valeur de 100 000 $. On peut donc aisément se questionner quant à la provenance des fonds du couple pour acquérir ces biens. On a émis l’hypothèse qu’il filmait ses séances de torture pas uniquement pour son bon plaisir mais également pour vendre les images sous forme de snuff movies à son réseau de contacts dans le milieu du bondage clandestin.

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UNE IDENTIFICATION CLEF
Au fur et à mesure que l’enquête se poursuit et suite à la médiatisation du témoignage de Cynthia Vigil Jaramillo, une autre victime se manifeste. Angelica Montano raconte aux autorités être une connaissance de Ray et avoir été séquestrée pendant plusieurs jours un peu plus d’un mois avant Cynthia alors qu’elle s’était rendue à son domicile pour lui emprunter de quoi faire un gâteau suite à la proposition de Cindy Hendy. Parker Ray, après l’avoir torturée et violée, l’a abandonnée au bord d’une autoroute dans le désert après qu’elle l’ait supplié de la laisser partir. Elle sera prise en stop par un agent de police, à qui elle raconte les faits mais ce dernier, face au caractère surréaliste de son témoignage, ne la croit pas et la laisse simplement à un arrêt de bus un peu plus loin. Elle rappellera les forces de l’ordre plus tard au sujet du couple mais il n’y aura aucune suite. Malheureusement, moins de deux mois après les arrestations de Ray et Hendy, Montano est décédée d’une insuffisance cardiaque provoquée par une pneumonie.
Le FBI, en analysant minutieusement les photographies ainsi que les enregistrements vidéos des différentes séances de torture, tentera d’identifier d’autres victimes. On ne réussit à établir l’identité d’aucune de ces femmes à l’exception d’une seule grâce à l’image floue et pixélisée d’un tatouage difficile à distinguer sur une vidéo datant de 1996, trois ans avant les faits concernant Vigil. Après avoir travaillé l’image au maximum pour en améliorer la qualité, on la rend publique. Une femme du nom de Kelli Garrett se manifeste, reconnaissant son propre tatouage à la cheville. Elle était allée à Elephant Butte mais présentait une amnésie d’une durée de deux jours concernant cette période. Suite à ce voyage, la victime présumée fait état d’épisodes dépressifs, d’anxiété, de troubles du sommeil et d’une incapacité à entretenir une vie intime avec un homme. Elle raconte s’être disputée avec son mari le 24 juillet au soir et avoir décidé de sortir pour s’aérer l’esprit, allant faire un billard avec des amis. La fille de Ray, Jesse, qui connaissait Kelli et était présente ce soir-là aurait drogué la bière qu’elle buvait. Elle a offert à la victime de le ramener chez elle, mais une fois sur le parking Kelli reçoit un violent coup à la tête et se réveille chez le père de celle qu’elle pensait être son amie. Là, comme les autres, elle est attachée par le cou, torturée et violée.

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Elle se souvient uniquement d’avoir retrouvé un état de conscience plus ou moins lucide dans un McDonald’s, avec une blessure d’égorgement partiel, accompagnée de David Parker Ray vêtu de son uniforme officiel de garde-forestier, qui lui dira l’avoir trouvée inconsciente sur les rives d’un lac et la ramènera à son domicile. Elle sera soignée dans une clinique locale mais son mari ne la croira pas et demandera le divorce. La victime, maintenant isolée, déménage seule au Colorado. Au fil du temps, elle recouvre partiellement la mémoire, jusqu’à réussir à témoigner dans le cadre de l’enquête.
ENFANCE MARQUÉE PAR LA DURETÉ ET ATTRAIT PRÉCOCE POUR LE BDSM
David Parker Ray naît le 6 novembre 1939 à Belen, une ville du Comté de Valencia au Nouveau-Mexique. Il passe les premières années de sa vie avec ses parents, Cecil et Nettie Ray, ainsi qu’avec sa sœur cadette Peggy. La famille est modeste. Le patriarche est un homme violent et alcoolique, maltraitant sa famille, s’en prenant aussi bien à sa femme qu’à ses enfants. Il quitte finalement Nettie quand David n’a que 10 ans. Après le divorce, les enfants du couple sont envoyés vivre avec leurs grands-parents dans un ranch à Mountainair. À partir de ce moment-là, David est essentiellement élevé par son grand-père, Ethan Ray. Un homme d’environ 70 ans dur, extrêmement strict et très croyant. Les sanctions physiques forment la base de son éducation. C’est donc dans un environnement violent et accumulant les carences affectives que grandit le jeune homme.

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Enfant, David est grand, timide et maladroit, notamment avec les filles, ce qui lui causera de grandes difficultés pour s’intégrer. Il est scolarisé à la Mountainair High School mais subit beaucoup d’intimidation de la part de ses camarades. Ses insécurités le poussent à passer une grande partie de son temps libre seul au ranch à boire et à consommer des drogues. Il continue de voir, à l’occasion, son père qui lui fournit dès le début de son adolescence des magazines x sadomasochistes. C’est à l’âge précoce de 13 ans que Parker Ray commence à développer une certaine fascination pour le milieu BDSM et ses pratiques.
PORTRAIT PSYCHOLOGIQUE : UN HOMME INTÉGRÉ MAIS INSATIABLE
Au niveau professionnel il servira dans l’armée américaine, recevant une décharge honorable à la fin de son engagement. Il travaillera par la suite dans une station-service, en tant que réparateur de voies ferrées, puis comme mécanicien automobile. Il sera également même pompier volontaire. Au moment de son arrestation, Parker Ray travaille comme garde-forestier pour le parc d’État.

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Plutôt instable dans sa vie amoureuse, David Parker Ray se marie et divorce à quatre reprises. C’est avec sa troisième épouse, Glenda Burdine, âgée de 18 ans au moment de leur rencontre en 1966, qu’il aura Glenda Jean Ray, surnommée Jesse. David s’ennuie rapidement dans cette relation et quitte sa famille, laissant son épouse et leur fille seules dans le but de rejoindre la révolution hippie en 1969. Il part alors sillonner les routes du Nouveau-Mexique en compagnie d’une jolie jeune femme blonde prénommée Sally. Cette dernière confiera à une connaissance qu’elle avait perdu sa virginité avec David et qu’elle attendait un enfant de lui. Elle disparaîtra dans les jours suivants et personne ne la reverra jamais en vie. Peu de temps après, Ray retournera finalement à sa vie de famille. On sait cependant qu’en parallèle de ses mariages il allait voir des prostituées à l’insu de ses épouses.
PRÉDATION ET PARAPHILIE
David Parker Ray est décrit par les agents du FBI comme un homme très intelligent et particulièrement doué pour paraître normal au yeux de la majorité. Il n’a jamais attiré l’attention des forces de l’ordre, ayant un emploi stable, n’ayant aucun casier judiciaire et donnant l’image d’un homme poli. Mais c’est bien à un esprit malade que ses voisins et collègues ont affaire. L’homme, qui selon son propre aveu est fasciné par l’affaire Colleen Stan, était atteint d’une paraphilie bien connue des tueurs en série (comme nous l’avons vu dans l’affaire Robert Ben Rhoades ou encore avec Peter Dupas), le sadisme sexuel. Chez Ray, on constate dès l’entrée dans l’adolescence un amalgame entre ses pulsions agressives et sexuelles. On parle d’un phénomène d’érotisation de la violence, avec une dimension psychopathique qui s’exprime notamment dans la recherche de domination et de plaisirs immédiats sans prise en compte d’autrui. Ses victimes sont réifiées, plus au rang de femmes, elles n’existent que par le prisme de l’esclavagisme sexuel.Il a été reconnu par Mary Ellen O’Toole, agent du FBI spécialisée dans les enquêtes qui touchent au sadisme sexuel criminel, qu’aucune thérapie n’aurait pu permettre de soigner la paraphilie de Ray. « Tu ne peux pas parler, tu ne peux pas parler à moins d’avoir reçu la permission. Je crois que cette règle met plus de chiennes en difficulté qu’autre chose, parce qu’elles ne peuvent pas garder leur foutue bouche fermée. Elles veulent toujours pleurnicher, mendier, plaider, essayer de me convaincre de les relâcher. (…) ici, ta bouche est faite pour sucer, pas pour parler », affirme Parker Ray.

Crédits : Joe Raedle Getty Images
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Particulièrement attaché à sa supériorité sur ses victimes et très clair quant aux règles qu’il fixe, Ray ne supporte pas que celles qu’il déshumanise totalement bafouent son autorité et lui désobéissent en se montrant récalcitrantes. Il met d’ailleurs en garde ses victimes quant à la réalisation de certaines punitions en cas de révolte, ou du moins de toute forme d’insoumission totale et il avoue dans son audio avoir pu aller jusqu’à des formes extrêmes de violences voire jusqu’au meurtre. « Tu répondras aux ordres sans protestation ni résistance […] Si je décide de te violer dans ta chatte ou dans ton trou du cul, ne résiste pas et ne te débats pas. Quand je te dis d’écarter les jambes ou de les tirer en arrière, tu dis : « Oui, maître » et tu obéis à l’ordre […] Pour les violations répétées des règles, les punitions finiront par devenir sévères et même brutales et tu n’auras personne d’autre à blâmer que toi-même […] Tu es sacrifiable […] Cela peut sembler dur et froid, mais si tu nous crées trop de problèmes, ou si tu représentes une menace pour nous, je n’aurai aucun scrupule à te trancher la gorge […] Comme je l’ai déjà dit, je n’aime pas tuer les filles que nous amenons ici, mais parfois des choses arrivent », livre-t-il sur son enregistrement.
UNE COMPLICE SIMPLEMENT PASSIVE ?
Sa complice, de son vrai nom Cynthia Lee Hendyen, a connu une enfance plus que troublée et une adolescence dévastatrice. Elle voit le jour en 1960 et est élevée dans un quartier pauvre de la banlieue d’Everett, dans l’État de Washington. Hendy grandit avec une mère barmaid alcoolique et n’a même pas de quoi manger. Suite à une tentative de viol de la part de son beau-père, Hendy est expulsée de la maison familiale vers l’âge de 12 ans. La jeune fille abandonne l’école à 15 ans. Seule, livrée à elle- même, elle fréquente des trafiquants, se prostitue et devient dépendante à la cocaïne. Très jeune, elle nourrit des fantasmes de viol, sans pour autant passer à l’acte. Elle aura trois enfants de pères différents dont le premier à 16 ans. Comme sa propre mère, elle aura du mal avec ce rôle et lorsque son plus jeune enfant a eu 10 ans, Hendy a renoncé au fait de les élever et les a envoyés chez leurs grands-parents. Elle déménage au Nouveau Mexique pour éviter d’être poursuivie pour contrefaçon, vol et possession de drogue, c’est là, après être sortie d’une relation violente, qu’elle trouva un emploi dans un parc d’État et qu’elle rencontre David Parker Ray, de vingt ans son aîné.

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Les deux amants seront rapidement liés par leurs fantasmes sexuels violents. Selon Hendy, Ray était le cerveau derrière leurs crimes et celui qui avait l’ascendant dans le couple mais dans la réalité Cindy Hendy était tout sauf une partenaire passive qui subissait les travers de son conjoint. Elle ne serait peut-être pas passée à l’acte sans l’influence de Ray mais son univers fantasmatique rejoignait le sien et elle finit par prendre part à ses activités. Elle admettra avoir ressenti de la curiosité et de l’intérêt quand Ray a commencé à se confier à elle au sujet de ses premiers crimes. On sait aujourd’hui qu’elle a joué un rôle actif dans la capture de ses proies et qu’elle n’avait aucun remords. Ne se contentant pas de regarder son conjoint abuser de ces femmes, elle pouvait les soumettre tout comme lui, les humilier et même participer aux sévices. Elle reconnaîtra pas exemple avoir fouetté Cynthia Vigil Jaramillo. Sa complicité est confirmée par Ray lui-même dans son enregistrement à de nombreuses reprises :
« Je suis ton maître et la dame est ta maîtresse […] Mon amie et moi gardons des esclaves sexuelles depuis des années. Nous avons tous les deux des problèmes pervers impliquant le viol, les jeux de donjon etc. Nous avons constaté qu’il est extrêmement pratique de garder une ou deux captives féminines disponibles en permanence pour, euh, satisfaire nos besoins particuliers […] La plupart du temps, ce que nous faisons à une captive, ce sont des aiguilles dans ses seins et à travers les mamelons, à travers les lèvres vaginales, à travers le clito, et je suis dans l’étirement de certaines choses. Des pinces, avec de longs cordons en nylon sur chacune, seront parfois mises sur tes lèvres afin que ta chatte puisse être maintenue ouverte, et elles seront également attachées à tes mamelons. Les cordons en nylon seront placés à travers des anneaux de plafond, ou des anneaux de chaque côté de la table, et tirés très serrés pour étirer vos seins. De temps en temps, ton clitoris sera également serré et étiré et nous allons utiliser des godemichets. Les godemichets vont être beaucoup utilisés, plus que toute autre chose, et par conséquent, ce qui te causera le plus de problèmes. Beaucoup d’entre eux sont longs, très grands et très douloureux lorsqu’ils sont forcés. Ta maîtresse les utilisera dans ta chatte et j’aime les utiliser dans les deux trous […] ta maîtresse voudra que sa chatte soit mangée plusieurs fois par jour ».

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DES PROCÈS SOUS ACCORDS
Dennis Roy Yancy, l’un des complices de Parker Ray, plaide coupable du meurtre de Marie Parker, son ex-conjointe disparue en 1997 à Elephant Butte. Il avoue avoir aidé Jesse Ray à attirer la victime sur place, avant qu’elle ne soit torturée dans le coffre à jouets trois jours durant. Ray l’aurait contraint à étrangler la victime à mort à l’aide d’une corde. Yancy sera aussi accusé d’enlèvement, de deux chefs de complot en vue de commettre un meurtre et de falsification de preuves. L’homme alors âgé de 27 ans est condamné à deux peines consécutives de 15 ans d’incarcération. En 2000 Cindy Hendy témoigne contre son conjoint et est condamnée à 36 ans de prison, comme convenu dans la négociation de plaidoyer.
Les dossiers de Cynthia Vigil, Angelica Montano et Kelli Garrett sont jugés séparément. Au procès de David Parker Ray, Garett et Vigil témoigneront des tortures auxquelles elles ont été confrontées. Kelly Garrett affirme souhaiter que Ray vive longtemps et souffre en prison, qu’il soit utilisé comme elle l’a été parce que la peine de mort serait trop facile. Elle refusera d’être qualifiée de victime, préférant le terme de survivante. Bertha Vigil, la grand-mère de Cynthia explique que sa petite-fille fait des cauchemars chaque nuit et comment Ray a ruiné sa vie. Elle maudit l’auteur des faits et déclare prier chaque jour pour que Ray souffre. La victime se confie, à la barre, sur ses séquelles, aussi bien physiques que psychologiques, qui ne guériront jamais. Elle partage sa peur du noir, celle d’être attachée ou impuissante, ou encore celle de sortir seule. Selon elle, aucune punition n’égalerait ce qu’il lui a fait endurer.

Crédits : Jim Thompson, Albuquerque Journal
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Ray reste impassible pendant que celles qu’ils qualifiait d’« esclaves » défilent devant lui. Il dira avoir commencé à lire la Bible. En 2001, une semaine après le début de son procès pour ses crimes à l’encontre de Cynthia Vigil, il accepte de plaider coupable pour que sa fille reçoive une peine réduite et est condamné à 224 années d’incarcération. Jesse Ray est, quant à elle, condamnée pour enlèvement, conformément à l’accord passé avec son père. Elle recevra donc une peine de 2 ans et demi de prison, avec 5 ans de probation.
PEUT-ON PARLER DE JUSTICE ?
28 mai 2002. David Parker Ray est transporté à l’Établissement Correctionnel du comté de Lea à Hobbs, au Nouveau-Mexique. Il doit y être, à nouveau, interrogé. Il décède d’une crise cardiaque avant l’interrogatoire, à 62 ans. Après à peine quelques mois de peine. « Peu importe où il allait, s’il avait fait la paix avec son Dieu ou non, il n’était plus là pour faire du mal à quelqu’un d’autre et nous n’allions pas avoir à payer pour le garder en vie. C’est pourquoi j’étais complètement indifférente à l’idée qu’il meure », concède Cynthia Vigil Jaramillo.
Cindy Hendy, bien qu’ayant commis de nombreuses infractions en prison comme la possession de produits de contrebande, sort au bout de 19 ans d’incarcération, le 15 juillet 2019. Elle est actuellement en totale liberté. Roy Yancy quant à lui est sorti en 2011 mais viole sa libération conditionnelle trois mois plus tard et retourne donc derrière les barreaux. Il est finalement libéré en 2021 et vit actuellement à Truth or Consequences tout à fait normalement. Jesse Ray, qui est libre depuis un certain nombre d’années, vit aujourd’hui avec sa mère au Kentucky et travaille dans une maison de retraite sous une nouvelle identité.

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Cynthia Vigil Jaramillo, dernière victime de Ray, responsable de son arrestation, suivra une formation d’assistante dentaire et une autre d’assistante médicale. Elle soignera ses addictions et s’engagera contre les violences sexuelles. Bénévole au sein de l’association Healthcare For the Homeless, elle créée en 2010 Safe Sex Work, rebaptisée Street Safe New Mexico. Cet organisme à but non lucratif vient en aide aux femmes sans domicile fixe/travailleuses du sexe victimes de proxénétisme et de toxicomanie. Elle souhaite également reprendre des études de droit dans le but d’« améliorer le système judiciaire ». Vigil Jaramillo aura quatre fils mais perd l’un d’entre eux, Ruben, 15 ans, d’une blessure par balle à la tête fin mai 2016.
UN NOMBRE DE VICTIMES ENCORE INCONNU : DES CORPS AU FOND DU LAC
Les crimes de Ray et de ses complices auront marqué de nombreuses vies, et bien qu’à l’heure actuelle plus aucun des auteurs ne paie pour leurs méfaits, l’affaire n’a pas fini de révéler tous ses éléments. Il est impossible de savoir combien de victimes a pu faire la boîte à jouets. Les agents du FBI ont mis la main sur le journal de Ray, un carnet ne contenant aucun nom mais qui répertoriait des dates se référant à ses enlèvements et aux tortures. C’est comme cela qu’entre le début des années 60 et 1999 on a estimé à au moins à une quarantaine le nombre de victimes encore inconnues. Ce chiffre pourrait aller jusqu’à une soixantaine, comprenant essentiellement des victimes originaires de l’Arizona et du Nouveau-Mexique.
On suspecte Parker Ray d’avoir commis de très nombreux meurtres. Yancy, dans son témoignage, affirme que David Parker Ray lui aurait demandé de tuer Mary Parker et que cette scène aurait été filmée, mais on ne retrouve jamais la cassette qui a dû être vendue comme c’est arrivé de nombreuses fois. Yancy affirme qu’ils ont enveloppé le corps de Marie dans une couverture, se sont rendus en voiture à Monticello Canyon et l’y ont enterré. Ray avait menacé de le tuer s’il en parlait à qui que ce soit. Ces faits sont corroborés par Cindy Hendy qui avoue avoir été témoin de plusieurs meurtres. Cette dernière affirme également que Ray lui avait parlé de plusieurs corps qu’il avait jetés dans un lac et raconté comment il les avait lestés après les avoir éviscérés afin que l’air ne les ramène pas à la surface. La police trouve d’ailleurs, au domicile du couple, une carte du lac d’Elephant Butte présentant de nombreuses croix à divers endroits. Par ailleurs, Parker Ray se vantera auprès de sa première épouse Peggy d’avoir fait sa première victime au début de son adolescence, l’ayant enlevée sous la menace d’une arme blanche, attachée à un arbre puis torturée à mort. Enfin, il aurait aussi admis avoir eu un complice nommé Billy Bowers, un ancien partenaire commercial, qu’il aurait également assassiné.

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En somme l’auteur des faits aurait avoué un certain nombre de meurtres sans qu’aucun ne soit découvert. Avec sa mort, l’affaire devient une impasse. Aucune victime sur les vidéos n’est identifiée formellement et aucune mort suspecte ou disparition ne sera officiellement liée à Ray. Le FBI mènera d’importantes fouilles dans la zone et pas moins d’une centaine d’agents ainsi que des chiens pisteurs seront dépêchés sur place pour examiner la propriété et ses environs mais aucun reste humain n’a pu être trouvé. Roy conduira la police à l’endroit exact où ils avaient enterré Mary Parker mais elle est restée introuvable. On a supposé que David avait dû revenir plus tard pour déplacer le corps par manque de confiance envers Yancy. En octobre 2011, le FBI a effectué une fouille du canyon McRae près du lac à la recherche de victimes potentielles, mais n’en a trouvé aucune. À partir de novembre 2002, la Toy Box de Parker Ray a été ouverte au public dans l’espoir que cela permette à d’autres survivantes de se manifester.

Archive, Accessoires trouvés chez Parker Ray
Crédits : FBI
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Archive, Accessoires trouvés chez Parker Ray
Crédits : FBI
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Les trophées que Ray gardait à son domicile, essentiellement des bijoux et des vêtements féminins, soutiennent la thèse d’un criminel extrêmement prolifique. À l’heure actuelle ces pièces sont consultables en ligne sur le site du FBI. On dénombre 400 photographies d’objets appartenant à des victimes non identifiées. Tous les témoignages et éléments de preuves convergent dans le même sens, David Parker Ray serait l’un des tueurs en série les plus sophistiqués, minutieux et prolifiques de l’histoire des États-Unis jamais condamné pour meurtre. Au fond du lac d’Elephant Butte, aux allures paisibles et familiales, où l’on se retrouve pour se baigner, pêcher ou faire du kayak, se trouvent sans doute les corps des victimes non identifiées de David Parker Ray. Peut-être obtiendrons-nous un jour des réponses aux questions restées en suspens, les profondeurs du lac n’ayant pas livré tous leurs secrets.
On se retrouve dans « Portraits Criminels par Swen » tous les premiers vendredis du mois, toute l’année, pour une nouvelle affaire. En attendant, vous pouvez accéder à différents dossiers criminels, sous la forme de vidéos documentaires, sur la chaîne Youtube : Swen True Crime.
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- PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > ROBERT BLACKQUAND L’ABUSÉ DEVIENT L’ABUSEUR : ROBERT BLACK, LE PRÉDATEUR 14 juillet 1990, Stow en Ecosse. Lorsque l’agent Wilson ouvre les portes arrière du van, une vague de chaleur étouffante déferle sur son visage, se heurtant à l’adrénaline qui l’anime alors. C’est avec stupeur qu’il découvre sa fille de 6 ans sur le sol, couchée et bâillonnée. La petite Mandy avait déjà été violée. Le conducteur est l’un des pires pédophiles que le Royaume-Uni ait porté. Son nom ? Robert Black. « J’AI CRU L’ENTENDRE APPUYER SON VÉLO CONTRE LE MUR » Le 12 août 1981, Black assure une livraison à Ballinderry, petit village du nord… Lire la suite : PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > ROBERT BLACK
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- PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > PETER DUPASPeter Dupas, violeur multirécidiviste et tueur en série sadique : 30 ans de terreur (The Mutilating Monster) 19 avril 1999, Harper Street, Northcote, banlieue de Melbourne. On découvre le corps de Nicole Patterson dans son salon, nu, lardé de 27 coups de couteau. Ses deux seins ont été intégralement découpés et ne seront jamais retrouvés. Peter Dupas a encore laissé sa marque. MEURTRES BRUTAUX AU PAYS DES KANGOUROUS 04 octobre 1997, dans la nuit. Vue vivante pour la dernière fois au supermarché Safeway de Broadmeadows vers 00h20, Margaret Josephine Maher, une travailleuse du sexe d’une quarantaine d’années se fait accoster par… Lire la suite : PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > PETER DUPAS
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- PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > SEAN GILLISSean Gillis : quand des fantasmes nécrophiles obsèdent un serial killer (L’autre tueur de Bâton Rouge) 1h20, en pleine nuit, ce 29 avril 2004. Les forces de l’ordre de Bâton Rouge défoncent la porte du 545 Burgin Avenue. L’épais nuage des fumigènes envahit les pièces. Sean Gillis, en état d’arrestation, est arraché à sa compagne qui exige de savoir ce qu’il se passe. « Vous ne savez pas que vous vivez avec un tueur en série ? » UN PRINCE (PAS SI) CHARMANT C’est par l’intermédiaire d’un ami que Sean Gillis rencontre celle qui partagera ses dernières années de liberté. Terri Lemoine. Une… Lire la suite : PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > SEAN GILLIS
- PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > ROBERT BEN RHOADESRobert Ben Rhoades et sa chambre de torture sur roues (Truck Stop Killer) 1er avril 1990 au matin. L’officier d’État Mike Miller repère un camion sur le bas-côté de l’Interstate 10, tout près de Casa Grande. Interpellé par les feux de détresse du véhicule, il s’approche pour l’inspecter. Il y découvre une scène d’horreur, l’œuvre de celui qu’on surnommera « le tueur d’auto-stoppeuses ». UN ROUTIER PAS COMME LES AUTRES A l’intérieur de la cabine, une femme nue, identifiée plus tard comme Kathleen Vine, 27 ans. Attachée, elle parvient à hurler malgré le mors de cheval disposé dans sa bouche. Son corps est… Lire la suite : PORTRAITS CRIMINELS > SWEN > ROBERT BEN RHOADES

Diplômée d’état en psychologie, à la tête de « Portraits Criminels par Swen », journaliste indépendante responsable de couvrir les faits divers du département du Tarn-et-Garonne pour Le Petit Journal, responsable communication et rédactrice des avis de recherche pour les cas de disparition recensés par la délégation régionale Grand-Est de l’association Assistance et Recherche de Personnes Disparues, rédactrice pour la rubrique « Réseaux Pédocriminels » de l’association Wanted Pedo, chroniqueuse judiciaire pour W9, vidéaste et artiste visuelle
0 800 05 95 95 : ligne d’écoute gratuite anonyme et confidentielle pour les victimes de viol, Du lundi au vendredi, de 10h à 19h
3919 : numéro d’écoute et d’information destiné aux femmes victimes de violences et à leur entourage, 24h/24 et 7j/7
Encore un beau cas… toujours aussi bien traité néanmoins, bravo !
Super travail, comme d’habitude! Très complet