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TERVILLE > INTERVIEW > PHILIPPE BOXHO

Oct 16, 2024 | Actualité Province de Liège, ACTUALITES, DEDICACES, France, Grand-Est, Interview, Liège, Metz, Metz, Nancy, Photos, REPORTAGES, Thionville

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Le docteur Philippe Boxho, médecin légiste et auteur en séances de dédicaces à Cultura Terville

« Le médecin légiste qui fait parler les morts »

Philippe Boxho, médecin légiste belge et professeur à l’Université de Liège, jouit d’une grande notoriété grâce à ses apparitions médiatiques et à ses ouvrages sur la médecine légale, particulièrement grâce à sa célèbre série “Les Morts ont la parole”, vendue à 300 000 exemplaires et traduite en 30 langues.

Avec un sens de l’humour noir, il parvient à démystifier son métier, loin des clichés véhiculés par les séries télévisées. Il a également travaillé un an au Luxembourg. Le lundi 14 octobre, le Dr Boxho a captivé un large public lors d’une séance de dédicace dédiée à son livre « Le médecin légiste qui fait parler les morts ».

Arrivé à 17h00, il a rapidement commencé à rencontrer ses lecteurs, dont 250 personnes qui sont inscrites pour avoir l’opportunité de le rencontrer.

Terville > Interview > Philippe Boxho
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Séance de dédicaces

Terville > Interview > Philippe Boxho
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Le Dr Boxho s’est montré particulièrement chaleureux et attentif, prenant le temps de personnaliser chaque dédicace. Parmi les participants, des enfants et des adolescents ont pu échanger avec lui, même les plus timides ont pu bénéficier de son écoute bienveillante. La séance, qui devait initialement se terminer à 19h, a été prolongée jusqu’à 19h40, preuve de son engagement envers ses lecteurs.

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Son métier une vraie passion

Les échanges ont révélé sa passion pour son métier, ainsi que son projet futur : une série inspirée de ses véritables expériences. En somme, cette rencontre a été non seulement un succès, mais aussi un moment riche en émotions, témoignant de la personnalité accessible et humaine du Dr Boxho.

Interview sur le métier de médecin légiste

Infolux : Un cas d’autopsie qui vous a particulièrement marqué ?

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Oui, il y a eu deux enfants. Les affaires qui commencent dans la presse, souvent à cause d’une disparition, sont particulièrement troublantes. Parfois, nous avons même identifié l’auteur avant même que la presse ne révèle les détails. Dans ces situations, c’est difficile, car on a l’impression de connaître les victimes à travers ce qui a été dit. C’est ce qui rend les choses délicates. Un cadavre, c’est important qu’il soit déshumanisé pour qu’on ne se laisse pas emporter par l’émotion. On ne doit pas imaginer leur vie, leurs proches, les enfants… C’est un être humain, bien sûr, mais il doit rester un objet d’étude. Nous devons travailler dans les meilleures conditions, sans émotion, car l’émotionnel n’est pas favorable à notre démarche scientifique. Il faut vraiment se débarrasser de l’émotionnel ; si on n’y arrive pas, il vaut mieux ne pas continuer. J’ai eu un collaborateur qui a été très affecté par le cas d’un enfant d’une dizaine d’années. Il a bien fait de quitter la scène, car j’ai besoin de quelqu’un qui soit concentré sur le travail, sans être distrait par d’autres sentiments.

Infolux : Quelles idées reçues aimeriez-vous clarifier sur les autopsies et la médecine légale ?

Philippe Boxho : Il y a beaucoup de mythes, souvent véhiculés par les séries américaines. On a l’impression qu’en ouvrant un corps, tout devient clair, ce qui est totalement faux. On découvre des substances et des éléments inattendus lors des analyses. Tout cela donne une image erronée de notre métier. Je souhaitais démystifier notre travail. Les médecins légistes sont souvent des figures de l’ombre, préférant rester à l’écart des projecteurs. J’ai accepté de publier un livre après un podcast qui a eu un grand succès en Belgique, ce qui a attiré l’attention de mon éditeur Kennes. J’espère que cela aidera à faire connaître notre métier et peut-être même à susciter des vocations. Les gens s’intéressent davantage à notre travail et commencent à comprendre comment nous procédons. Dans mon livre, je décris les étapes de l’autopsie, ce qui permet de sortir notre travail de l’obscurité et de démystifier notre profession. Un psychologue m’a même contacté pour me dire qu’il lisait mon livre à ses patients qui craignent la mort, et qu’ils trouvent cela amusant. C’est un bon signe, même si je ne sais pas si un jour cela sera remboursé par la sécurité sociale !

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Infolux : Personnellement, je préfère garder en mémoire l’image d’un être vivant plutôt que de voir un corps sans vie ?

Philippe Boxho : Certaines personnes ont besoin de voir le défunt pour commencer leur deuil, mais cela peut mener à des situations dramatiques.

Prenons l’exemple d’une catastrophe à Liège, où deux immeubles ont explosé. Les familles devaient voir les corps, mais dans certains cas, ils étaient complètement carbonisés ou écrasés. J’ai dû expliquer aux familles que ce qu’on pouvait leur montrer n’était pas ce qu’elles attendaient. Il faut parfois faire face à la réalité, même si cela choque.

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Infolux : Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?

Philippe Boxho : L’autopsie, sans aucun doute. Cependant, je ne peux plus aller sur le terrain pour découvrir des corps, car mon emploi du temps est trop chargé. Je continue à pratiquer des autopsies, mais cela devient de plus en plus compliqué à gérer avec mes engagements d’écriture.

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Voilà, c’est ainsi que j’exerce ce métier fascinant.

Un grand remerciement au magasin Cultura et la maison d’édition Kennes les 3 AS pour leur accueil.

Photographe : 2 La X Photographie Stéph’Anie Fotografy

Journaliste : Audrey Delacroix

Rédactrice : Syrine Hamama

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Stéph’Anie Fotografy

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