Vicky Krieps porte « The Wall »
L’actrice caméléon qu’est Vicky Krieps nous éblouit une fois de plus à travers « The Wall », le nouveau film de Philippe Van Leeuw. Thibaut Demeyer.
Auréolé de six Magritte pour « Une famille syrienne », un huis-clos racontant le calvaire d’une famille syrienne cachée dans leur appartement de Damas durant la guerre en Syrie, Philippe Van Leeuw continue à s’intéresser et à s’interroger sur la condition humaine et son comportement avec « The Wall ».
Vicky Krieps – (c) Thibaut Demeyer
Jessica Comley est « border patrol », elle fait partie de la police des frontières. Sa mission est d’empêcher les migrants mexicains de passer aux Etats-Unis. La frontière se situant entre le Mexique et l’Arizona. Elle est fière de son boulot, fière de représenter les Etats-Unis d’Amérique, de défendre son pays contre l’immigration clandestine et les trafiquants de drogue. De par son statut, elle se sent intouchable, au-dessus des lois. Mais un jour, lors d’une patrouille, un accident va remettre tout en cause. Ce sera sa parole contre celle d’un vieil amérindien, témoin avec son petit-fils de l’accident.
Philippe Van Leeuw – (c) Thibaut Demeyer
A travers cette œuvre, Philippe Van Leeuw dénonce l’abus de pouvoir qui est devenu pratiquement une règle aux USA, surtout envers les étrangers. Le racisme de cet agent de la police des frontières ne fait que renforcer cette dénonciation de comportements inacceptables.
Ce film nous donne froid dans le dos de par les propos dénoncés par Philippe Van Leeuw. Mais pas que pour cela. En effet, Vicky Krieps nous glace le sang avec ce regard froid dénué de tout sentiment même lorsqu’elle fait l’amour avec un mec qu’elle a ramassé dans la rue. L’empathie n’existe pas chez elle, à l’inverse de ses collègues, sauf envers sa belle-sœur frappée par un cancer. Le même film, les mêmes propos, avec une autre actrice, n’auraient pas eu ce même impact. Vicky Krieps est la base de la réussite de ce film. Elle est, à l’instar de Charlize Theron, une actrice caméléon capable d’interpréter n’importe quel personnage. Découverte aux côtés de Daniel Day-Lewis dans « Phantom Thread » en 2017, elle n’a eu de cesse d’épater le monde du 7e art à travers des rôles diamétralement opposés et exigeants tant dans des films d’auteurs comme « Bergman Island » ou même « Corsage » que dans des productions plus importantes comme « Old » ou « Les Trois Mousquetaires ».
« The Wall » est également une œuvre remplie de symboles comme le lieu du tournage réalisé sur place, aux abords de la frontière, là où l’état de droit est à sens unique. Tout comme pour « Une famille syrienne », Philippe Van Leeuw a frappé fort, nous donnant conscience que, même si un état dit de droits prône la liberté d’action et de pensées, cela peut aussi déraper rapidement. Nous avons pu le constater avec Donald Trump qui est à l’origine de ce « Wall ».
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