Voyage dans l’Univers du Steampunk avec Cyril Addle-Field
Quand et comment avez-vous découvert le steampunk ?
Comme tout petit français fan de Jules Verne, je connaissais ce mouvement qui est également très présent par son esthétique dans le cinéma et le jeu vidéo. De nombreux étudiants aiment ce style qu’ils adoptent dans leurs vêtements.
J’ai toujours apprécié ce mouvement sans vraiment en faire partie, jusqu’à une rencontre décisive. C’est complètement par hasard, que le personnage de Professeur s’est imposé à moi, lors d’une découverte avec un chapeau melon jaune dans une friperie de Camden Londres. Depuis le personnage s’est construit, épaissi, déployé et est heureux de vous répondre aujourd’hui.
Quels aspects de l’ère victorienne vous inspirent le plus dans le steampunk ?
Les français ne se réfèrent jamais à l’ère Victorienne, qui ne fut pas notre souveraine (La reine Victoria) mais à Jules Verne qui est beaucoup plus proche de notre roman national, républicain, antéchrist, romancier, voyageur, géographe, écrivain, poète, librettiste, dramaturge, espérantiste. Il y a une vraie lecture politique et utopiste dans ses œuvres. Même si se pose toujours la question de savoir si Jules Verne était Steampunk. C’est la partie voyage qui me séduit le plus chez Jules Verne mais également la technologie tout à fait illustrative de cette fin de XIXe siècle où TOUT fut inventé, de l’avion, au cinéma, la radio, le téléphone, l’aspirateur et le lave-linge.
Pouvez-vous nous parler d’un projet steampunk sur lequel vous avez travaillé et qui vous tient à cœur ?
J’ai beaucoup de projets autour de ce mouvement mais l’inauguration de la Maison de Fer à Poissy construite en 1896 pour Georges de Coninck breveté par l’ingénieur belge Joseph Danly, fut un grand moment. Cette bâtisse abusivement dénommée « Maison Eiffel » fut reconstruite à l’identique. Elle témoigne de cette période créative et totalement disruptive pour reprendre une expression contemporaine, d’une bourgeoisie à la recherche d’innovation et de confort. La Ville de Poissy héberge une autre œuvre architecturale : « la Villa les Heures claires » dite la Villa Le Corbusier, qui montrera la modernité des années folles. La Ville nous a confié l’animation de cette inauguration en réinterprétant cette période et la propulsant dans un futur passé. La présence d’une vingtaine de Steamers fut fortement appréciée par le public et les pouvoirs publics.
Comment interagissez-vous avec la communauté steampunk ?
Ce mouvement est reconnaissable par ses conventions, en Belgique, Luxembourg, Grande-Bretagne et France qui sont les zones ayant connue la révolution industrielle. Nous aimons les cuivres, les belles machines, les locomotives, les gares, les dirigeables, les scaphandriers, les décors « Belle époque » et « Art Nouveau », tout est occasion pour s’y retrouver et échanger. Mon métier me permettant de voyager, alors je profite toujours pour y dénicher un lieu, une machine à l’inspiration Steampunk. J’aime faire partager mes découvertes et en parler entre amis. Je pense que le Professeur est très largement connu et reconnu par la communauté et je sais combien ils apprécient échanger sur différents thèmes.
Participez-vous à des forums, des conventions ou des groupes en ligne ?
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Participer à des conventions est la base d’une immersion dans ce mouvement, selon mes disponibilités je participe facilement à ces rencontres. Je suis présent en ligne via mon profil Facebook et mon compte TicToc.
J’avoue ne pas trop participer à des forums, lassé de ces couples qui veulent ABSOLUEMENT se marier façon Steampunk, ne retenant de ce mouvement que son aspect vestimentaire.
Le Professeur voyage beaucoup et a déjà exhibé son melon jaune, à Dubaï, Kyoto, Tokyo, Shanghai, Beijing, Abu Dhabi, New-York, Venise, Tunis, Casablanca, Berlin, Bruxelles..
Quelles œuvres littéraires ou films steampunk ont eu un impact significatif sur votre passion pour ce genre ?
Les Cinq Cents Millions de la Bégum est l’œuvre de Jules Verne, la plus évocatrice de ce mouvement et la plus intéressante. Ayant des origines Alsaciennes par ma mère je suis certainement plus sensible à cette œuvre qui met deux visions du Monde en perspective. Une vision à la « Française », anarchique mais où il fait bon vivre et une vision productiviste à l’Allemande. L’autre aspect de cette œuvre est son contexte urbanistique qui fait écho aujourd’hui à mon métier de spécialiste des SmartCities. Les villes utopiques restent un biais particulièrement intéressant de ce mouvement. Le cinéma offre beaucoup de très belles réalisations ayant une esthétique Steampunk. Nous pensons tous à la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, mais j’aimerai citer le dessin animé « Steamboy » de Katsuhiro Ôtomo et la bande dessinée « Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec ».
Comment décririez-vous votre style personnel dans le steampunk ?
Je suis un personnage très atypique de ce mouvement car je ne porte aucun des attributs classiques attribués au Steampunk.
En effet, je ne porte pas de Goggles et mes costumes ne sont pas parcellés d’engrenages, de pistolets ou de montres goussets.
Idem je ne réalise pas moi même mes costumes mais comme au XIXe siècle, j’ai mon propre tailleur « Mister Asticot » qui réalise avec talent mes manteaux et gilets.
Pourtant mon costume est immédiatement identifiable de cette période par le port d’un chapeau melon, apanage de la bourgeoisie, de guêtres, d’une pochette au revers, d’une canne, des gants, d’un gilet et d’une valise de médecin en cuir.
Voyez-vous je porte ces vêtements en dehors des conventions lors de mes voyages et de mes activités. Je suis donc très facilement identifiable porté par cette couleur jaune si typique.
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Alliez-vous technologie moderne et esthétique rétro dans vos créations ?
Non, mais comme un scientifique du XIXe siècle, je suis fasciné par la technologie. Si le terme de Geek avait existé en 1895 j’aurai été de cette tribu comme je le suis aujourd’hui avec gourmandise et passion. Notre siècle est plus proche de 1895 que nous ne pouvons l’imaginer. La technologie dessine un nouveau monde mais il nous manque un Jules Verne pour nous le dessiner. Alors oui j’ai les deux pieds bien ancrés dans nos technologies, adepte de l’IA, les smartphones, les jeux vidéo, de la virtualité, et la réalité augmentée.
Quel est le plus grand défi que vous avez rencontré en créant un objet ou un costume steampunk ?
Le gabarit du Professeur ne facilite franchement pas la réalisation d’un costume dédié.
J’ai eu plusieurs déconvenues qui m’ont fait douter jusqu’à la rencontre avec Sébastien Garzandat Alias « Mister Asticot » sans qui j’aurai abandonné le Steampunk.
Ce défi était la réalisation d’un grand manteau si identifiable et particulier qui fut l’occasion d’un défilé.
Depuis il est devenu le costumier officiel du Professeur.
Comment percevez-vous l’évolution du steampunk au fil des années ?
De manière très positive car le Steampunk s’internationalise avec des influences issues du jeu-vidéo, du cosplay et de la Japanmania. Nous découvrons toujours de nouveaux adeptes qui s’engouffrent avec délice dans un mouvement brillant et rutilant.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’initier au steampunk ?
Construisez votre personnage, lisez et soyez originaux, de copiez pas et surtout ne vous limitez pas à une paire de Goggles.
Votre identité steampunk est le centre de votre implication.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’initier au steampunk ?
Construisez votre personnage, lisez et soyez originaux, de copiez pas et surtout ne vous limitez pas à une paire de Goggles. Votre identité steampunk est le centre de votre implication.
Avez-vous des projets steampunk en cours ou prévus pour l’avenir ?
Mes projets Steampunk sont souvent liés à mes voyages, dans le temps et l’espace.
De retour du Japon j’ai pu avec plaisir admiré le travail du bois brûlé si spécifique à l’habitat au Japon et tellement steampunk.
Un shooting au Musée Grévin est en préparation, l’acquisition d’un véhicule à moteur et un lieu dédié au Professeur sont aussi envisagés.
Je rêve d’organiser un défilé d’élégance automobile, d’un événement à la Bénédictine de Fécamp, de prendre l’Orient-Express.
Le steampunk, … pour vous, voyageur temporel, … vous prend-il du temps ?
Le Professeur vit une grande partie de sa vie ainsi, le chapeau toujours prêt de lui pour s’insérer dans un lieu, un restaurant, un train, une manifestation, une remise de prix, une convention etc. Je suis un voyageur du temps, et vivre dans le Futur Passé n’est pas une recherche du temps perdu.
Steampunk > Cyril Addle-Field > Photos
photos de texte de Benoit Geets
En collaboration avec Monsieur Patrick Rossetto avec sa société « La ballade féerique société d’événementiel »
Concernant le Professeur voici un article qui le résume bien, paru dans la presse locale à Poitiers.
Infos Steampunk
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