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FESTIVAL DU FILM FRANCOPHONE DE NAMUR

En ce deuxième jour de Festival, nous entrons dans le vif du sujet avec, au programme, trois films en compétition officielle et une avant-première. Voyons tout cela en détail. Thibaut Demeyer.

On commence avec « Les Amandiers » de Valéria Bruni-Tedeschi qui a fait les beaux jours au dernier Festival de Cannes. Son histoire nous plonge à la fin des années 80 où Stella, Etienne, Adèle et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leurs premières grandes tragédies. Ce film aurait amplement mérité de se retrouver au Palmarès du dernier Festival de Cannes pour un prix comme celui de la mise en scène, du scénario ou pourquoi pas, d’interprétation commune. Mais le jury, comme vous le savez, en a décidé autrement. La question est alors posée. Est-ce que « Les Amandiers » se retrouvera au Palmarès du Festival de Namur ? La réponse est bien compliquée car pour l’heure, les œuvres en concurrence sont également d’une grande qualité.

Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi

On veut pour preuve le thriller canadien « Arsenault et fils » de Rafaël Ouellet, l’histoire d’une famille tissée, serrée, tirant profit de la chasse illégale et qui fait la loi depuis plusieurs générations dans un petit village du Bas-du-Fleuve. Sans effet de manche, sans influence des thrillers américains et donc en gardant son identité culturelle, ce film nous tient en haleine pendant près de deux heures pour se terminer, pour notre plus grand bonheur, d’une façon totalement opposée aux codes classiques d’un thriller sous influence US.

Du thriller, nous sommes passés au drame avec « Annie colère » de Blandine Lenoir. Nous sommes en 1974, l’avortement en France est illégal. « Annie colère », au-delà de la psychologie du personnage interprété par Laure Calamy, est un film racontant le combat des femmes de cette époque pour que le gouvernement  adopte la loi pour la légalité de l’avortement. Si le film tire un peu sur la longueur, il n’en est pas moins passionnant, nous donnant conscience de la condition féminine dans une France giscardienne où des avortements illégaux étaient pratiqués aux yeux de tous par le biais de l’association « MLAC » (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception). Parfois légèrement romancé mais souvent juste dans le propos et le questionnement « Annie colère » est une œuvre qui ne laissera personne indifférent.

Laure Calamy dans “Annie Colère” de Blandine Lenoir

Du côté des avant-premières, c’est le nouveau film de Christian Duguay « Tempête » qui a fait l’unanimité. Il s’agit d’une adaptation libre du roman éponyme signé Christopher Donner. Distribué par Pathé, « Tempête » est une œuvre formatée pour le grand public avec son lot d’émotion, de suspense et de morale. Plans originaux et parfaits, couleurs saturées juste comme il faut, musique calibrée font de « Tempête » une œuvre à succès confirmée qui se laisse regarder avec plaisir. Née dans le haras de ses parents, Zoé a grandi au milieu des chevaux et n’a qu’un rêve : devenir jockey ! Tempête, une pouliche qu’elle voit naître, va devenir son alter ego. Mais un soir d’orage, Tempête, affolée, piétine le dos de Zoé et vient briser tous ses rêves, elle ne marchera plus. Elle va pourtant s’accrocher, coûte que coûte pendant des années, et va tenter l’impossible pour renouer avec son destin. Dans le rôle de Zoé, on découvre la fille de Matthieu Kassovitz en l’occurrence Carmen Kassovitz. Quant à ses parents dans le film, il s’agit de Mélanie Laurent, la mère, et Pio Marmaï, le père. Mais le rôle le plus touchant, c’est celui de « Seb » admirablement interprété par Kacey Mottet Klein. Histoire de garder une part de mystère sur le film, nous ne vous en dirons pas plus sur le rôle de « Seb ».

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