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Interview de Gérard Vivès lors de sa représentation au théâtre “Le coucou”

Gérard Vivès, comédien dans la pièce de théâtre « Le coucou » a eu la gentillesse de répondre à nos questions avant sa représentation sur les planches du théâtre Lucien Houllé de Sérémange-Erzange. Nous avons notamment échangé sur la pièce et son parcours artistique.

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Pouvez-vous nous parler de votre personnage dans la pièce « Le coucou » ?

J’incarne un directeur de société charismatique et très sûr de lui. Il n’a pas une très grande moralité et va même avouer à un moment qu’il se croit supérieur aux autres. Il est prêt à tout pour réussir : en tout cas, c’est l’impression qu’il donne. C’est quelqu’un qui n’est pas très sympathique. J’essaye de le rendre détestable par rapport aux femmes, mais à la fin, on va mieux comprendre pourquoi il est comme cela. En fait, c’est un type qui est prêt à tout pour réussir socialement, on sent qu’il a de l’argent. Il est capable de truander. D’ailleurs, il va inviter son comptable pour cela.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré dans cette pièce ?

Déjà, quand je l’ai lue, j’ai apprécié que Luq me propose ce personnage-là. Ceux qui me connaissent pour ce que j’ai fait jusqu’à présent savent que j’ai eu toujours des personnages sympathiques, pleins d’énergie et avec beaucoup d’humour. Il y a toujours de l’énergie. Avec Gérard Vivès, on s’attend à rire d’une certaine façon, et là, c’est totalement différent. Déjà, que l’on me déteste sur scène, c’est bien ! Il y a le potentiel pour en faire un vrai personnage et il y a beaucoup de choses à jouer. Ce personnage central a deux opposants contre lui. Cela me permet d’avoir un jeu dans l’excès, mais aussi qu’il soit  touchant. Plus la pièce avance, plus on déteste ce personnage.

Mais si on réfléchit bien, finalement, mon personnage, qui semblait le plus pourri des trois, a une attitude compréhensible. Et le comptable, qui semblait être gentil, bien éduqué, poli, à la fin, il va vite oublier ce qu’il était, quand il voit une opportunité de retourner la situation.

Les gens ressentent que l’on s’entend bien tous les trois, qu’on est bien ensemble. Et la pièce est intelligente. J’ai refusé beaucoup de pièces. C’est pour l’instant la seule que j’ai acceptée. C’est une comédie, mais il y a des répliques qui sont très surprenantes et qui font réfléchir. Pendant toute cette pièce, il y a une intrigue. Même si c’est drôle, on veut savoir comment cela va se terminer et jusqu’où cela va aller. Elle n’a pas un ventre mou : c’est un seul acte, mais du début jusqu’à la fin, cela ne va faire que décoller. Cette pièce est vraiment bien pour cela.

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Préférez-vous jouer sur scène devant un public ou être devant les caméras ?

Ce que les gens ont du mal à comprendre, et notamment ceux qui viennent du théâtre, c’est que moi, j’ai fait beaucoup d’animations. J’ai fait énormément d’émissions avec Vincent Lagaff. J’étais auteur sur Le juste prix, pour tous les sketchs et tous les happenings. Vincent n’était jamais au courant de ce qui allait se passer. Avec mon équipe, je préparais longtemps à l’avance : pour faire 40 émissions, je faisais environ 70 jours de préparation pour l’écriture. Ensuite, il n’y avait pas de répétition et on tournait dans les conditions du direct. On commençait l’émission et si l’un des deux se plantait, on jouait avec cela, mais on ne recommençait jamais. Lors des tournages, nous avions 200 personnes autour de nous. J’ai donc l’habitude d’être avec le public.

Quand j’ai fait Danse avec les Stars, nous étions aussi en direct. Et après, j’ai fait deux ans de tournée. Quand vous faites le Zénith ou Bercy, ça peut être jusqu’à 14 000 personnes.

Pour cette pièce, on a d’abord joué avec Luq dans son théâtre : il n’y a qu’une petite scène de 20 cm et le premier spectateur est très proche de nous. Ce qui est bien, quand on est très près ou que l’on joue pour la caméra, c’est que l’on n’a pas besoin de forcer. Un simple regard suffit. Par contre, quand on fait des salles beaucoup plus grandes, quand on a des personnes à 40 mètres, on doit accentuer. Mais moi, je ne veux pas jouer. Comme je ne sais pas jouer, j’essaye de vivre sur scène ce que je dis. J’écoute et je retranscris tout ce que je ressens. Parfois, il faut tout de même forcer la voix et forcer le trait. C’est pour cela que la caméra, c’est intéressant. Il suffit d’un regard ou d’un froncement de sourcils pour donner un grand impact.

En revanche, ce qui est beaucoup mieux dans le théâtre, c’est que je rentre sur scène et je ne vais m’arrêter que dans 1h20. Pendant toute cette durée, je vais être quelqu’un. Donc, au niveau du jeu, quand je rentre, je suis dans un état d’esprit et plus on va avancer, plus je deviens ce personnage-là. Au cinéma, on fait 2 minutes utiles. C’est champ contre champ et on recommence : c’est une autre façon de travailler.

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Les gens doivent souvent vous en parler, mais quel est votre meilleur souvenir avec « Les filles d’à côté » ?

Il faut comprendre que c’est un ensemble de choses. Quand ils ont fait Les nouvelles filles d’à côté, les gens ont moins aimé, mais pour moi, c’était nettement supérieur, car mon personnage avait son appartement, sa vie intime, sa façon de s’habiller différente.

Personnellement, je guidais des avions à Air Inter et je ne voulais pas devenir comédien. Du jour au lendemain, je me retrouve devant les caméras. Ce changement-là et le fait que ma vie a basculé avec un amour démusuré du public pour mon personnage m’a marqué. Ce personnage est devenu culte. Parfois, quand j’arrive dans certaines conventions, des gens pleurent parce que cela leur rappelle des souvenirs. Il faut remettre le contexte : un type qui est extrêmement efféminé,  dans les années 90, cela ne se voyait pas ! Et la sitcom était une révolution à l’époque. Moi, quand je tournais, je ne m’en rendais pas compte. Il n’y a pas une journée qui se passe, où l’on ne me parle pas des « Filles d’à côté ».

Pour moi, cette période était compliquée, car je n’avais jamais joué de ma vie. Personne ne m’a jamais expliqué, je n’ai jamais eu de répétition ni de cours. Je ne savais même pas que j’allais jouer un efféminé et je n’étais même pas dans le générique. Petit à petit, le producteur a décidé de me remettre, puis c’est devenu le personnage préféré des spectateurs.

Vous ne regrettez pas cette période ?

Si je n’avais pas fait cela, je ne serais pas là aujourd’hui ! Pour moi, cela a été exceptionnel, même si moi, je ne voulais pas être comédien, mais champion de tennis. Cela n’a rien à voir !

Journaliste : Laura CAVELIUS

Photographe : Steph’Anie Fotografy

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