- Bonjour, Bon appétit ou Bonsoir, je suis Fabrice De Backer
- J’ai appris que …
Dans beaucoup de nos villages luxembourgeois, il subsiste le lavoir local où les arrière – arrière – arrière grand-mères allaient faire la deuxième partie de la lessive.
Les lavandières y emportaient tout le linge, alourdi par l’eau, qu’elles avaient pré-lavé dans la buanderie de la maison.
Ce linge, jauni par les passages répétés à l’eau de lessive, y subissait l’épreuve du battage, c’est à dire qu’il y était mouillé, brossé puis rassemblé en boule et frappé avec un battoir de bois qui en extrayait une partie de l’humidité.
Avant la construction des lavoirs, au début du XIXème siècle, les femmes terminaient la lessive dans les rivières, où elles se rendaient avec leur caisse à laver garnie de paille, qui les protégeait de l’eau et gardait leurs genoux au sec.
Pendant le rinçage, le linge était rinçé plusieurs fois dans l’eau claire qui sortait du robinet, afin que l’eau utilisée puisse servir au lavage plus loin,
Certains lavoirs pouvaient, d’ailleurs, comporter des bans, afin que les femmes y déposent leur linge et leur matériel, ou de longues pièces de bois, les étendoirs, qui permettaient de l’y suspendre, et de remplacer les chevalets.
L’azzurage constituait la dernière étape de la lessive, lorsque la blanchisseuse plaçait un produit blanchisseur dans l’eau du dernier rinçage, comme ces fameuses boules bleues, afin que le linge soit plus éclatant encore.
Lorsque la lavandière considérait que le linge était propre, elle le repliait plusieurs fois sur lui – même, puis l’essorait, parfois avec l’aide d’une autre femme, et elle le mettait à sécher.
Si certaines pièces pouvaient être suspendues à des cordes à linge, grâce à de grosses pinces de bois, la plupart sèchait au soleil, étendue sur le sol, dans les prés, et retournée de temps en temps, comme Diderot et d’Alembert le stipulent déjà dans leur encyclopédie.
En cas de mauvais temps, le linge pouvait sécher dans un grenier aéré, ou devant le poêle, comme en hiver.
Lorsque tout cela était terminé, la lavandière plaçait tout son linge sur sa brouette, ou sur son dos, et elle ramenait le tout à la maison et pouvait entreprendre le repassage.
J’aimerais saluer la mémoire de toutes ces femmes anonymes, qui se sont esquinté la santé dans ces lavoirs et au bord des rivières pendant des siècles, afin de laver leurs culottes, les couches de leurs enfants et les chemises de leurs maris.
Pour ce faire, je terminerai en vous présentant la Mère Denis, l’un des dernières lavandières, qui fut la vedette d’une célèbre marque de machine à lessiver pendant plus de vingt ans.
- Retrouvez cette chronique sur le site de Vivacité Luxembourg, sur le site d’Info-Lux et sur ma page Fabrice D-E B-A-C-K-E-R, pour plus d’informations.
- Je vous dis : “À bientôt !”
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